Pierre Bataillon, missionnaire.
Pierre Marie Bataillon, né à Saint-Cyr-les-Vignes, le 6 janvier 1810 et mort à Wallis, le 10 avril 1877, est un missionnaire français.
Ordonné prêtre en 1834, Pierre Bataillon entre dans la Société de Marie en 1836 et est envoyé cette année-là en compagnie des pères Pierre Chanel et Jean-Baptiste Pompallier dans le Pacifique. Parti du Havre en décembre, il fait escale à Valparaíso, à Tahiti et aux Tonga et arrive à Wallis le 1er novembre 1837 avec le Frère Joseph-Xavier, Pierre Chanel s’installant lui à Futuna avec le Frère Marie-Nizier. Jean-Baptiste Pompallier promet de revenir six mois plus tard, mais ne réussit à rejoindre Wallis que quatre ans plus tard, en 1841.
À Wallis, le Lavelua Soane Patita Vaimua s’oppose à Pierre Bataillon et lui interdit d’exercer la religion chrétienne. Bataillon fait le choix stratégique de rester proche du roi, afin d’éviter une répression violente. Les maristes respectent les autorités coutumières, protégeant même le roi de complots (alors même que le Lavelua a ordonné des représailles contre les Wallisiens convertis).
Les relations entre chefs et missionnaires sont ainsi complexes et ambigües, alternant entre conflits et réconciliations. C’est particulièrement le cas entre Pierre Bataillon et le Lavelua. Pour l’historienne Claire Laux, Bataillon est un « fin politique » qui menace le roi de partir, afin de faire pression sur ce dernier pour qu’il se convertisse. Le missionnaire habite chez le roi et est traité comme l’un de ses parents : il est ainsi obligé de s’acculturer au mode de vie wallisien. Finalement, « les différents protagonistes sont conduits par leurs intérêts bien compris et au terme d’un processus de négociation, souvent ponctué de moult rebondissements, une alliance finit par s’établir. ».