Martin Jarrie, peintre et illustrateur.

Martin Jarrie, né Jean-Pierre Moreau1 le 6 août 1953, est un artiste français, peintre et illustrateur de presse et de littérature jeunesse.


Jean-Pierre Moreau est le dernier d’une fratrie de neuf enfants, ses parents étaient agriculteurs en Vendée. Il a été formé aux Beaux-Arts d’Angers, puis il a commencé à travailler comme illustrateur pour la publicité et l’édition, avec des « dessins documentaires », fidèles à la représentation du réel ou « hyperréalistes ».

Dans les années 1990, il décide d’avoir un trait moins réaliste,  plus « imaginaire » et plus personnel, « change de style » et choisit alors de changer de nom. Il explique : « C’est comme ça qu’est né le nom de Martin Jarrie. Je voulais […] que celui-ci corresponde à mon histoire personnelle. La Jarrie est le nom de la ferme où je suis né. A l’âge de 18 mois, mes parents ont déménagé pour s’installer dans la ferme St-Martin. J’ai associé ces deux noms de lieu, cela me rattachait à mon passé, aux sources de mon enfance. » Il précise en 2012 : « Ce fut un long cheminement (9 ans) aidé par un travail psychanalytique , une sorte de retour aux sources, à l’enfance. J’ai retrouvé le plaisir de l’imagination et du jeu dans le dessin et la peinture. »

Ses travaux sont depuis influencés par plusieurs styles, dont le surréalisme, l’art brut et l’art contemporain.

Il est illustrateur de presse, pour des revues telles que L’Obs, Télérama ou XXI, et des journaux tels que Le Monde ou Libération, et également pour la presse américaine. Il travaille parallèlement pour le milieu publicitaire.

Tomi Ungerer et Roland Topor font partie de ses « dessinateurs préférés ».

Ses travaux ont reçu plusieurs prix de la Communication Arts et Society of Illustrators.

Depuis 1995, il est également illustrateur de livres jeunesse. Son premier ouvrage se fait sur une proposition de l’éditeur Nathan d’illustrer un texte d’Alain Serres Toc, Toc ! Monsieur Cric-Crac !. L’année suivante est publié l’album Le Colosse machinal, sur texte de Michel Chaillou, dont les illustrations de Martin Jarrie avaient été initialement réalisées pour le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.

Ses illustrations pour ses deux premiers albums sont immédiatement reconnues et récompensées d’un prix international : il est lauréat du Grand Prix2 de la Biennale d’illustration de Bratislava (BIB) en 1997. Seuls trois français à ce jour ont obtenu ce Grand Prix12, depuis la création de la Biennale en 1967, et depuis sa dernière édition en 2021.

Au début des années 2000, il change les formes de ses réalisations, et réalise moins de « personnages longilines2 », et passe « de l’acrylique à la gouache ».

En 2002, il est lauréat du Prix Baobab (prix du meilleur album du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil) pour Au bout du compte, sur un texte de texte de Régis Lejonc.

Il est à nouveau reconnu internationalement pour ses illustrations, et il obtient par deux fois la « Mention » Prix Fiction de la Foire du livre de jeunesse de Bologne (Italie) : une première fois en 2011 pour Hyacinthe et Rose, sur un texte de François Morel. L’ouvrage Hyacinthe et Rose, publié en 2010, a été élaboré à partir des « quarante-huit peintures de fleurs » qu’il avait initialement réalisées. Avec son éditrice, ils ont ensuite cherché un auteur qui pourrait être inspiré par ces créations, avec l’« envie d’un texte qui évoque des souvenirs liés aux fleurs ». Une auteure leur a conseillé François Morel, qui est venu voir les peintures dans son atelier, et a ensuite proposé ses textes. Martin Jarrie indique, en 2012, que François Morel « a tout de suite trouvé un ton très personnel en harmonie avec mes peintures. (…) Le « mariage » entre les peintures et le texte est, je trouve, très réussi et me donne envie de renouveler l’expérience. » Lors de la publication de l’album, la critique du magazine Télérama mentionne : « Les natures mortes de Martin Jarrie ne sont que couleurs et lumières. Le peintre et illustrateur fait le portrait de choses inanimées et leur donne vie. De la beauté. Du rêve. Ses personnages flottent dans l’espace, comme suspendus dans le temps. L’artiste leur dessine un visage, un regard, un sourire. Au fil des pages de cet album hors norme, des parfums qui ont pour nom douceur ou tendresse s’exhalent et réinventent un sentiment oublié : la réconciliation. » En 2013 est publié l’album-CD avec la lecture du texte par François Morel, et, de 2013 à 2017, François Morel joue les textes de l’ouvrage sur scène, dans un spectacle au même titre, accompagné par le musicien Antoine Sahler, dans de multiples tournées.

En 2012, Martin Jarrie est invité en résidence à Saint-Gratien (Val-d’Oise) pour un travail d’illustration autour de cette ville. Il s’intéresse alors à ses habitants, en rencontre quinze, leur demandant à « de choisir un objet qui lui était cher ». Il en tire des « portraits réalistes, associés à un objet du quotidien ». Il « envoie ces portraits, visages et objets, à François Morel », qui, cette fois encore, écrit des textes inspirés de ces peintures. Un ouvrage en sera publié en 2013 : La Vie des gens.

Il obtient une deuxième fois la « Mention » Prix Fiction de la Foire du livre de jeunesse de Bologne (Italie), en 2013, pour Rêveur de cartes, qu’il a écrit et illustré. Pour cet ouvrage, l’artiste a voulu réaliser, selon ses termes « un atlas imaginaire à la manière d’Alberto Manguel dans son Guide de nulle part et d’ailleurs. » Il portait ce projet depuis sa réalisation de l’album Le Colosse machinal, en 1996. Lors de la sortie de l’ouvrage en 2012, il explique : « J’avais voulu traduire, en réalisant certaines peintures, le parallèle entre le corps et la géographie des lieux où j’ai vécu enfant. (…) J’ai aimé l’idée de faire se cotiser dans un même livre images abstraites (cartes) et images figuratives (personnages, scènes, paysages). Je me suis donné ce défi, cette contrainte quasi oulipienne d’inventer des lieux, de leur trouver des noms et une histoire (très succincte). »

Il collabore à de nombreuses reprises avec Alain Serres au texte, pour une dizaine d’ouvrages. Leur cinquième collaboration, en 2004, pour Une cuisine grande comme un jardin est partie des différentes peintures que Martin Jarrie avait réalisées, depuis plusieurs années, avec des fruits et des légumes. En 2012, il explique : « Peindre des fruits et des légumes, c’est sans doute une manière de cultiver la mémoire de mon enfance à la campagne avec des parents paysans et jardiniers. »

Pour lui, « Un projet « idéal », c’est peindre, sculpter, bidouiller et qu’au bout du compte toutes ces réalisations deviennent les images d’un livre avec un texte de moi ou de quelqu’un d’autre. »

Depuis 1995, Martin Jarrie a publié plusieurs ouvrages dont il est l’unique auteur – illustrateur, et a illustré plus d’une quarantaine d’ouvrages jeunesse, publiés par divers éditeurs jeunesse, dont Nathan, Rue du monde ou Thierry Magnier.

Il vit et travaille à Paris depuis le début des années 1980.

Source : Wikipédia.

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