La communication.

La communication est l’ensemble des interactions avec autrui qui transmettent une quelconque information. On distingue la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse, c’est-à-dire de l’ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion du message d’une organisation sociale auprès d’une large audience.

Elle concerne aussi bien l’être humain, l’animal, la plante (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles technologies…), ainsi que leurs hybrides : homme-animal, hommes-technologies… C’est une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition unique. Comme le constate Daniel Bougnoux : « Nulle part ni pour personne n’existe LA communication. Ce terme recouvre trop de pratiques, nécessairement disparates, indéfiniment ouvertes et non dénombrables ». Si tout le monde s’accorde pour la définir au moins comme un processus, les points de vue divergent lorsqu’il s’agit de la qualifier.

Les « sciences de l’information et de la communication » proposent une approche de la communication basée sur la théorie de l’information, éventuellement complétée par les apports des sciences cognitives. La psychologie sociale s’intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle. La psychanalyse traite de la communication intra-psychique.

Communication, carte maximum, Angoulême, 29/01/1983.

Un métier de la communication est une activité professionnelle destinée à convaincre ou persuader à travers les médias, le nom moderne de la rhétorique.

La communication humaine comporte une part de rhétorique, art de convaincre ou de persuader, et discipline qui étudie les moyens de le faire, paroles, diction, gestes, attitudes. La rhétorique, dont l’enseignement remonte à la Grèce antique, implique une intention consciente. L’interlocuteur peut aussi analyser avec une certaine distance l’action de l’interlocuteur, la nature des figures de style qu’il emploie, sa communication non verbale. Quand ce n’est pas le cas, et que s’instaure un rapport de domination, ou qu’une des deux personnes agit de façon dissimulée sur le contexte (Gaslighting), la communication peut se qualifier de manipulation mentale.

Au milieu du XXème siècle, l’école de Palo Alto, influencée par le courant cybernétique de Norbert Wiener, généralise les apports de la théorie mathématique de la communication aux relations entre les êtres vivants : la communication interpersonnelle y est fondée sur la relation de personne à personne, chacune étant à tour de rôle l’émetteur et/ou le récepteur dans une relation de face à face : la rétroaction est censée être facilitée sinon quasi systématique[réf. souhaitée]. L’interactionnisme symbolique de George Herbert Mead, puis les travaux d’Erwin Goffman, complètent alors l’analyse des situations où les acteurs s’influencent réciproquement et coordonnent leurs actions sans réflexion préalable.

Un réseau français des chercheurs en anthropologie de la communication a été constitué en sciences de l’information et de la communication (SIC), en France à la fin du XXème siècle. Il est initié à partir de l’analyse des travaux de Palo Alto, et en particulier par ceux d’Erving Goffman et de Gregory Bateson, à partir des publications du Belge Yves Winkin (1981). Stéphane Olivesi effectue quelque temps après des variations critiques autour de l’École de Palo Alto en vue de passer d’une « anthropologie à une

épistémologie de la communication » (1997). L’Argentin Eliseo Veron (1987), qui a rencontré Lévi-Strauss et l’a traduit, développera un modèle sémio-anthropologique, l’enseignera à l’université Paris VIII où il dirigea le département des sciences de l’information et de la communication. Constatant que les acteurs impliqués dans une relation de face à face n’ont pas la distance et le temps pour « décortiquer » rationnellement la complexité de ce qui se passe ici et maintenant, Béatrice Galinon-Mélénec, effectue l’analyse des relations de face à face à partir d’une analyse des flux d’interactions qui s’établissent entre « Hommes-traces » (« corps-traces ») via une interactions de « signes-traces » (2011). Cette anthropo-sémiotique constitue une critique des approches de la communication interpersonnelle orientée vers la seule rhétorique argumentaire. Dans la lignée de l’anthropologie des mondes contemporains, on trouve Pascal Lardellier dont la recherche porte sur les rites sociaux. Paul Rasse7, vice-président de la SFSIC, développe quant à lui une « anthropologie des technologies de la communication ». Joanna Nowicki, chercheuse en SIC née en Pologne, explore l’anthropologie inter culturelle via L’homme des confins (2008).

Le modèle cybernétique, quant à lui, fait correspondre le message à un répertoire de significations. Ce modèle s’appuie sur des significations symboliques. Or les perceptions humaines ne se limitent pas à ces dernières, même si toute perception comporte une part de connaissances de symboles. L’interprétation des messages comme celle des situations dans laquelle on se trouve varie selon des hypothèses… que par la suite on peut remettre en cause. Certes, l’usage rituel, coutumier, normal, de paroles ou de gestes orientent les associations interprétatives auxquelles ils donnent lieu et cadrent l’expérience de la communication mais la relation entre humains ne se réduit pas à cette canalisation socialement construite.

La communication de groupe part de plus d’un émetteur s’adressant à une catégorie d’individus bien définis, par un message ciblé sur leur compréhension et leur culture propre.

C’est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent axées sur la culture de masse (société de consommation), dont la publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste.

Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse.

La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe et la personnalité des membres qui le composent.On peut également intégrer cette notion dans la communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de personnels, des individus au sein d’un même service, etc.

On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou parties prenantes de l’entité.

Dans la communication de masse, un émetteur (ou un ensemble d’émetteurs liés entre eux) s’adresse à un ensemble de récepteurs disponibles plus ou moins ciblés. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d’une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté).

Ce type de communication émerge avec :

  • la « massification » des sociétés : production, consommation, distribution dites « de masse »,
  • la hausse du pouvoir d’achat,
  • la généralisation de la vente en libre-service,
  • l’intrusion entre le producteur et le consommateur de professionnels et d’enseignes de distribution,
  • les médias de masse ou « Mass-Media » dont la radio et la télévision.
  • L’absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligne à plusieurs reprises Georges Bernanos.

Aujourd’hui, les NTIC et en particulier Internet abaissent à un niveau sans précédent le coût de communication et de plus rendent la rétroaction possible.

En France, l’État lie significativement Culture et Communication en les confiant à un même ministère.

« Psychologie des foules » (1895) du psychopathologue Gustave Le Bon est un ouvrage considéré comme fondateur de la notion de « masse », bien qu’il soit contestable sur son contenu et son objectivité. La persuasion clandestine, ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957. Retour au meilleur des mondes d’Aldous Huxley va dans le même sens.

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Sources : Wikipédia, YouTube.