Maria Montessori, médecin et pédagogue.

Maria Montessori, née le 31 août 1870 à Chiaravalle près d’Ancône dans les Marches (Italie) et morte le 6 mai 1952 à Noordwijk aan Zee (Pays-Bas), est une femme médecin et pédagogue de nationalité italienne. Elle est mondialement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori.


Maria Montessori est issue d’une famille bourgeoise. Elle fréquente l’école communale d’Ancône.

Son père, Alessandro Montessori, plutôt rigide, appartient à une famille conservatrice de la région de Bologne. Il suit différentes formations au cours de sa carrière. D’abord militaire, il endosse ensuite les fonctions d’inspecteur des finances de l’industrie du tabac et du sel. En 1865, il rencontre Renilde Stoppani, mère de Maria, issue d’une famille aisée et catholique qui exerce alors le métier de comptable dans la fonction publique. Elle est la nièce du célèbre prêtre Antonio Stoppani, philosophe et savant milanais. Passionnée de littérature et affichant une vision libérale de la société malgré son éducation stricte, Renilde Stoppani transmet cette modernité d’esprit à sa fille Maria, l’encourageant à être indépendante, à défendre ses idées et à assumer ses ambitions. En lui apprenant à tricoter pour les plus démunis, la mère de Maria l’initie également à la compassion.

En 1873, ses parents déménagent à Florence pour le travail d’Alessandro puis à Rome pour permettre à Maria de bénéficier d’une instruction que la ville d’Ancône ne peut lui offrir. Jusqu’à l’âge de onze ans, Maria est freinée dans ses études par des problèmes de santé (rubéole). Mais, elle se révèle très vite brillante. Les parents de Maria souhaitent qu’elle devienne enseignante, un des métiers accessibles aux femmes de la bourgeoisie à l’époque.

Dès quatorze ans, Maria se passionne pour les mathématiques. Encouragée par sa mère, elle s’obstine et intègre, en 1884, le collège technique Michelangelo Buonarroti réservé aux garçons, malgré l’opposition de son père. Elle en sort diplômée deux ans plus tard. Elle y découvre la biologie.

Elle poursuit ensuite son cursus secondaire au lycée technique Leonardo da Vinci. En 1890, elle obtient son baccalauréat puis s’inscrit à l’université, en sciences naturelles. Elle trouve très vite sa vocation et souhaite devenir médecin malgré les préjugés et le refus du ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Guido Bacelli, à qui elle déclare : « Je sais que je serai médecin.

En 1892, malgré de nombreux obstacles, Maria Montessori réussit à  intégrer la faculté de médecine de Rome La Sapienza et à décrocher une bourse. Elle donne également des leçons particulières pour avoir un revenu et assumer les frais de sa scolarité. C’est une élève qui excelle. La discorde avec son père s’amplifie. De nombreuses personnes de son entourage la critiquent et se montrent hostiles à son égard.

En 1896, à 26 ans, Maria Montessori obtient son diplôme de docteur en médecine avec une thèse dans le domaine de la psychiatrie sur l’hallucination antagoniste, pour laquelle elle bénéficie du soutien d’Ezio Sciamanna, directeur de la clinique psychiatrique de l’université de Rome. Elle décroche la note de 105/110. Elle est l’une des premières femmes diplômées de médecine en Italie. Elle obtient également une licence en biologie, philosophie et psychologie.

Entre 1894 à 1896, elle travaille comme assistante dans cette clinique, où elle rencontre plusieurs enfants déficients mentalement. Elle constate avec effarement qu’ils sont mélangés aux adultes et qu’ils n’exercent aucune activité, n’ayant aucun jeu à leur disposition alors que la manipulation lui semble être un élément essentiel au bon développement cognitif. Elle obtient du directeur de l’hôpital la création d’un service séparé qui sera considérée comme l’un des premiers services pédo-psychiatriques d’Italie.

Parallèlement, elle découvre les recherches de Jean Itard (1774-1838), médecin, inventeur de l’otorhinolaryngologie, qui travaille auprès de sourds-muets et notamment ses écrits sur Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron, ainsi que ceux d’Édouard Séguin (1812-1880), pédagogue français auprès d’enfants « idiots », à Bicêtre, auteur de Hygiène et éducation des idiots publié en 1846, qui quitte la France en 1850 et devient médecin aux États-Unis.

Très vite, elle milite activement pour la défense et la reconnaissance des droits des femmes ainsi que ceux des enfants atteints de déficience mentale. En 1898, elle intervient au Congrès pédagogique de Turin pour présenter ses travaux sur les enfants dits « débiles » et défendre leurs droits. Elle participe à de nombreux autres congrès comme le congrès international des femmes à Berlin.

C’est à ce moment-là qu’elle commence à retenir l’attention des autorités italiennes. Guido Baccelli, alors ministre de l’Éducation, lui demande de faire des conférences à Rome. Il lui confie ensuite le poste de directrice de l’école orthophrénique (Scuola Magistrale Ortofrenicade) de Rome de 1899 à 1901.

Pour exercer sa profession au mieux, elle part en France étudier la pédagogie. Elle s’appuie sur les méthodes éducatives pour enfants déficients de Jean Itard et Édouard Séguin, précurseurs d’une nouvelle approche de la maladie mentale, pour créer son propre matériel. Elle ramène de Paris leurs travaux qu’elle traduit et recopie à la main la nuit alors qu’elle travaille le jour avec des enfants déficients auxquels elle apprend à lire, à écrire. Son matériel est un véritable succès car les enfants réussissent davantage les examens de lecture et d’écriture.

De ses recherches, Maria Montessori conclut que l’éducation est plus bénéfique à ces enfants que les seuls soins médicaux. Elle déclare : « J’eus l’intuition que le problème de ces déficients était moins d’ordre médical que pédagogique… »

En rentrant à Rome, elle retrouve ses activités de médecin-assistant en chirurgie, à l’hôpital de Santo Spirito in Sassia.

Peu de temps après, elle crée sa propre école d’orthophrénie, y forme des enseignants et leur fait prendre conscience de l’importance de l’observation : « Observer et non juger. »

En 1901, elle commence à s’intéresser aux enfants « normaux ». Elle entreprend des études de psychologie et de philosophie.

En 1904, elle devient professeur à l’université de Rome. Durant cette année, elle publie aussi son premier ouvrage intitulé Anthropologie pédagogique.

À partir de 1906, elle crée sa méthode pédagogique pour les très jeunes enfants « normaux » et, en 1907, elle ouvre la première Maison des enfants (Casa dei bambini) dans le quartier populaire de San Lorenzo à Rome.

Pour améliorer la vie du quartier, un organisme met en chantier la construction de deux immeubles pour accueillir une population défavorisée. Son directeur demande alors à Montessori d’organiser la vie des enfants de ces immeubles pour les empêcher d’errer, de semer le désordre et instaurer une harmonie familiale.

Les parents ont libre accès à l’école. En contrepartie, ils doivent veiller à la propreté et à la bonne tenue des enfants. L’institutrice habite dans l’immeuble pour mieux collaborer avec les parents dans l’éducation des enfants. La Casa dei bambini devient une base de recherche et un laboratoire d’expérimentation où Maria Montessori construit et éprouve sa méthode. Grâce à cette dernière, elle devient mondialement connue. Sa méthode s’appuie essentiellement sur la liberté des élèves, ce qui a révélé des  changements de comportement inattendus chez eux. Les enfants les plus timides peuvent s’exprimer davantage.

La pédagogie Montessori repose sur les principes suivants : le libre choix de l’activité, l’autodiscipline, le respect du rythme de chacun et  l’apprentissage par l’expérience. « Tout enfant est un roi en marche vers l’aurore » affirme Maria Montessori. L’objectif est de donner une éducation aux enfants pour qu’ils deviennent des adultes responsables, indépendants et capable de s’adapter.

En 1909, elle forme ses premiers enseignants afin de leur montrer  l’importance de l’observation plutôt que du jugement.

Maria Montessori s’exile une première fois en Espagne, invitée par le gouvernement afin d’élaborer des cours de formation à sa pédagogie. Elle profite de cette occasion pour rédiger des livres en espagnol.

À partir de 1913, de nombreuses organisations caritatives lui demandent de créer des maisons d’enfants. Elle multiplie les voyages pour donner des conférences sur ses méthodes d’enseignement et organiser des stages de formation pédagogique. Elle est désormais une pédagogue de renommée internationale.

Fin 1913, elle part aux États-Unis sans son fils, resté à Rome sous la responsabilité de sa fidèle amie Anna Maccheroni, ce qui lui crève le cœur. Elle est accompagnée de son imprésario, Samuel S. McClure, qui se charge de la promotion de sa « Méthode », dont la traduction est un best-seller. Elle y crée un collège pour enseignants et dirige une « semaine pédagogique ». Elle reste aux États-Unis jusqu’en 1918.

De 1921 à 1931, elle participe aux échanges de la Ligue internationale pour l’éducation nouvelle et rencontre d’autres grands pédagogues de ce  mouvement, tels que Adolphe Ferrière, John Dewey et Roger Cousinet.

Le dirigeant fasciste italien Benito Mussolini porte un fort intérêt aux écoles Montessori. En effet, le gouvernement fasciste souhaite s’appuyer sur la réforme de l’instruction comme socle du nouveau régime fasciste. À la suite d’une entrevue en 1924, il prend la décision de confier à Maria Montessori des écoles d’État ainsi que la formation des enseignants. Celle-ci se considère cependant « apolitique » et seulement militante de « la cause des enfants », professant par ailleurs des idées pacifistes. Mais l’emprise du régime fasciste sur les 70 établissements Montessori se fait de plus en plus forte (uniforme, salut fasciste, carte du parti, etc.), dévoyant son  enseignement.

Refusant toute instrumentalisation, elle et son fils finissent par  démissionner de leurs responsabilités. Elle déclare en ce sens : « Au-dessus de la politique, il y a l’enfant, c’est-à-dire l’humanité8. » Elle est espionnée, menacée, et quitte le pays pour l’Espagne au printemps 1934 ; les principes montessoriens disparaissent alors immédiatement des écoles.

La péninsule ibérique vit cependant les troubles opposant les partisans du général Franco et des communistes. De retour en Espagne, elle est intimidée devant son domicile par des anarchistes. Elle doit à nouveau fuir. Maria  Montessori, qui n’a jamais été propriétaire d’un bien immobilier, se retrouve alors démunie.

L’une de ses élèves, Ada Pierson, avec laquelle elle se liera d’amitié et qui deviendra la seconde épouse de son fils Mario, l’invite à la rejoindre aux Pays-Bas. Maria Montessori s’y installe alors et crée l’association  Montessori Publications.

En 1939, elle est invitée en Inde britannique, à Madras par la Société théosophique pour y donner une formation. Elle a alors 69 ans. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, elle est assignée à résidence en tant que ressortissante italienne, à Kodaikanal, en Inde. Avec l’aide de son fils Mario, elle peut effectuer deux autres formations, et utilise ce temps pour continuer à développer la méthode pour les 6-12 ans. Elle reste en Inde jusqu’en 1946.

En 1946, elle est de retour sur le « Vieux Continent » et découvre avec stupeur, lors d’un voyage à Londres, accompagnée de son ancienne élève et traductrice anglaise Margaret Homfray, les dégâts causés par la guerre.

Puis, elle rentre en Italie qui la réhabilite, mais elle préfère s’installer aux Pays-Bas, à Noordwijk aan Zee, où elle meurt en 1952 à l’âge de 81 ans, peu avant un voyage prévu en Afrique.

En 1898, Maria Montessori a un fils nommé Mario avec Giuseppe Ferrucio Montesano, son professeur de psychiatrie durant ses années de médecine. Mario est un enfant né hors mariage. La grossesse de Maria est tenue secrète. Elle accouche à l’étranger et confie son fils à une famille de paysans de la région romaine. Elle lui rend visite une fois par semaine. Elle finit par le récupérer 15 ans plus tard, à la mort de sa propre mère, puis part avec lui aux États-Unis.

À 18 ans, Mario rencontre Helen A., avec laquelle il se marie. Ils partent vivre en Espagne, où ils ont quatre enfants, deux filles et deux garçons : Marilena E.A.P. Montesano Montessori (1919-2009 – 89 ans), Mario Montessori junior (1921-1993 – 71 ans), lando Montessori (1925-1988 – 63 ans) et Renilde Montessori (1929-2012 – 83 ans). Le couple finit par divorcer. Mario obtient la garde des enfants. Il épouse ensuite une Néerlandaise, Ada Piersen, mais il ne quitte plus sa mère et la suit dans ses nombreux voyages.

Très impliqué dans le développement de l’Association Montessori  internationale, déjà du vivant de sa mère, il en est nommé directeur à la mort de celle-ci, et continue son œuvre jusqu’en 1982, année où il meurt à l’âge de 83 ans.

Sa fille Renilde Montessori est à l’origine de la branche nord-américaine de l’Association Montessori internationale. Elle est l’auteur d’Éducation sans frontières.

Source : Wikipédia.

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