L’île de Páros (Grèce).

Páros (en grec ancien et en grec moderne Πάρος) est une île de la mer Égée et un dème de Grèce. Elle se trouve à l’ouest de Naxos dans l’archipel des Cyclades dont elle est la troisième plus grande île par sa superficie ainsi que principal carrefour maritime. Parikiá est la plus grande ville et le port principal de l’île. Ses habitants sont les Pariens.

Les plus anciennes traces d’habitat dans les Cyclades, vieilles de près de 7 000 ans, ont été découvertes sur l’îlot de Saliangos, entre Paros et Antiparos. Son marbre fit sa richesse dans l’Antiquité. Elle fut longtemps rivale de sa voisine Naxos. Elle passa ensuite sous domination athénienne puis macédonienne, romaine et byzantine. Intégrée dans le duché de Naxos, l’île passa par le jeu des successions sous la protection de Venise. Ravagée par les troupes de Barberousse, elle fit alors partie de l’Empire ottoman puis intégra le Royaume de Grèce après la guerre d’indépendance.

Paros est une île fertile qui dispose aussi de ressources minérales. Elle est aujourd’hui une importante destination touristique internationale et grecque avec un fort développement des résidences secondaires de week-end.

Paros doit une partie de sa célébrité à son marbre, le plus translucide au monde, qui a servi à la réalisation de nombreux chefs-d’œuvre de la sculpture, ainsi qu’à la Chronique de Paros.


Pline l’Ancien écrivait à propos de Paros : « Paros avec sa ville, à 38 000 pas de Délos, célèbre par son marbre, appelée d’abord Platéa, puis Minoïs ».

Les premiers habitants de l’île seraient les Cariens qui s’y seraient installés au mésolithique vers 7500 ~ 6500 avant notre ère. C’est sur l’îlot de  Saliangos, entre Paros et Antiparos que les archéologues ont découvert les plus anciennes traces d’habitat dans les Cyclades (-5300 ~ -4500). Les îles de Paros, Antiparos et Despotikó furent occupées durant toute la période protocycladique (3200 – 2200/2000) : civilisation «Pilou-Lakkoudon», civilisation «Kéros-Syros», civilisation «Philakopi-Polis I» puis civilisation «Philakopi-Polis II». L’île passa ensuite dans la sphère d’influence minoenne en raison de la qualité de ses ports.

Au début du premier millénaire, les Arcadiens, menés par Paros, colonisèrent l’île. Ils furent rapidement suivis des Ioniens commandés par Klytios et Mélas. Paros connut son âge d’or au VIIIe siècle av. J.-C.. Son célèbre marbre fit alors sa richesse. Elle devint une grande puissance commerciale égéenne et fonda des colonies. La plus célèbre fut Thasos, conquise par Télessiklis, père du poète Archiloque. D’autres colonies furent installées en Thrace (650-625) et en Propontide.

Vers 600, Paros commença à battre sa propre monnaie. L’île entra alors en concurrence avec sa voisine Naxos. Les guerres opposant les deux îles occupèrent la majeure partie du VIIe siècle av. J.-C.. Ce fut au cours de l’une d’elles que le poète Archiloque perdit la vie. Naxos finit par l’emporter. Les oligarques pariens choisirent le camp des Perses lors des Guerres médiques. Les Pariens fournirent des trières à la flotte perse de Datis. Ils participèrent au pillage d’Érétrie. Ils se trouvaient aussi du côté perse à Marathon. L’île fut vainement assiégée par Miltiade en 489 av .J.-C., ce qui entraîna la disgrâce de ce dernier. La seconde campagne, menée par Thémistocle fut un succès athénien. Paros intégra après la bataille de Salamine la ligue de Délos, fondée par Athènes. La contribution parienne s’élevait à seize talents d’or. Après la défaite d’Athènes lors de la guerre du Péloponnèse, Paros passa sous la domination de Sparte (404). En 378, l’île devint membre de la seconde confédération athénienne, mais elle se rebella en 357. En -338, elle fut envahie par les Macédoniens. Elle connut ensuite la domination des Ptolémées, puis du roi Mithridate. En -145, elle passa sous la domination de Rome.

L’île de Paros a eu un port maritime florissant pendant l’Antiquité. Elle a fondé des colonies telles Thasos au VIIIe siècle av. J.-C. et celle de l’île de Pharos sur la côte dalmate au IVe siècle av. J.-C.. L’Éphorat grec a fouillé les ports de Paroikia et Naoussa entre le 6 et le 11 septembre 1979. À Paroikia, l’équipe d’archéologues de l’Éphorat a trouvé plusieurs structures sous la mer dans la zone du port. D’abord, plusieurs grands blocs de marbre, et des pièces de calcaire utilisés dans l’architecture, ont été trouvés dans le port dans une profondeur d’entre un et six mètres. Des colonnes de marbre de différentes tailles ont aussi été découvertes très près de la côte dans le port. Une petite colonnette en marbre de trente-six centimètres de diamètre a été trouvée enfoncée dans les galets à une profondeur de six mètres. Au nord-ouest de cette colonnette, deux colonnes en marbre, de 1,30 m et 2,80 m de diamètre, demeuraient debout dans le sable. Deux grands blocs  rectangulaires de marbre, dont le plus grand mesurait 3,1 mètres de longueur ont été trouvés couchés sur le fond. Une autre colonne en marbre d’une longueur de 4,35 m, était couchée dans le sable à côté d’autres colonnes de tailles variables. Il est possible que ces colonnes et blocs formaient le matériel d’un bâtiment en marbre érigé sur le quai de l’ancien port tout près de la mer. Cependant, il est également possible que ces blocs formaient un bâtiment fabriqué pour exporter au continent, où il aurait été assemblé. Les blocs de marbre sont du même type trouvé dans une épave près de Crotone, en Italie.

Dans la baie de Paroikia, plusieurs structures ont été trouvées. Un grand bâtiment avec plusieurs salles a été trouvé très près de la plage. Des murs étaient formés de craie et de gneiss. Rubensohn avait fourni un plan de ce bâtiment et pensait qu’il s’agissait d’une construction romaine. Une grande jetée, sûrement faisant office de brise-lames, a été découverte lors des travaux de fouilles. Le haut de cette jetée se trouve à une profondeur de deux à trois mètres de la surface. La structure prenait la forme d’une langue et était construit de pierres de gravats. En section, ce môle prenait la forme d’une rampe avec au centre une dépression circulaire de deux mètres de largeur et un mètre de profondeur. À Naoussa, au nord de l’île, trois môles ont été localisés ainsi que des céramiques romaines du Ier siècle av. J.-C. et byzantines.

Un archevêché est attesté sur l’île dès le IVe siècle. Elle restait toujours un grand centre commercial. L’église de la Panaghia Ekatontopiliani aurait été construite sous le règne de Justinien (527-563). La plupart des Pariens installés autour de l’église travaillaient sur les terres de celle-ci en tant que fermiers (pariki). Le bourg prit donc le nom de Paroikia. En 675, un raid slave pilla l’île qui fut abandonnée par ses habitants. Des raids de pirates saccagèrent l’île à maintes reprises au VIIe siècle. Le raid arabe de 902 donna le coup de grâce à Paros qui ne put renaître qu’à l’époque des Comnène (1081-1185). Les Vénitiens, menés par le doge Domenico Micheli pillèrent l’île à leur tour.

L’île fut conquise avec le reste de l’Égée par les Vénitiens en 1207. Elle fut rattachée au Duché de Naxos de Marco Sanudo. C’est alors (1260) que le fort de Parikia fut construit à partir des vestiges des temples antiques voisins. Le commerce du marbre reprit et prospéra. En 1389, Paros fut donnée en dot à Maria Sanudo lorsqu’elle épousa Gaspard Sommaripa. Le règne de  Crousinos Sommaripa (à partir de 1430) fut un âge d’or pour l’île. Les Turcs, commandés par Barberousse s’en emparèrent en 1537 et la détruisirent. Les revenus de l’île furent donnés au Capitan Pacha (chef suprême de la marine ottomane) en 1578. En 1580, Paros, Naxos, Milo, Santorin et Syros obtinrent un statut fiscal favorable qui assura leur prospérité. Les pirates faisaient cependant peser un danger permanent. Ils aimaient les ports naturels de Paros, surtout Naoussa. En représailles, le Capudan Pacha pilla l’île en 1666. À la fin du XVIIe siècle, six drogmans au service de la flotte turque étaient originaires de Paros et membres de la famille Mavrogeni.

En 1770, les Russes, commandés par les frères Orlov, chassèrent les Ottomans et s’installèrent sur l’île pour sept ans. Ils utilisèrent la baie de Naoussa pour leur flotte de guerre. Toutefois, la présence ottomane demeura jusqu’à la libération de l’île en 1825. L’héroïne de la guerre  d’indépendance grecque, Mado Mavrogeni, originaire de Mykonos, opéra depuis Paros avec ses navires.

L’île souffrit grandement de l’invasion des Ottomans durant le XIXe siècle. Certains villages conservent des stèles rendant compte de massacres importants perpétrés par des Turcs à l’endroit des Grecs, qui s’y sont déroulés.

Source : Wikipédia.

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