Bastia est une commune française, préfecture de la circonscription départementale de la Haute-Corse et située dans le territoire de la collectivité de Corse. Avec 45 715 habitants (recensement de 2017), Bastia est la deuxième commune la plus peuplée de Corse après Ajaccio. Elle est la capitale de la Bagnaja, région du nord-est de l’île, s’étendant entre le cours du Golo et le Cap Corse.
Nous ne possédons aucune connaissance détaillée pour l’Antiquité, les données écrites sont muettes. Ni Ptolémée, ni Strabon, ni Pline, dans la description qu’ils ont faite de l’île, n’ont parlé de Bastia. L’archéologie n’a que peu révélé à ce jour. Il est raisonnable de considérer cependant que ce territoire était occupé par la peuplade des Vanacini (ou Uanakini). L’actuel site de Bastia n’était pas occupé.
À la fin du IXe siècle, ce territoire de Mantino dépendait des seigneurs Loretesi. Ceux-ci en sont chassés en 1072 par les Da Furiani, Aschesi ou Laschesi, aidés en cela par les marquis de Massa.
Entre la seconde moitié du XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, le système féodal se met en place à tous les niveaux de la société et de nouveaux liens se créent entre l’élite de l’aristocratie et les Républiques maritimes, entre les représentants de la noblesse insulaire ainsi qu’entre ces derniers et les plus pauvres. De même, les châteaux se multiplient. Ils sont alors regroupés entre les mains d’une quinzaine de familles nobles d’origine locale ou péninsulaire, parfois fragmentées en seigneuries indépendantes, voire même rivales : Bagnaia, Amondaschi, Cortinchi, Pinaschi, de Coasini, Loreto de Nebbio, Loreto de Casinca, Orezza, Avogari, Camilla, Turca, Pevere, de Mari (à partir du milieu XIIIe siècle seulement) et les marquis de Massa et de Corse.
Selon Giovanni della Grossa, la « seigneurialisation » des Loreto se serait faite, comme pour les familles génoises du Cap, par usurpation du titre comtal acquis lors du « gouvernement populaire ». Les petites seigneuries qui ont émergé autour de la curtis de l’évêque de Nebbio, probablement dans le courant de la seconde moitié du XIIe siècle ou du tout début du XIIIe siècle, sont en partie absorbées par les seigneurs de Bagnaia avant 1247. Puis, avant 1289, elles sont récupérées et englobées, comme beaucoup d’autres, dans la nouvelle seigneurie de Giovanninello de Loreto. Profitant des rivalités pisano-génoises, celui-ci étend ses possessions vers l’est et vers l’ouest.
Avant l’occupation de la Corse par les Génois, le site comportait plusieurs communautés de la piève d’Orto : Soverta, la Vetrice, Belgodere, Astima et la Corbaia. Tous ces villages ont à peu près disparu.
Sur la côte, il y avait un petit hameau où habitaient des pêcheurs. Ce petit port s’appelait Porto Cardo qui veut dire « le port de Cardo ».
La documentation écrite illustre l’entreprise de conquête territoriale menée par Giovanninello vers les années 1260-80. Après avoir fait main basse sur les châteaux du Nebbio et sur celui de Pureto, dans l’Ostriconi, il entreprend la conquête de la piève d’Orto, alors sous le contrôle des Bagnaia, et construit deux nouvelles fortifications : Montebello et Petra di Bugno. Celles-ci sont destinées non seulement à conquérir et contrôler la partie nord du domaine des Bagnaia, dont l’étang de Cerlino d’un intérêt économique certain, mais probablement aussi le mouillage de Porto Cardo qui occupe une position stratégique aussi bien commerciale que militaire ; c’est d’ailleurs ici que sera érigée la forteresse de Bastia, résidence des gouverneurs génois à partir du XVe siècle. Les conventions passées entre Giovanninello et la commune de Gênes en 1289 témoignent de l’importance de ce contrôle seigneurial des routes terrestres et des mouillages, source de revenus importants, et garant de la sécurité du territoire.
En 1370, la République de Gênes envoya en Corse deux gouverneurs : Leonello Lomellino et Aluigi Toriorino. Peu de temps après, considérant les grandes dépenses qu’elle faisait et le peu de profit qu’elle en retirait, elle ne voulut plus intervenir dans les affaires de la Corse. Néanmoins quelques gentilshommes génois s’associèrent sous le nom de la Maona, pour tenter l’entreprise et administrer l’île au nom de la République de Gênes. Les cinq associés étaient Leonello Lomellino, Giovanni da Balagnera, Aluigi Tortorino, Andreolo Ficone et Cristoforo Maruffo. Ils arrivèrent tous avec le titre de gouverneurs et amenant avec eux mille soldats.
Après une expédition en Cinarca, suivie d’une courte période de paix, Leonello Lomellino revint comme gouverneur, et afin de lutter avec plus d’avantage contre le comte Arrigo Della Rocca qu’il allait devoir combattre, il commença par fortifier Aléria. « Alors le comte Arrigo et ses alliés franchirent encore une fois les Monts et firent des incursions jusqu’au Cap-Corse ; n’ayant rencontré de résistance nulle part, ils allèrent assiéger Aléria qui capitula au bout de quatre mois. Leonello, privé de tout appui, retourna à Biguglia, et de là, afin de maintenir ses communications par mer, il alla bâtir le château de la Bastia ».
Les Génois ont vite senti le besoin de se mettre à l’abri des invasions qui venaient de la mer et ont commencé à construire, du temps du gouverneur Leonello Lomellini, une bastia, c’est-à-dire une place forte, une citadelle.
Avec le temps, la Bastia s’est développée, est devenue prospère et plus importante que Cardu.
Toute son histoire est comprise dans sa citadelle des origines qui constitue la ville close. Ce sont ici la mer et la montagne qui décident de l’implantation des lieux habités, comme l’exige le relief de l’île. Aussi, Bastia fut capitale au temps de la domination génoise. Elle s’est accrochée aux pentes pour s’étaler plus tard, en gagnant sur l’eau sa place Saint-Nicolas.
De la modeste marine qu’elle était au port de commerce qu’elle est devenue, son histoire a été jalonnée des gloires et des vicissitudes que connaissait toute ville fortifiée.
Élue par le patricien génois Leonello Lomellini, en 1353, pour assurer la liaison avec Gênes, elle naquit pour ainsi dire de son rocher sur lequel fut élevé un donjon (une “bastia”, d’où son nom) et que, quelque cent ans plus tard, on ceintura de remparts.
Le préside constitue le quartier noble, tandis que Terravecchia vit de son travail. Au début du XVIIIe siècle, de nombreux aménagements sont effectués dans le secteur de la Punta, qui voit émerger un grand nombre de magasins.
À la fin du XVIIIe siècle, Bastia est le chef-lieu de la piève civile du même nom qui comprend également Cardo, Ville-di-Pietrabugno, San-Martino-di-Lota et Santa-Maria-di-Lota qui relèvent de la piève religieuse de Lota. Sur le plan religieux, Bastia est le chef-lieu de la piève d’Orto qui inclut également Furiani et Biguglia.
Bastia et toute l’île passent sous domination militaire française le 8 mai 1769.
1848 – Bastia prend 44 hectares à Ville-di-Pietrabugno.
1860 – Le Rocher du Lion qui rendait dangereux l’accès au port (actuel port de Commerce), est détruit.
Bastia a subi de nombreux dommages durant la Seconde Guerre mondiale. L’Occupation italienne meurtrit la cité. Néanmoins la Corse fut le premier département totalement libéré le 4 octobre 1943 grâce à la résistance corse, à la mission secrète Pearl Harbour (envoyée par les services secrets de la Défense militaire établis à Alger) et au glorieux sous-marin Casabianca.
Le commando de la mission secrète Pearl Harbour (Roger de Saule, Laurent Preziosi et les cousins Toussaint et Pierre Griffi) a été déposée dans la nuit du 13 au 14 décembre 1942 par le sous-marin Casabianca dans la baie de Topiti. Après avoir organisé un réseau dans cette région (Piana), elle est ensuite parvenue à Corte pour organiser un deuxième réseau dirigé localement par Pascal Valentini, puis a rejoint Bastia pour le troisième réseau de la région de Bastia et du Cap Corse. C’est autour de Hyacinthe de Montera, au 35 du boulevard Paoli, que s’est organisé le mouvement. Laurent Preziosi participait déjà aux premières réunions en 1941 avant de retourner à Alger et être recruté pour la mission. Le mouvement s’est ensuite organisé dans le cadre du Front national. Le radio Pierre Griffi fut malheureusement arrêté à Ajaccio, atrocement torturé et fusillé à Bastia, sans avoir parlé, le 18 août 1943.
La tourelle du sous-marin Casabianca est exposée au coin de la place Saint-Nicolas, côté mer. Une stèle commémorative de cette première réunion est apposée au 35, boulevard Paoli (au-dessus de la porte d’entrée).
Après guerre, Bastia s’est ensuite progressivement imposée comme un poumon économique essentiel de la Corse. L’agglomération bastiaise est aussi la plus étendue de l’île.
Au cours des cinquante dernières années, Cardo était la résidence secondaire de Bastiais aisés. Actuellement, Cardo est un quartier de Bastia, sur les hauteurs du Pigno. Il attire toujours de nombreuses personnes qui souhaitent s’y installer car il possède tous les avantages d’un village à la campagne tout en étant tout près de la ville.
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https://www.youtube.com/watch?v=cho5vsZlwgY
Sources : Wikipédia, YouTube.