Les cactus.

Les Cactus, Cactées ou encore Cactacées (Cactaceae) sont une famille de plantes à fleurs. Ce sont presque toutes des plantes grasses ou plantes succulentes, c’est-à-dire des plantes xérophytes qui stockent dans leurs tissus des réserves de « suc » pour faire face aux longues périodes de sécheresse.

Il ne faut pas confondre Cactus et plante succulente : toutes les plantes succulentes ne sont pas des Cactus. Ce sont des familles de plantes qui ont adopté les mêmes méthodes de lutte contre les périodes de sécheresse, comme les Asclepiadaceae ou les Crassulaceae.

Certaines plantes de ces autres familles, par convergence des formes d’espèces soumises aux mêmes contraintes, ressemblent fortement aux cactus. C’est le cas par exemple des euphorbes cactiformes comme Euphorbia canariensis.

Pour distinguer les vrais cactus des plantes qui leur ressemblent, il faut se reporter aux critères d’appartenance à la famille des Cactaceae. L’identification se fait par la présence d’aréoles, et, comme plus généralement en botanique, par les fleurs et les fruits.

Contrairement aux croyances populaires, les Cactacées ne sont pas considérés comme étant des arbres. Les cactus couvrent un large éventail de formes et de tailles. On en trouve des sphériques, cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes appelées cladodes… Le plus grand est Pachycereus pringlei, avec une taille mesurée de 19,2 m, le plus petit est Blossfeldia liliputiana, d’1 cm de diamètre à sa taille adulte.


Les cactus sont presque exclusivement des plantes du Nouveau Monde. Une exception toutefois, Rhipsalis baccifera ; cette espèce a une répartition sur toute la zone subtropicale. Elle aurait colonisé assez récemment le Vieux Continent (quelques milliers d’années), probablement par des graines transportées dans le système digestif d’oiseaux migrateurs. La vallée de Tehuacán (Mexique) est l’un des plus riches sites de cactus dans le monde. Beaucoup d’autres cactus (et notamment les Opuntias) se sont acclimatés sur les autres continents après avoir été introduits par l’homme.

Les Cactus ont dû évoluer dans les derniers 30 à 40 millions d’années, quand les continents étaient déjà bien séparés.

Les cactus ont un métabolisme acide crassulacéen (CAM), contrairement à la plupart des plantes5. En particulier, elles n’absorbent le dioxyde de carbone que pendant la nuit, et non le jour.

Les cactus figurent sur les dessins et sculpture de l’ancienne civilisation aztèque tels que le codex Mendoza au XIVe siècle. À la suite d’une prophétie, une partie du peuple, entrainée par des prêtres transportant des effigies sacrées, partit à la recherche d’un lieu où ils verraient un aigle perché sur un cactus et dévorant un serpent. Lorsqu’une telle rencontre eut lieu, ils fondèrent leur capitale Tenochtitlan (l’ancien nom de Mexico).

En 1822, le général Iturbide attribua l’emblème de la cité aux armoiries du pays, le Mexique : un aigle perché sur un nopal (une espèce d’Opuntia) dévorant un serpent.

On trouve aussi des images de cactus dans l’ancienne civilisation Moche au Pérou, notamment Trichocereus pachanoi, certains d’entre eux aux propriétés enthéogènes étant utilisés par ces Indiens à des fins religieuses.

La nomenclature des Cactaceae a été très fluctuante. En effet, les différentes espèces n’existaient pas en Europe pendant l’Antiquité et sont arrivées en vagues progressives à compter de la “découverte” de l’Amérique.

Christophe Colomb a ramené les premiers cactus en Europe : des Melocactus en provenance des Antilles. Les premières espèces ramenées ont reçu le nom de cactus du grec ancien kaktos, qui désignait une espèce d’épineux, peut-être le chardon.

En 1597, John Gerard distingue dans son Herball publié à Londres quatre espèces : un Melocactus, deux Cereus et un Opuntia.

En 1753, Carl von Linné regroupe sous le genre Cactus les vingt-deux espèces connues.

Vers 1770, Philip Miller isole trois genres : Pereskia, Opuntia, Cereus, gardant le terme Cactus pour tous les autres.

En 1812, A. H. Haworth isole cinq nouveaux genres, dont Mammillaria.

Ultérieurement, Engelmann, Britton et Rose et Backeberg isolent neuf nouveaux genres8.

En 1903, Karl Schumann publie une monographie avec 21 genres et 760 espèces.

En 1958-1962, Backeberg dénombre 300 genres et 2000 espèces. Le nombre de genres a été réduit par la suite.

Au fil du temps les cactus ont joui d’une popularité croissante.

L’intérêt pour les cactus au XXe siècle a abouti à des collectes excessives et à la disparition de certaines espèces. Mais de nouvelles espèces ou variétés sont aujourd’hui encore découvertes tous les ans.

Tous les cactus sont couverts par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), et de nombreuses espèces sont pleinement protégées en raison de leur inscription à l’Annexe 1.

Certains pays ont une attitude contradictoire concernant la protection des espèces. Au Mexique par exemple, ramasser des cactus est puni de prison. Mais les extensions urbaines détruisent des sites de cactus. C’est d’autant plus critique pour les espèces dont la zone de répartition est très réduite, parfois moins de 1 000 m2.

Cactus, carte maximum, Roumanie.

En 2015, un groupe de 80 chercheurs a utilisé les catégories et critères de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN pour produire une première étude mondiale sur le degré de menace et le type de menace qui pèsent sur les espèces de plantes épineuses. Les auteurs de l’étude alertent sur le fait que 31 % des espèces de cactus sont menacés à court ou moyen terme (500 espèces sur les 1 478 recensées, ce qui en fait un des groupes les plus menacés).

On pourrait intuitivement penser que le réchauffement climatique favorise les cactus, au moins dans certaines régions du monde, mais selon l’UICN si environ 1/3 des cactus est menacé d’extinction sur la planète, c’est en raison principalement de l’agriculture (conversion des terres pour des cultures), et localement en raison de l’aquaculture (la crevetticulture est en plein développement dans le désert mexicain), ou parfois en raison de conversion de sols arides en plantations agro-industrielles d’Eucalyptus pour la pâte à papier, comme dans le sud du Brésil). Ceci est notamment le cas dans certaines régions du nord du Mexique, d’Amérique centrale et du sud de l’Amérique du Sud. La seconde cause est l’artificialisation des terres par l’urbanisation et les zones d’activités commerciales ou industrielles (surtout dans les zones côtières dont au Mexique et dans les Caraïbes ou dans la péninsule de Baja en Californie).

Le commerce illégal des cactées est une troisième menace qui se surajoute aux deux précédemment citées, soutenue par la demande de certains collectionneurs. La pression de cette demande semble jusqu’alors avoir été sous-estimée.

L’analyse de l’UICN montre que les zones où ces trois types de menaces coexistent sont souvent aussi celles où l’on trouve le plus grand nombre d’espèces menacées (ex : centre du Mexique et Est du Brésil).

Ces données récentes montrent que les pressions anthropiques sur la biodiversité des terres arides ont été sous-estimées. Selon Inger Anderson, directrice générale de l’UICN, «L’ampleur du commerce illégal d’espèces sauvages – y compris de la flore » est aussi en cause, plus que ne le pensait l’UICN. Et elle rappelle que « le trafic d’espèces sauvages concerne bien plus d’espèces que les charismatiques rhinocéros ou éléphants qui attirent l’attention du monde entier ». L’étude montre que « Les points chauds de menace sur ces espèces de cactus ne se chevauchent pas ou peu avec ceux déjà connus pour d’autres groupes taxonomiques », ce qui doit faire reconsidérer les stratégies actuelles de conservation de la biodiversité, en milieu aride notamment. Les régions les plus gravement touchées sont le sud de l’État de Rio Grande do Sul (Brésil) et le nord de l’Artigas (Uruguay), soit une zone d’environ 500 km2. Ces zones comptent aussi parmi les principaux « centres de diversité des cactus ». Viennent ensuite les États de Querétaro, de San Luis Potosí, d’Oaxaca et de Puebla dans la région de Tehuacán-Cuicatlán (Mexique), l’Est de l’État de Bahia et le nord du Minas Gerais ; ainsi qu’au Chili la partie sud de l’Antofagasta. L’est de l’Uruguay est également touché. Il existe aussi d’autres régions caractérisées par une richesse globale plutôt faible, mais une forte proportion d’espèces menacées : au Guatemala, en Colombie et dans plusieurs régions du Pérou et du Chili.

Certaines espèces de cactées dont un grand nombre d’espèces brésiliennes, comme Arthrocereus glaziovii et Coleocephalocereus purpureus ne  poussent que sur des sols riches en fer ou sur des inselbergs Canga, qui sont justement très recherchés par l’industrie minière. Ainsi Arrojadoa marylaniae semble condamné à court terme, car ne poussant que sur un substrat de quartz blanc unique menacé par l’exploitation minière. Quelques espèces sont menacées par un surpâturage itinérant.

Cactus, entier postal, Roumanie.

Le commerce national et international des cactus est souvent illégal. L’UICN note que 86 % des cactus menacés utilisés en horticulture proviennent de populations sauvages. Ce commerce illégal a été en partie réduit en 1975 par l’inscription de l’ensemble de la famille (avec quelques exceptions) dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore (CITES) sauvages menacées d’extinction et par la disponibilité des plantes cultivées à partir de semences sur les marchés internationaux. Cependant, la collecte continue à menacer des espèces notamment dans les pays où la mise en œuvre de la CITES est incomplète ou récente, comme au Pérou, et elle reste une menace latente pour toute espèce nouvellement décrite. Pour cette raison, les experts ne divulguent plus la localisation précise d’espèces récemment découvertes afin de limiter les collectes insoutenables de graines ou d’individus.

Plus de 50 % des espèces de cactus (57 %) sont utilisées par l’Homme principalement pour les collections et l’horticulture ornementale (674 espèces), souvent via des cueillettes de plantes et de graines pour les collections spécialisées. 154 espèces sont des aliments pour l’homme ou le bétail et 64 espèces ont un usage médicinal et/ou vétérinaire). 64 % des cactus menacés sont utilisés par l’homme sous l’une de ces formes et 57 % (236 espèces) en horticulture.

Les utilisations décrites ci-dessous sont limitées aux Cactaceae. Elles excluent donc des genres tels que Agave et Aloe.

Le principal usage est de servir de plante d’ornement, en serre dans les régions tempérées, en extérieur dans les régions chaudes et sèches, notamment dans les régions frappées de restrictions d’arrosage comme certaines régions d’Australie. Certains, comme Echinocactus grusonii encore appelé coussin de belle-mère ou Golden Barrel Cactus en anglais (cactus baril d’or), sont très utilisés. Il en résulte une culture intensive dans les jardineries.

Dans des régions pauvres (telles que certaines régions du Kenya), des espèces sont utilisées en tant que clôture pour éviter la divagation des animaux. Elles peuvent aussi éviter l’intrusion de voleurs et sécuriser une fenêtre si elles sont plantées en dessous. L’Opuntia a été importée en Australie au xixe siècle pour être utilisée en tant que haies naturelles et développer l’élevage des Cochenilles en vue de produire un colorant rouge naturel (l’acide carminique). Ces cactus sont toutefois devenus envahissants et, comme ils ne sont pas consommés par les herbivores australiens, l’Opuntia a rendu 40 000 km2 de terres agricoles improductives[réf. nécessaire]. Pour limiter les effets négatifs de ces cactus, la mouche Cactoblastis cactorum, dont les larves se nourrissent des fruits des Opuntia, a été introduite dans les années 1920.

Les troncs de grands cactus morts sont parfois utilisés comme bois de construction. Leur structure ligneuse et l’air sec les rendent très solides.

Certains cactus peuvent servir de combustibles. Les épines de certaines espèces telles que Trichocereus pacasana atteignent 10 cm et servent d’aiguilles pour des dentelles ou du tricot.

L’Opuntia ficus-indica, plus communément appelé figuier de Barbarie, produit des fruits comestibles contenant jusqu’à 15 % de sucre. Il sert aussi de plante hôte pour l’élevage de la cochenille Coccus cacti utilisée pour produire par écrasement un colorant rouge naturel, le carmin. Il faut recueillir 140 000 insectes pour produire un kilogramme de matière sèche. Il est utilisé pour des rouges à lèvres haut de gamme ou dans le Campari.

D’autres cactus portent des fruits comestibles : Hylocereus, qui produit le fruit Dragon ou pitaya. Certains peuples d’Amérique consommaient certains Echinocereus appelés pour cela cactus-fraises.

Dans de nombreuses régions, on donne certaines espèces d’Opuntia à raquettes plates comme fourrage pour les bestiaux.

Certains peuples se désaltéraient de l’eau contenue dans les Cereus.

Depuis 2 000 ans, les Amérindiens du sud-ouest des États-Unis sucent, lors des cérémonies rituelles, des morceaux séchés du petit cactus sans épine appelé peyotl, Lophophora williamsii, en raison de ses propriétés psychotropes provoquées par les alcaloïdes qu’il contient.

Certaines espèces d’Echinopsis (anciennement Trichocereus) ont également des propriétés psychoactives. Par exemple, le cactus San Pedro, un modèle commun dans de nombreuses jardineries, est connu pour contenir de la mescaline.

Les cactus poussent principalement dans les régions arides du globe, telles que les déserts. On les retrouve au Mexique, aux États-Unis (désert des Mojaves), sur le pourtour méditerranéen (Grèce, Maroc…), ainsi que dans certaines régions du Sahara et d’Australie.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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