Les automobiles Wartburg.

Wartburg est un ancien constructeur automobile est-allemand, fondé en 1955 sous le nom d’AWE (Automobilwerk Eisenach). L’usine de la marque, située à Eisenach, produisait auparavant des BMW, rebaptisées EMW à partir de 1952. À l’étranger, les voitures d’Eisenach étaient vendues sous le nom de Wartburg, qui finira par s’imposer en tant que marque, à l’image des Lada du russe AvtoVAZ.


Le siège historique de Wartburg était situé à l’usine d’Eisenach, en Thuringe, un haut lieu de l’industrie automobile allemande, âgé de plus d’un siècle. En 1898, la Fahrzeugfabrik Eisenacher AG, fondée en 1886 et produisant des bicyclettes, décide de racheter la licence de la voiturette française Deauville, rebaptisée Wartburg, du nom du château qui domine la ville. En 1904, l’entreprise est renommée Dixi et produira notamment l’Austin Seven à partir de 1927, sous le nom de Dixi DA1. En 1928, BMW rachète le site, et en fait le siège de son département automobile. Les Dixi sont vendues jusqu’en 1933, et laissent ensuite la place aux BMW 321, 326, 327, 328 et 335, aux prestations haut-de-gamme, dont la production sera stoppée en 1940. La guerre terminée, l’usine reprend l’assemblage des BMW, et ce jusqu’au milieu des années 1950. Mais le land de Thuringe fait désormais partie de la République démocratique allemande, et BMW (désormais installé pour l’assemblage de voitures à Munich, en Bavière) voit d’un très mauvais œil ces voitures « de l’est » vendues à l’ouest sous son propre logo… S’ensuit un procès qui donne

raison aux Munichois de BMW. C’est ainsi que la société devient EMW (Eisenacher Motoren Werke) le 5 juin 1952. Mais le logo de la nouvelle marque, rouge et blanc, (couleurs de la Thuringe) avec une mince étoile à quatre branches de rose des vents séparant les quatre quartiers, ressemble encore étrangement à celui de BMW dont les quatre quartiers (bleus et blanc, couleurs de la Bavière) sont censés représenter une hélice d’avion en mouvement 1 … Fin décembre 1955, la raison sociale de l’entreprise devient VEB AWE, pour Volkseigener Betrieb Automobilwerk Eisenach, faisant table rase du passé.

Initialement mise au point par EMW, la « type 311 », une berline à quatre portes aux lignes tout en rondeurs se voit désormais vendue par la nouvelle entité AWE. La direction de l’usine décide de l’appeler Wartburg, en référence à la première voiture construite par l’usine. Elle devient donc la Wartburg 311.

Après la berline en 1955, le break est lancé un an plus tard, suivi du coupé et du pick-up. Au total, pas moins de neuf versions de la 311 furent produites, du roadster au torpédo militaire ! Équipée d’un trois cylindres deux-temps de 37 ch à sa sortie, la Warburg en gagne trois en 1962, puis encore cinq l’année suivante, où elle reçoit un nouveau moteur de 991 cm3. À l’époque, la Wartburg est une des rares voitures à traction avant, avec quelques  Citroën et Saab. En septembre 1966, la 311 est remplacée par la 312, qui se distingue principalement par son nouveau châssis et sa suspension à quatre roues indépendantes. Les dernières 312 sont fabriquées en mars 1967. La production fait état de 36 287 Wartburg 312 assemblées entre 1965 et 1967, contre 258 480 exemplaires de la 311, toutes carrosseries confondues. Le 1er juillet 1966, la toute première Wartburg 353 sort des chaînes, elle sera présentée au début de l’automne. Ses lignes robustes et carrées sont tout à fait en phase avec l’époque. La gamme est complétée l’année suivante par le break Tourist, qui deviendra vite la voiture favorite des grandes familles est-allemandes. À l’époque, elle est avec la FSO Syrena la dernière voiture à être mue par un moteur deux-temps.

Les dix premières années de commercialisation de la voiture se passent sans grand changement, si ce n’est que la boîte de vitesses devient synchronisée à partir de 1967, et qu’une versions S de 50 ch apparaît en 1972. La première évolution importante a lieu en mars 1975, avec la 353W : la sécurité est  améliorée, et l’intérieur repensé. Durant les années 1970, les 353 participeront à un grand nombre de rallyes, avec un certain succès. En 1982, le pick-up fait son retour chez Wartburg, il s’appelle désormais Trans. L’usine a imaginé un grand nombre de prototypes entre 1961 et 1979, mais ses ardeurs ont été vite calmées par le régime, estimant que la production des Wartburg 353 (et Trabant 601) doit se prolonger au moins jusqu’en 1985. Par conséquent, le dynamisme des années 1950 et 60 fait place à un certain immobilisme de la part des ingénieurs d’Eisenach, contraints de faire évoluer la voiture par petites touches jusqu’à la fin de sa carrière, en avril 1989, après tout de même 1 225 193 unités produites.

En 1988, l’espoir renaît pour les dirigeants de l’entreprise. En effet, AWE a enfin trouvé un accord avec Volkswagen, le « grand frère de l’ouest » pour installer des moteurs quatre cylindres à quatre-temps sous le capot de ses voitures. C’est ainsi que naît la Wartburg 1.3. Esthétiquement proche de la 353, la « 1.3 » joue surtout la carte de la modernité avec son nouveau moteur, mais elle se prive de la clientèle des nostalgiques du deux-temps. Malheureusement, son prix a été considérablement augmenté, et fait fuir jusqu’à la clientèle est-allemande. En 1990, l’ouverture du marché est fatale à Wartburg, qui est victime de l’engouement des « ossies » pour les modèles de l’ouest, même d’occasion. La dernière et 152 775e « Wartburg 1.3 » sort des chaînes le 10 avril 1991, et signe l’arrêt de mort de AWE-Wartburg, qui aura tout de même fabriqué 1 672 735 voitures en 36 ans d’existence. Le 25 mars 1990, Opel rachète le site d’Eisenach, où sont actuellement  assemblées des Corsa.

À l’ouest, la principale terre d’accueil des Wartburg a été la Belgique. L’importateur François Pierreux a même assemblé quelques modèles dans ses ateliers d’Huizingen, (au sud de Bruxelles), équipés de matériaux plus soignés et baptisés « Président ». Entre 1955 et 1991, ce ne sont pas moins de 19 080 Wartburg qui ont trouvé preneur en Belgique ! La meilleure année étant 1978 et ses 1 238 immatriculations. Mais les 311 ont également connu un succès d’estime aux Pays-Bas, ainsi qu’au Royaume-Uni où 550 modèles ont été exportés au début des années 1960. On trouvera également des 311 en Amérique du Sud, aux États-Unis, en Afrique du Sud, et même en Chine. Quant à la 353, elle fut vendue à près de 20 000 exemplaires au Royaume-Uni et fut très populaire en Grèce. En France, seuls quatre exemplaires ont été officiellement immatriculés.

Source : Wikipédia.

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