Les Argonautes.

Dans la mythologie grecque, les Argonautes (en grec ancien : Αργοναῦται / Argonaûtai) sont un groupe de héros qui partirent d’Iolcos, l’actuelle Volos, avec Jason à bord du navire Argo pour retrouver la Toison d’or. Ils apparaissent dans de nombreuses légendes. Selon les sources, leur nombre varie, mais la tradition rapporte que l’expédition était composée de 87 hommes en plus de Jason et d’une femme, Atalante, sans oublier Médée qui les rejoint par amour pour Jason. La mention la plus ancienne de l’expédition des Argonautes se trouve dans l’Odyssée (chant XII, vers 69 à 72), dans la bouche de Circé.


Les Argonautes sont des Minyens ou même, selon Hérodote, les ancêtres des Minyens. Pélias envoie son neveu Jason en Colchide s’emparer de la toison d’or accrochée à un chêne. Selon les Argonautiques d’Apollonios de Rhodes, Jason fait construire un bateau pour cinquante rameurs, et réunit l’équipage correspondant : les Argonautes. Ils partent de Pagasae en Thessalie où le bateau a été construit, et se dirigent vers le nord-est. Ils font escale à Lemnos, à Samothrace, pénètrent dans l’Hellespont, font escale à Cyzique, en Mysie et, après s’être engagés dans le Bosphore, ils longent la côte sud de la mer Noire jusqu’en Colchide, terme de leur expédition1. Orphée aurait pris part à l’expédition en charmant les sirènes, les rochers branlants bouchant le passage et le serpent gardien de la toison d’or.

Jason accomplit les tâches imposées par le roi Aétès de Colchide grâce à la magie et aux drogues de sa fille Médée.

Le retour se fait par les mers Noire et Adriatique non sans crochets par le Danube et le Pô. Dans la géographie mythique, ces fleuves communiquent entre eux ainsi qu’avec le Rhin et le Rhône. Traversent le Léman, les  Argonautes descendent le Rhône, entrent en Méditerranée, longent la côte italienne et, après un dernier crochet en Libye, au cours duquel ils portent le bateau, rejoignent leur point de départ. Aétès les poursuit pour récupérer la toison d’or et ses enfants, Médée et son jeune frère Absyrte qui a été pris en otage.

À un moment, le roi est sur le point de les rattrapper et les fuyards tuent et dépècent Absyrte, jetant les morceaux à la mer pour retarder Aétès qui doit les récupérer pour donner une digne sépulture à son héritier. Ce meurtre a lieu, selon les auteurs, soit sur les rives d’un fleuve de Colchide qui prend de là le nom d’Absyrte, soit en Scythie mineure à Tomis (nom qui signifie « tranché » en grec), soit encore en mer Adriatique dans les parages des îles alors appelées Absyrtides.

Selon ces différentes variantes du récit, les Argonautes sont assaillis à leur retour par une tempête hivernale, épreuve qui permet leur héroïsation collective. Pour Alain Moreau, l’expédition aboutit pour eux à une nouvelle naissance grâce à Argo qui les a « portés dans son ventre » et leur a fait passer l’initiation nécessaire pour qu’ils deviennent des héros.

Selon Jean Haudry, la légende des Argonautes a une longue préhistoire et sa formation se répartit entre cinq strates dont la plus ancienne comporte plusieurs contes que l’on peut faire remonter au Paléolithique. Le cœur de la légende argonautique serait typique de la première période de la tradition indo-européenne. C’est une « quête du soleil » figurée par la toison d’or, grâce à laquelle Jason, protégé de la déesse Héra « Belle saison » devient un héros. Son héroïsation est précédée d’une « traversée de l’eau de la ténèbre hivernale » qui lui vaut la faveur de la déesse. Ce schéma traditionnel se repète à la fin de l’expédition au bénéfice de l’ensemble des Argonautes.

La légende conserve aussi des données qui remontent à la deuxième période de la tradition indo-européenne et dont le cadre social, celui de la Grèce archaïque, est maintenu par les auteurs d’époques plus récentes. La « quête du soleil » est devenue une « quête de la fortune » et, pour Jason, un rite d’initiation royal.

Quatrième strate, une grande partie de la légende argonautique a pour cadre la société héroïque de la fin de la période commune des Indo-Européens et de celle des migrations. Dans ce cadre, l’équipage de l’Argo constitue un compagnonnage guerrier d’hommes venus de toute la Grèce, un Männerbund, lié à son seigneur par des liens contractuels de fidélité

personnelle Certaines de ces confréries pratiquent le travestissement animal, mimant la métamorphose. « Certains Argonautes portent des peaux d’animaux, Ancaios une peau d’ours, comme les berserkir scandinaves, Argos une peau de taureau, Jason une peau de panthère. L’un d’eux, Periclumenos, est capable de changer de forme à volonté comme le Mongan irlandais et ses homologues scandinaves. »

Enfin, dans les temps historiques, la légende s’est accrue d’apports divers, notamment crétois, cariens, lydiens, thraces et égyptiens (Roux 1949 : 40 et suiv.), les récits successifs du périple reflètant les progrès de la géographie. Parmi ces éléments les plus récents, la toison d’or qui tire probablement son origine de l’utilisation de peaux de mouton pour recueillir les paillettes, et sa localisation en Colchide, qui produisait alors de l’or, de l’argent et du fer.

Source : Wikipédia.

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