Le muguet de mai.

Le muguet de mai ou muguet commun (convallaria majalis), est une espèce de plantes herbacées vivaces des régions tempérées dont les fleurs printanières, petites et blanches, forment des grappes de clochettes très odorantes. C’est une plante très toxique, voire mortelle. En zone européenne tempérée, en forêt, là où sa présence est naturelle, le muguet serait (avec la pervenche) un bon bioindicateur d’ancienneté et de la naturalité de la forêt. Le muguet fleurit au printemps.

Selon la classification classique, il fait partie de la famille des Liliaceae. Selon la classification phylogénétique, il fait partie de la famille des Ruscaceae ou des Asparagaceae (qui l’avait d’abord placé dans la famille des Convallariaceae).


Le muguet est une plante vivace, qui se multiplie dans les sous-bois essentiellement grâce à son rhizome traçant. Chaque brin de muguet (ou hampe) est entouré de deux feuilles.

Muguet, carte maximum, Saint-Marin.

Avant floraison, le muguet de mai peut être confondu avec l’ail des ours, ce qui présente un danger pour les amateurs de ce dernier. La distinction peut facilement se faire grâce à l’odeur aillée dégagée par les feuilles froissées de l’ail des ours uniquement, ainsi que par la consistance des feuilles, plus coriaces chez le muguet.

En cours de floraison, il est parfois confondu avec une orchidée blanche à clochettes, qui pousse dans les mêmes lieux : la Céphalanthère à feuilles étroites (Cephalanthera longifolia).

L’observation en microscopie à fluorescence d’une coupe transversale de rhizome de muguet. Le muguet a donc un rhizome traçant qui se caractérise par une ramification assez développée. On parle d’un rhizome rameux. Celui-ci est en outre couvert de racines. Chaque portion de rhizome pourvue d’un grand nombre de racines et qui porte un bourgeon vivant est appelée « griffe » .

La tige unique est une hampe dressée qui supporte une grappe de fleurs. Cette hampe est glabre.

Si la hampe peut paraître grande par rapport à l’ensemble de la plante, celle-ci ne mesure que de 10 à 20 cm de haut, rarement plus.

La tige n’est jamais ramifiée. À sa base, on peut voir des gaines, membranes souvent brunies ou violacées, qui l’engainent. Cette tige a tendance à être décombante, c’est-à-dire qu’elle penche plus ou moins fortement.

Muguet, entier postal, Russie.

De cette gaine, deux feuilles entières se dressent, rarement trois. Chez le muguet, les feuilles sont donc toutes basales. On peut distinguer une feuille inférieure et une feuille supérieure presque opposée, légèrement enveloppée par la précédente.

Elles sont pétiolées mais paraissent sessiles. Le pétiole de la feuille supérieure est enveloppé par la feuille inférieure et le pétiole de cette dernière est enveloppé par la gaine basale.

Le limbe est vert foncé, plutôt mat. Sa forme varie entre le lancéolé et l’ovale allongé. Les feuilles se finissent généralement en pointe, parfois la terminaison est plus arrondie (forme elliptique).

La feuille est garnie de nombreuses nervures parallèles convergeant aux deux extrémités. Chaque feuille mesure de 10 à 20 cm de long.

Les plantes ont la capacité de coloniser l’espace à grande distance par reproduction sexuée mais aussi à courte distance par reproduction asexuée ou clonale. La multiplication végétative du muguet via ses rhizomes se fait lentement par un réseau très agrégé (stratégie « phalange » avec occupation durable des sites colonisés). Le muguet assure sa reproduction  essentiellement par voie végétative, d’où l’hypothèse que ce mode de reproduction affecte la reproduction sexuée. Les botanistes ont tenté d’expliquer ce lien par une dispersion restreinte du pollen par les insectes pollinisateurs aux mouvements brusques qui préfèrent butiner sur les individus voisins (constituant un clone). Or, chez le muguet, la fécondation croisée ne peut être obtenue par la pollinisation dans le même clone, par suite d’auto-incompatibilité. Cette hypothèse n’est pas vérifiée.

La floraison a lieu entre avril et juillet. L’idéal symbolique voudrait que la fleur fleurisse pour le 1er mai mais il n’est que rarement exaucé. Il arrive même que la plante soit fanée à cette date. En Amérique du Nord, la floraison est rare avant la mi-mai.

L’inflorescence est une grappe unilatérale portée par l’unique hampe florale. Les fleurs ne sont disposées que d’un côté. La grappe accompagne le mouvement penché de la tige.

Une grappe est composée au maximum de 20 fleurs mais généralement on ne compte pas plus d’une dizaine de fleurs épanouies.

Chaque fleur est portée par un pédicelle. Les fleurs inférieures ont un pédicelle plus grand que celui des fleurs terminales. Aucun ne dépasse 1 cm. Il est accompagné d’une bractée membraneuse à peu près moitié moins longue. Les écailles translucides à la base du pédicelle de chaque fleur sont des bractées.

La fleur est blanche, parfois rosée. Le périanthe a la forme d’une clochette (forme campanulée) longue de 6 ou 7 mm en moyenne. Cette clochette est issue de la soudure des 6 tépales pétaloïdes sur la moitié de leur longueur (divisés jusqu’au milieu en 6 dents recourbées). Sur l’autre moitié, chaque demi tépale est libre et forme une languette triangulaire recourbée vers l’extérieur.

Chaque fleur contient 6 étamines groupés en deux verticilles. Le pistil est constitué de 3 carpelles en placentation axile. L’ovaire est supère, surplombant réellement les étamines. Le muguet est hermaphrodite.

Les fleurs dégagent une odeur pénétrante caractéristique qui est recherchée en parfumerie. Le nom de muguet est d’ailleurs dérivé de celui d’une substance odoriférante, le musc.

Le fruit est une baie sphérique, lisse et rouge vif (orangé quand la maturité n’est pas encore complète). Les baies sont un puissant bouillon d’onze heures.

Un fruit contient 2 à 6 graines toxiques libérées par destruction de la pulpe lors de son transport par la voie intestinale d’animaux (endozoochorie assurée par les grives, les merles qui digèrent la pulpe, alors que leurs sucs digestifs ne s’attaquent pas aux graines).

On le trouve à peu près partout en France, à l’exception des régions méditerranéennes. On le trouve à travers tout l’hémisphère Nord dans les régions tempérées fraîches en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

Cette plante nécessite une température moyenne supérieure à 10 °C, ce qui la rend adaptée même aux régions fraîches du nord de l’Europe. Elle a cependant besoin de la lumière, faute de quoi elle ne fleurit pas. Le muguet est présent à l’année sur plusieurs continents (Afrique du Nord, Océanie, Asie du Sud-Est). Jean Paul Ferry, du conservatoire botanique de Nancy, interrogé par François Delaunay pour le site boisforet.com.

Espèce de demi-ombre, neutroacidiphile des substrats mésotrophes drainants : sous-bois des chênaies, hêtraies-chênaies et chênaies-pinèdes, y compris au sein des ptéridaies, mais où elle reste alors stérile. On trouve des populations calcicoles dans les bois, les haies ainsi que dans les pâturages de montagne (jusqu’à 2 000 m).

Elle est cultivée ou subspontanée dans les jardins humides et ombragés où elle forme souvent un tapis lâche.

Dans chacune des utilisations, il est très important de se souvenir que toutes les parties de la plante sont très toxiques. Le muguet est classé parmi les plantes à très haute toxicité, une ingestion d’une gorgée d’eau de muguet peut être fatale en quelques minutes. La plante contient des saponosides (à l’origine des irritations) et une vingtaine d’hétérosides cardiotoxiques (dangereux pour le cœur) : convallatoxine, convallatoxol, convaloside…

En cas d’ingestion appeler le centre antipoison le plus proche, le plus rapidement possible.

Le muguet est tonicardiaque et diurétique. La présence d’hétérosides cardiotoniques, entre autres de la convallatoxine, de la convallamarine et la convallarine, le rend toxique. L’effet est de ralentir le rythme cardiaque et d’augmenter la pression artérielle ; en outre, il a une action diurétique par irritation de l’épithélium rénal21. Toutes les parties de la plante sont toxiques.

Comme beaucoup d’autres plantes toxiques, à dose adéquate, elle a des propriétés pharmacologiques, et a été utilisée dans le traitement de maladies cardiaques particulières. Son usage domestique est à proscrire du fait de son inintérêt et du danger mortel qu’il ferait courir. La convallatoxine a une action proche de celles de la digitaline et de l’ouabaïne, pour avoir une idée de la réelle toxicité.

L’ingestion provoque des troubles digestifs constitués d’irritation de la bouche, de douleurs abdominales, de nausées, de vomissements, de diarrhées. Ensuite surviennent les troubles du rythme cardiaque accompagnés d’une accélération de la respiration. La mort est provoquée par arrêt cardiaque.

C’est en parfumerie que le muguet est surtout connu, même s’il y est rarement utilisé sous sa forme naturelle. Dès le XVIe siècle, le muguet était un parfum apprécié, notamment des hommes, puisque le terme « muguet » a servi à désigner jusqu’au XIXe siècle un jeune homme élégant. Aujourd’hui on l’utilise dans les parfums féminins comme note de cœur, mais sous forme synthétique, le terpinéol (ou terpinol) étant un excellent succédané.

Le muguet, en soliflore, a fait la célébrité du parfum Diorissimo, créé en 1956 par Edmond Roudnitska. Le muguet est souvent utilisé comme parfum de savon.

La plante est utilisée comme plante ornementale mais elle ne fleurit que quelque temps (3 à 4 semaines).

La plante se cultive facilement en jardin, du moment que celui-ci est frais et ombragé. Quoique assez envahissante par ses rhizomes, c’est une jolie plante d’ornement. Il est toutefois conseillé d’ôter les fleurs fanées avant qu’elles ne fructifient, surtout quand des enfants sont susceptibles d’avoir accès au jardin. Les baies de muguet, arrivées à maturité ou non, ressemblent à de petits bonbons et sont très attrayantes mais très toxiques.

On peut bien sûr cueillir les brins fleuris pour la composition de bouquets. C’est une plante idéale pour un vase soliflore où son inflorescence délicate est mise en valeur. Néanmoins, la présence de muguet dans une pièce trop fermée est malsaine : elle provoque des maux de tête parfois importants. Autre phénomène perfide, l’eau du vase dans laquelle le muguet a trempé est rapidement contaminée et devient à son tour très toxique…

Le muguet fleurit quand vient le printemps. Il a donc été depuis l’Antiquité une plante idéale pour célébrer la nouvelle saison, les beaux jours qui reviennent et pour attirer les bonnes grâces pour de futures bonnes récoltes.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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