Le hockey sur glace.

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Le hockey sur glace, appelé le plus souvent hockey, est un sport d’équipe se jouant sur une patinoire spécialement aménagée. L’objectif de chaque équipe est de marquer des buts en envoyant un disque de caoutchouc vulcanisé, appelé rondelle ou palet, à l’intérieur du but adverse situé à une extrémité de la patinoire. L’équipe se compose de plusieurs lignes de cinq joueurs, qui se relaient sur la glace, ainsi que d’un gardien de but, qui se déplacent en patins à glace et manipulent la rondelle à l’aide d’un bâton de hockey également appelée crosse en France ou canne de hockey en Belgique et en Suisse.

Le hockey est originaire du Canada et s’est développé à la fin du XIXe siècle en Amérique du Nord. Sport de vitesse, il est souvent qualifié de « sport collectif le plus rapide du monde », mais c’est aussi un sport violent avec ses mises en échec parfois dangereuses.

Au niveau mondial, le hockey est pratiqué dans de nombreux pays et un des championnats les plus connus au monde est celui de la Ligue nationale de hockey en Amérique du Nord qui existe depuis 1917. Des compétitions internationales récurrentes sont également organisées par la Fédération internationale de hockey sur glace, plus connu sous le sigle anglais IIHF. Ainsi, chaque année des championnats du monde sont organisés que ce soit pour le hockey sur glace féminin ou masculin et ceci pour différentes catégories d’âges. Enfin, tous les quatre ans ont lieu les Jeux olympiques où un tournoi féminin et un autre masculin sont organisés.

Hockey sur glace,carte maximum, Berlin, 12/04/1983.

Depuis l’Antiquité, l’homme a joué à des jeux où un objet était frappé avec un bâton incurvé. Ainsi, sur un kouros datant de 400 ans av. J.-C., deux hommes nus sont en train de jouer à un jeu, courbés en avant avec un objet en forme de crosse à la main et une balle entre eux deux. Plus tard, une peinture de Pieter Bruegel, Chasseurs dans la neige (1565), montre des joueurs qui utilisent des bâtons courbés pour jouer avec un petit objet sur la glace.

L’utilisation du mot « hockey » pour désigner de tels jeux est attestée depuis 1785 (1527 pour hockie) mais son étymologie est incertaine. Il dérive peut-être du vieux mot français d’origine germanique hoquet qui désigne un bâton de berger en forme de crochet ou encore du mot Iroquois hoghee.

Les Européens qui se sont établis en Amérique du Nord y ont introduit une multitude de jeux similaires au hockey, tels que la crosse française, le shinty écossais, le hurling irlandais et le hockey sur gazon, joué en Angleterre. Ces jeux semblent avoir été adaptés pour être joués sur la glace et avoir importé certains aspects du jeu de la crosse (comme la dureté physique) joué par les Amérindiens de la famille iroquoise. Plusieurs villes du Canada peuvent prétendre à être le berceau du hockey sur glace, Halifax, Windsor ou encore Kingston, mais la fondation du jeu moderne du hockey sur glace a lieu à Montréal au Québec.

En effet, le 3 mars 1875 un match de hockey sur glace avec des règles est joué pour la première fois en intérieur, au Victoria Skating Rink sous l’impulsion de James Creighton, membre du club de patinage et juge de patinage artistique. Le match oppose deux équipes composées de neuf joueurs chacune, des gardiens de buts, un arbitre, une rondelle, des règles sur lesquelles les protagonistes se sont mis d’accord, un temps de jeu limité à raison de 60 minutes et enfin un score noté. La plupart des matchs ayant eu lieu avant ce match sont souvent des matchs extérieurs, avec des balles et rarement des règles bien définies. Le choix d’une rondelle en bois en lieu et place d’une balle de crosse se justifie par la volonté de ne pas abîmer les vitres des fenêtres et pour limiter les risques de blessure dans le public. Les crosses du match sont fournies par Creighton qui les a fait venir de la Nouvelle-Écosse où elles ont été fabriquées par les Micmacs. Ce match est annoncé au public dans les pages d’un journal de Montréal, la Gazette de Montréal.

La tenue des joueurs est rudimentaire puisqu’ils portent des maillots de rugby, des shorts et des bas de laine mais sans aucune protection. Les patins qu’ils portent viennent également de Nouvelle-Écosse où ils ont été fabriqués par la Starr Manufacturing Company ; il s’agit d’une simple lame de métal qui vient serrer la chaussure du joueur et peut être libérée par un levier. Même si le jeu moderne ne naît pas concrètement ce soir-là, le mouvement est lancé et la structure va petit à petit se mettre en place. Le match prend fin au milieu de la deuxième période à la suite d’une bagarre entre les joueurs de hockey et les membres du club de patinage de Victoria.

Huit ans après ce premier match, le hockey est un sport exclusivement réservé aux garçons de bonnes familles et le Canada compte moins de 100 joueurs. Cependant le jeu devient de plus en plus populaire au sein de l’élite anglophone et en 1883, l’Association des athlètes amateurs de Montréal (MAAA) a pour tâche d’organiser un tournoi de hockey sur glace pour le défilé du Carnaval d’hiver de Montréal de 1883. Le Carnaval est peu fréquenté par les francophones mais les Américains y viennent en nombre. Grâce à la couverture du tournoi par les journaux, pour la première fois le hockey brille sur la scène internationale. Même si en fin de compte, le Carnaval est une manifestation bourgeoise, il s’agit surtout d’une vitrine extraordinaire pour le hockey et l’engouement se répand à l’est des États-Unis et du Canada.

En 1892 et à des milliers de kilomètres de là, le baron Pierre de Coubertin joue également au hockey sur glace sur les bassins gelés du château de Versailles. La France est alors le premier pays d’Europe où le hockey se joue. La première patinoire de France est construite cette même année 1892 rue de Clichy dans le 9e arrondissement de Paris. Deux ans plus tard, c’est la création du Hockey Club de Paris qui évolue dans cette même patinoire, Pôle nord. Un des premiers matchs internationaux a lieu le 12 décembre 1897 avec une opposition entre le HCP et le Prince’s Club de Londres. Deux matchs ont lieu et les joueurs de Londres l’emportent à chaque fois, 23-6 et 11-529. En 1906-1907, le premier championnat de France est mis en place avec quatre équipes et le Sporting Club de Lyon, fondé en 1903, remporte ce premier championnat en battant en finale le Club des patineurs de Paris 8-2 devant 3 000 spectateurs. À l’invitation du français Louis Magnus, des représentants du hockey sur glace de Belgique, de France, de Grande-Bretagne, et de Suisse sont réunis le 15 mai 1908 à Paris et ensemble ils fondent la Ligue Internationale de Hockey sur Glace afin d’unifier les différentes règles du hockey sur glace. Louis Magnus est désigné président et Robert Planque secrétaire général. Au cours de cette année, les quatre pays représentés, ainsi que la Bohême, deviennent membres de la LIHG et le premier congrès se déroule à Paris.

Alors que depuis 1904, une Ligue de hockey sur glace de la Suisse romande existe, ce n’est que le 27 septembre 1908, que la Suisse se dote d’une fédération, le Schweizerischer Eishockeyverband32,33 et à la fin de la saison 1908-1909, le Hockey Club Bellerive Vevey remporte le premier championnat Suisse. La Fédération de Belgique de hockey sur glace est créée le 8 décembre 1908 alors que le bandy est très répandu dans le pays. Le 10 novembre 1909, la première patinoire de hockey est construite en Autriche, autre pays où se pratique le bandy.

Le premier championnat d’Europe de hockey a lieu en 1910 à Montreux. Après le retrait de la France, seulement quatre nations participent à cette première internationale : l’Allemagne, représentée par le Berliner SC, le Prince’s club Londres en tant qu’équipe de Grande-Bretagne, la Suisse et enfin la Belgique. Ces deux dernières formations sont des mélanges de joueurs d’au moins deux équipes. Une particularité de ce tournoi est qu’une même équipe peut jouer deux matchs la même journée. Enfin, une équipe d’étudiants canadiens d’Oxford participe au tournoi. Avec deux victoires en trois rencontres, les joueurs de Londres sont sacrés champions. Le 15 janvier 1912, l’Union autrichienne de hockey est créée et l’Autriche rejoint la Fédération internationale de hockey alors que la Belgique organise son premier championnat remporté par le Brussels Royal IHSC.

Aux États-Unis et au début du XXe siècle, l’industrie du cuivre est en plein essor afin de répondre aux demandes croissantes en électricité. Le Michigan possède de nombreuses mines et la ville de Houghton en est un des exemples. Les habitants de la ville ont un petit peu d’argent et beaucoup de temps libre car ils sont pour la majorité isolés de leur famille restée au pays. Le Portage Lakes Hockey Club attire les foules et James R. Dee, son propriétaire, veut en faire une entreprise lucrative. Ainsi, en 1902, l’amphidrome est construit par Dee qui la qualifie de plus grande patinoire intérieure des États-Unis. Pour remplir sa patinoire, Dee décide de créer la première ligue professionnelle au monde et pour trouver des joueurs, il s’adresse à Jack « Doc » Gibson, un dentiste venant de Berlin en Ontario. Gibson est passionné de hockey mais a été banni du hockey en Ontario après avoir accepté des pièces d’or par le maire de Berlin à la suite d’une victoire contre la ville voisine.

Une réunion pour former la Ligue internationale de hockey a lieu le 5 novembre 1904 et elle réunit des promoteurs de Pittsburgh, Sault-Sainte-Marie et Houghton. À la fin de l’hiver 1904, le club de Portage Lake, qui compte dans ses rangs Hod Stuart, bat les Bankers de Pittsburgh pour remporter le titre de champion des États-Unis. James Dee en veut plus et lance un défi aux Montréal AAA pour jouer un match pour la Coupe Stanley mais la formation de Montréal décline. Malgré tout, Gibson rentre au Canada et fait passer le mot qu’au Michigan les joueurs sont payés pour jouer au hockey. L’exode des joueurs de hockey débute : Jean-Baptiste Laviolette, 26 ans, et Didier Pitre sont parmi les premiers joueurs à tenter l’aventure et à quitter Montréal. Une autre vedette de l’époque rejoint la LIH : Frederick « Cyclone » Taylor. Ce jeune joueur de 21 ans est depuis peu banni du hockey en Ontario pour avoir refusé la proposition du secrétaire de l’Association de hockey de l’Ontario, William Hewitt. Même si Hewitt veut voir Taylor dans son équipe des Marlboros de Toronto, le jeune joueur doit continuer à travailler pour aider sa famille à vivre. Taylor se voit proposer un contrat par le Portage Lakes Hockey Club de 400 dollars plus les frais de déplacement pour rejoindre le Michigan.

Pendant ce temps les magnats du hockey au Canada fulminent de voir leurs meilleurs joueurs partir aux États-Unis. Ils ripostent et brandissent leur menace habituelle : le bannissement des joueurs professionnels mais l’appât de l’argent est plus important. Cependant en 1907, une récession frappe l’économie américaine en même temps que le marché du cuivre et Gibson et les autres Canadiens sont de retour au Canada. Malgré cette courte existence, la LIH a changé le visage du hockey en Amérique du Nord car désormais le hockey professionnel existe et on ne peut plus faire marche arrière. En 1907, les Thistles de Kenora remportent la Coupe Stanley : c’est la dernière fois qu’une petite ville remporte la Coupe et également la dernière équipe amateur à mettre la main sur le trophée.

En janvier 1920, le Comité international olympique annonce que lors des Jeux olympiques d’été prévus en avril 1920 à Anvers en Belgique, une compétition de hockey aura lieu entre les équipes masculines des différentes nations. Six joueurs sont alignés de chaque côté alors que les changements de ligne ne peuvent s’effectuer que lors d’un arrêt du jeu. Les sept équipes participant au tournoi sont les suivantes : la Belgique, le Canada, les États-Unis, la France, la Suède, la Suisse et la Tchécoslovaquie. La Suisse compte dans ses rangs Max Sillig, président de la LIHG alors que le Canada est représenté par les Falcons de Winnipeg, équipe détentrice de la Coupe Allan et composée uniquement de joueurs de familles originaires d’Islande. Il est décidé de distribuer les médailles selon le « système Bergvall » : l’une des sept équipes est tirée au sort et exemptée du premier tour – la France. La première phase se joue avec trois matchs au premier tour puis les trois vainqueurs et l’équipe exempte du premier tour se rencontrent. Une finale est organisée à l’issue de laquelle la médaille d’or est donnée à la meilleure équipe. Par la suite, les trois équipes éliminées par l’équipe championne participent à une deuxième phase avec une équipe exemptée de premier tour. L’équipe qui sort victorieuse de ce tour reçoit la médaille d’argent. Enfin, les trois équipes éliminées par les deux équipes médaillées se rencontrent dans une troisième phase afin d’attribuer la médaille de bronze. Les Falcons, emmenés par Frank Fredrickson, remportent le tournoi grâce à trois victoires 15-0 contre la Tchécoslovaquie, 2-0 contre les États-Unis puis 12-1 contre la Suède. La Tchécoslovaquie est exemptée du premier tour de la deuxième phase mais perd en finale contre les États-Unis 16-0. La troisième phase oppose la Tchécoslovaquie, la Suède et la Suisse. Une nouvelle fois exemptée du premier match, la Tchécoslovaquie remporte son premier match du tournoi lors de la dernière rencontre contre la Suède 1-0 ; l’équipe se classe alors troisième. Cinq ans plus tard, le CIO déclare que finalement, le tournoi de 1920 n’était pas un tournoi officiel et que la médaille d’or remportée par le Canada ne compte pas. Le résultat sera rétabli plus tard et la médaille d’or officiellement remportée par le Canada. En 1983, la Fédération internationale de hockey sur glace reconnaît ce tournoi comme son premier championnat du monde.

La plus vieille compétition de club en Europe voit le jour en 1923 : la Coupe Spengler a lieu chaque année à Davos et se déroule entre Noël et le Jour de l’an. Les équipes participantes sont invitées par l’équipe hôte, le Hockey Club Davos. En janvier 1925, le 1. ČsŠK Bratislava l’emporte contre le SK Velké Meziříčí sur le score de 9-2 au cours du premier match de l’histoire entre deux équipes tchécoslovaques alors que Bratislava perd le premier match de son histoire un mois plus tôt contre Wiener EV. L’année suivante, la première patinoire artificielle est créée en Suisse dans la ville de Davos.

Hockey sur glace, carte maximum, Berlin 12/04/1983.

Au début des années 1940, James T. Sutherland, le président de l’Association canadienne de hockey amateur, désire fonder un Temple de la renommée du hockey sur glace nord-américain. En 1943, la LNH et l’ACHA trouvent un accord pour que le temple soit situé dans la ville de Kingston, supposé le berceau du hockey sur glace. Le 10 septembre 1943, Stuart Crawford, maire de la ville de Kingston est désigné premier président du Temple et les premiers joueurs à en faire partie sont : Hobey Baker, Charlie « Chuck » Gardiner, Eddie Gerard, Francis « Frank » McGee, Howie Morenz, Tom Phillips, Harvey Pulford, William « Hod » Stuart et Georges Vézina63.

Les femmes ne sont autorisées à participer aux Jeux Olympiques qu’en 1998.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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