L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret).

L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, plus exactement abbaye de Fleury, est une abbaye bénédictine située à Saint-Benoît-sur-Loire dans Le Loiret en région Centre-Val de Loire.

Le premier monastère fondé au Haut Moyen Âge en 651 est l’un des premiers en Gaule à vivre selon la règle de saint Benoît et les reliques de Saint Benoît y sont transférées. Au début du XIe siècle, l’abbaye est un des centres culturels de l’Occident et rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Après un incendie en 1026, l’église actuelle est reconstruite et sa tour-porche occupe une place importante au début de la période dominée par l’art roman, par la haute qualité des sculptures des chapiteaux.

L’église abbatiale fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840, le terrain alentour, d’une surface de 96 centiares, d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 mars 1941 et 46 objets dont une châsse du VIIe siècle sont classés au titre d’objets. Le site est situé dans la partie Est du val de Loire inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.


L’origine de la règle bénédictine en France est décrite dans la vie de saint Maur qui est un faux, écrit par Odo de Glanfeuil (en) au IXe siècle.

L’évêque du Mans, du vivant de saint Benoît, envoie des religieux de son diocèse au mont Cassin pour se renseigner sur la règle de saint Benoît. Le jour de l’Épiphanie 542, saint Maur quitte le mont Cassin et Benoît de Nursie. Il passe la période de Pâques près d’Auxerre dans un lieu appelé Font-Rouge près d’un solitaire appelé Romain qui avait donné l’habit monastique à Benoît de Nursie. Il arrive avec ses moines à Orléans où il tente, sans succès, d’introduire la règle bénédictine à l’abbaye de Saint-Pierre-aux-Bœufs, qui prit plus tard le nom de Saint-Aignan. À la suite de la mort de l’évêque du Mans Innocentus, saint Innocent, et le refus de son successeur de recevoir saint Maur, il reste à Orléans, puis se dirige vers Angers, où avec l’aide du comte Florus, il crée l’abbaye de Glanfeuil. Tel est le récit d’Odo, mais il n’a aucune valeur historique.

Sous l’épiscopat de l’évêque d’Orléans Leodegarius, l’abbé de la collégiale Saint-Aignan d’Orléans, Léodebold, souhaite introduire la règle de saint Benoît dans son abbaye. Devant le refus de ses moines, il décide de fonder une nouvelle abbaye. Pour cela il échange avec le roi des Francs Clovis II et l’appui de son épouse Bathilde, favorable à l’établissement de nouvelles abbayes, une propriété qu’il possédait avec la villa gallo-romaine de Floriacum près d’Orléans et des bords de la Loire. L’année même de son échange, en 651, il envoie des religieux, dont probablement Liébaut et Rigomaire, les futurs premiers abbés de Fleury, pour fonder la nouvelle abbaye. Ils utilisent probablement au début les anciennes constructions de cette possession royale. Un des oratoires fondés est consacré à saint Pierre, l’autre à la Vierge Marie.

Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, carte maximum, 19/05/2017.

Mommolin, le deuxième abbé de Fleury, ayant une vision mystique de saint Benoît, demande à un de ses moines, Aigulfe, d’aller en Italie et de rapporter à l’abbaye de Fleury le corps de saint Benoît qui se trouve alors dans le monastère abandonné du mont Cassin. Aigulfe se rend à Rome avec des moines du Mans qui souhaitent rapporter les reliques de sainte Scholastique enterrée à côté de saint Benoît. Il y recueille les corps de saint Benoît et de sainte Scholastique. Malgré l’opposition du pape, le retour d’Aigulfe et ses compagnons avec les reliques de saint Benoît et sainte Scholastique à l’abbaye de Fleury se fait en juin 655. Le corps de sainte Scholastique est alors donné aux moines venus du Mans. Le corps de saint Benoît est d’abord déposé dans l’église Saint-Pierre puis, finalement, enterré dans l’église consacrée à la Vierge Marie en décembre 655. L‘abbaye prend alors le nom de Saint-Benoît de Fleury ou de Saint-Benoît-Fleury. La date de cette translation varie suivant les auteurs : 653 pour Mabillon, 655 pour dom Chazal, 660 pour les Bénédictins du XVIIe siècle. La date de 660 pourrait être plus logique si on considère que le pape à l’époque de ce transfert est Vitalien.

Vers 752-754, des moines de l’abbaye du Mont-Cassin, accompagnés par Carloman, viennent à l’abbaye accompagnés de l’archevêque de Reims pour reprendre les reliques de saint Benoît sur l’ordre du pape Zacharie et du roi Pépin le Bref. La légende raconte qu’un miracle de saint Benoît fit que l’abbé Medon n’a donné aux moines du Mont-Cassin que quelques ossements du corps de saint Benoît8.

En 887, une portion des reliques de saint Benoît sont données au monastère de Perrecy-les-Forges dépendant de l’abbaye de Fleury-Saint-Benoît. À la demande du pape Urbain V, en 1364, elles sont envoyées à Montpellier, puis en 1725, données à l’abbaye du Bec (Le Bec-Hellouin). À la demande du roi du Pologne Stanislas Leszczyński, en 1736, une petite partie des ossements du saint est donnée au monastère de Saint-Léopold, en Russie et après la Révolution française, les dons de reliques de saint Benoît ont été plus nombreux.

Un premier monastère fondé, au Haut Moyen Âge, le 27 juin 651, est alors situé dans le Royaume des Francs1. Ce monastère est un des premiers en Gaule celtique à vivre selon la règle de saint Benoît. Les reliques de Saint Benoît y sont transférées par des moines étant allés chercher les ossements délaissés de leur maître, ce qui est à l’origine du nom actuel de l’abbaye.

Le temporel se constitue, après Leodebold qui donne dans son testament le domaine de Fleury, vers 670, le roi des Francs de Neustrie et des Burgondes Clotaire III confirme à l’abbaye des biens qui formeront le prieuré de Saint-Benoît-du-Sault, puis le roi des Francs Thierry III fait un don près de Bordeaux comme Pépin Ier le père de Charlemagne l’avait fait avant lui. Entre 691 et 720, un prince royal offre de vastes domaines dans le diocèse de Langres où l’abbé de Saint-Benoît crée un monastère relevant de son autorité. Avant 720, les moines défrichent des terres qui forment des ermitages en forêt d’Orléans, en Sologne et sur les bords de Loire.

Dans les premières années du IXe siècle, l’évêque d’Orléans Théodulphe gouverne l’abbaye. Il occupe sous Charlemagne de hautes fonctions et veut que l’instruction soit donnée à tous ceux qui tiendront une charge. Les moines de Saint-Benoît acceptent d’enseigner aux jeunes nobles. Il fait ériger l’oratoire carolingien de Germigny-des-Prés.

Au ixe siècle, la situation est prospère, le roi des Francs Louis le Pieux visite le monastère, confirme les privilèges dont celui de faire circuler quatre bateaux sur la Loire, exempte l’abbaye de toute juridiction religieuse et civile et le prieuré de La Réole lui est restitué. Avec la montée du féodalisme, le fief de Fleury est divisé en treize mairies parmi lesquelles Saint-Benoît-sur-Loire, Guilly, Tigy, Germigny-des-Prés, Bray-en-Val et Châtenoy. L’abbaye possède sur ses domaines de nombreux serfs.

En 845, le roi Charles le Chauve visite l’abbaye. Vers 853 les normands remontent la Loire et les religieux reçoivent les moines de Touraine qui fuient avec les reliques de saint Martin puis repartent vers Auxerre. Les populations sont dans la misère, les champs ne sont plus cultivés et les récoltes pillées. Le roi Charles le Chauve accorde de nouveaux domaines à l’abbaye dans le pays de Macon, Autun et Chalon dont le domaine de Perrecy-les-Forges qui deviendra un riche monastère. Il établit la mense abbatiale en séparant les biens de l’abbé de ceux des moines.

La fin du ixe siècle et au début du Xe siècle est une période d’affaiblissement de la discipline religieuse et de décadence. Le roi Carloman II visite le monastère qui est en ruine, les bâtiments conventuels ne sont plus habitables, l’église est dévastée, le tombeau de saint Benoît est vide car les reliques par mesure de sécurité sont à Orléans. Le roi donne l’ordre de réparer les bâtiments et de reconstruire l’église. Les moines rentrent à l’abbaye en 883. Un fort est construit à l’angle sud-est du monastère en 883.

Vers 897, les Normands qui parcourent toujours la Loire avec leurs barques reviennent à Saint-Benoît et pillent le monastère mais les moines sont repartis avec le corps de saint Benoît. Après toutes ces invasions on assiste au dépérissement de la discipline.

Le nouveau roi Raoul de Bourgogne élu en 922 connaît l’abbé Odon de Cluny et lui donne la charge de restaurer le monastère des bords de Loire. L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire qui est dans le domaine royal devient la propagatrice de la réforme clunisienne. L’introduction des méthodes de Cluny ranime la fidélité parfaite à la Règle bénédictine, silence, prière, travail, frugalité, abstinence et l’office divin célébré avec le plus d’éclat possible. Le nombre de religieux augmente et le modèle du monastère sert de référence et transmet la réforme aux monastères de France, de Lorraine, de Rhénanie, de Flandres, de Bretagne et d’Angleterre. Parmi ses novices, un Anglais, Oswald devient archevêque de York et propage la réforme en Angleterre.

Deux abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l’un des centres culturels de l’Occident : Abbon (de 988 à 1004)14 et Gauzlin (de 1004 à 1030). L’abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium, qui a produit des œuvres comme le Livre de Jeux de Fleury. Le successeur d’Odon de Cluny, l’abbé Abbon (988-1004) est un Orléanais qui se bat pour préserver les biens de l’abbaye que l’évêque d’Orléans Arnoult lui dispute car depuis le concile de Chalcédoine de 451, l’évêque a tout pouvoir sur les abbayes de son diocèse, contrôle l’élection des abbés et peut intervenir si nécessaire. Abbon obtient du pape Grégoire V l’exemption romaine qui est confirmée par le pape Benoît VIII. On lui doit des ouvrages touchant la grammaire, la dialectique, la cosmographie, le comput, les mathématiques, la liturgie, le droit canon et l’histoire ecclésiastique.

En 1004, le roi Robert le Pieux fait désigner le fils naturel d’Hugues Capet, Gauzlin élevé à l’abbaye comme son abbé. Les dons affluent du comte de Gascogne, de la famille ducale normande et de plusieurs seigneurs d’Espagne. Guillaume Ier de Bellême donne l’abbaye de Lonlay en Normandie, l’abbé Gauzlin y envoie des frères et un moine nommé Guillaume.

Les bâtiments subissent un incendie en 1026. L’édifice actuel est reconstruit sous l’impulsion de Gauzlin, alors abbé de Saint-Benoît, à partir de 1027. Les travaux commencent par la tour-porche, dont la construction a commencé quelques années auparavant et qui semble avoir échappé au feu.

L’abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, permettant l’inhumation dans le sanctuaire, la même année, du roi de France Philippe Ier. La nef est poursuivie pour rejoindre la tour-porche avec des arcatures gothiques. L’essentiel du bâtiment est achevé vers 1218.

En 1130, l’abbaye connaît une des plus belles journées de son histoire quand Bernard de Clairvaux vient bénir l’alliance de l’Église romaine et de la Monarchie capétienne entre le pape Innocent II et le roi Louis VI le Gros.

Au début du XIIIe siècle l’abbaye a environ 170 religieux. Une soixantaine de moines vivent au monastère, 70 dans les grands prieurés conventuels de La Réole, Perrecy-les-Forges et Saint-Benoît-du-Sault et 40 dans les petits prieurés. Mais en 1299, les finances sont dans un état critique et on limite le nombre de religieux à 45 à Saint-Benoît-sur-Loire, 24 à La Réole, 20 à Perrecy-les-Forges et 12 à Saint-Benoît-du-Sault.

Les institutions humaines quand elles sont créées pour répondre à un besoin social grandissent pour le bien commun, puis languissent et meurent lorsque leur rôle utile est terminé. Pour ces raisons, à la fin du Moyen Âge, l’abbaye de Saint-Benoît, comme ces semblables subit un fléchissement. Le nombre de ses biens et leur dissémination entraîne des différends avec les laïcs et des soucis matériels. En 1335, la vie est difficile pour les religieux tenus à une extrême frugalité. Pendant la guerre de Cent Ans, il faut payer des contributions extraordinaires alors que les revenus diminuent. En 1358-1359, les Anglais tiennent garnison à Châteauneuf-sur-Loire, ravagent les environs, dévastent les bâtiments et l’église du monastère. Un incendie en achève la destruction puis en 1363, une bande de bretons oblige l’abbaye à payer une rançon. Vers 1369, de nouvelles bandes ravagent le pays.

En 1372, l’état du monastère est lamentable faute d’argent pour le restaurer et on a un grand mal à se faire restituer les biens usurpés pendant la période de troubles. En 1415, il n’y a plus que vingt-quatre religieux.

En 1429, Jeanne d’Arc et Charles VII passent par Saint-Benoît-sur-Loire sur la route qui relie le château de Sully-sur-Loire et celui de Châteauneuf-sur-Loire qui sont restés aux mains françaises. En 1443, une supplique au pape dépeint les calamités, les incursions de gens de guerre, les épidémies et la disette. Les ressources sont tellement réduites que l’on ne peut rien faire pour les bâtiments. Avec des abbés dont l’élection est le fruit de l’intrigue, la communauté est divisée, insoumise et impute aux abbés la frugalité dans laquelle elle vit. En 1471, le Parlement de Paris impose une réformation mais son effet ne paraît pas décisif. Bientôt l’abbatiat ne sera plus qu’un titre et ses revenus une prébende.

La fin du XVe siècle est marquée par les premiers abbés commendataires. Désormais, les abbés seront des grands seigneurs, favoris royaux, peu présents et soucieux d’encaisser de gros bénéfices. La vie des moines devient plus séculière que religieuse, Le pouvoir effectif et l’influence à la fois spirituelle et temporelle sur leurs destins passe aux mains des prieurs. Les officiers et particulièrement le cellérier ont tendance à constituer des bénéfices et il y a moins de moines. La commende est la revanche de l’épiscopat contre le système des exemptions.

Les deux premiers abbés commendataires sont élus par les religieux. Le cardinal Jean VI de La Trémoïlle (1486-1507) restaure l’église et les bâtiments conventuels. Le cardinal Étienne Poncher (1507-1524) sépare les dortoirs en cellules et achève le logis abbatial.

En 1515, le concordat entre François Ier et le pape Léon X accorde au roi les évêques et les abbés. Les religieux refusent d’accueillir le cardinal Antoine Duprat (1525-1535) et François Ier vient en personne l’installer. Il fait démolir la tour saint Michel dont il ne reste que le péristyle et l’étage. Avec son successeur l’abbaye subit des aliénations mais le roi accorde au bourgeois de Saint-Benoît-sur-Loire les droits d’une ville avec la possibilité de s’enclore de murs.

Avec le cardinal Odet de Coligny-Châtillon (1551-1569) le trésor et la bibliothèque sont pillés; il se range du côté des Calvinistes. Pendant les trois abbatiats suivants, c’est le dépérissement total de la discipline monastique à cause de son isolement. Quelques abbayes s’agrègent en une Congrégation gallicane des Exempts.

Charles d’Orléans (1584-1601) fils naturel de Charles IX restaure le monastère et l’église détruite par un incendie mais les troubles qui secouent l’Orléanais entraînent des défections nombreuses. Il ne reste que cinq religieux armés par la Ligue, les autres sont dispersés.

À la fin du XVIe siècle les biens de l’abbaye sont dilapidés. Après la conversion d’Henri IV, les religieux rentrent au monastère mais l’indiscipline est à son comble.

En 1618, la Congrégation de Saint-Maur est fondée, approuvée par Louis XIII et le pape Grégoire XV en 1621. Très vite plusieurs monastères s’affilient mais beaucoup de religieux anciens résistent et se font garantir un régime d’exception. Les jeunes acceptent la réforme avec les antiques observances bénédictines : résidence, silence, abstinence et l’exécution des offices religieux dans leur totalité. On y ajoute la méditation et une grande ferveur pour le travail intellectuel.

Le cardinal de Richelieu, abbé de Saint-Benoît-sur-Loire de 1621 à 1642, introduit la Réforme de Saint-Maur dans l’abbaye. Le 26 mai 1627, le chapitre décide que les anciens et les nouveaux formeront deux communautés avec chacune son prieur. En 1660, il n’y a plus qu’un seul ancien, les mauristes sont vingt y compris le prieur et le sous-prieur et entreprennent l’œuvre de redressement. Pour relever l’éclat du culte, ils blanchissent l’église et l’embellissent par de nouveaux ornements. Ils enseignent la philosophie, la théologie et la rhétorique et une bibliothèque est constituée. Ils retrouvent dans les archives des vieux titres et restaurent des droits aliénés. Ces nouveaux revenus permettent de restaurer les bâtiments et les jardins, une nouvelle châsse pour les reliques de saint Benoît coûte 15 000 livres et on construit un édifice pour la recevoir.

En 1645, le déplacement de la porte d’entrée a donné lieu à la publication d’une carte exposant le projet: “Plan et Figure de l’Abbaye, & Villenie de St Benoist su Loire”.

En 1712, la construction d’un vaste bâtiment contenant les lieux réguliers commence: cellules, réfectoire et salle commune, deux nouvelles ailes dont une rejoint le transept de l’église et l’autre se dirige vers l’abside. Elles abritent la salle capitulaire, la sacristie, l’infirmerie, l’hôtellerie, la bibliothèque et les autres annexes de fonctionnement. Les façades sont bordées de terrasses dominant les jardins avec un panorama vers le val et la Loire.

Le jansénisme s’introduit dans l’enseignement des écoles de l’abbaye où on étudie la philosophie, la théologie, le latin, le grec, l’hébreu, la physique, les mathématiques et l’histoire. Les religieux refusent de renoncer à cette doctrine malgré les injonctions de l’évêque d’Orléans.

Vers 1760, le recrutement des cloîtres devient difficile, la littérature et la philosophie discréditent les vœux religieux et le public est témoin du déclin des monastères.

En 1789, dans les cahiers de doléances de Saint-Benoît-sur-Loire, les paroissiens demandent au roi Louis XVI la création d’un collège tenu par les bénédictins, gratuit pour les enfants du pays et payant pour les étrangers13.

En 1788, il ne reste plus dans le monastère qu’une dizaine de moines et une quinzaine de novices qui ne respectent plus l’austérité de leur Ordre. Le décret du 6 avril 1792 sur les communautés religieuses les oblige à quitter l’abbaye. Deux religieux signent le serment constitutionnel et exercent à Bray-en-Val et Saint-Benoît-sur-Loire, l’autre se marie et reste au village.

Benoît Lebrun, architecte parisien installé à Orléans, achète le 24 fructidor An IV tous les bâtiments, 22 arpents de terre formant un clos entouré avec des viviers et tenant à l’abbaye. Il prévoit d’y installer une manufacture, mais le projet n’aboutit pas. Il achète aussi l’église à la condition d’en rebâtir une autre pour les 900 paroissiens du bourg mais l’échange contre celle de Fleury. Il démolit les bâtiments puis vend l’emplacement à un propriétaire du pays.

De l’importante bibliothèque de plusieurs milliers d’ouvrages il ne reste que 231 volumes qui sont transportés dans les bibliothèques d’Orléans.

Dès 1850, Félix Dupanloup, évêque d’Orléans souhaite rétablir les ordres monastique et en particulier celui de saint Benoît. Le 6 janvier 1865, il annonce aux autorités de la commune l’arrivée de deux bénédictins pour administrer la paroisse. La communauté monastique dispersée au cours de la Révolution française de 1789 reprend possession de l’église mais la véritable refondation a lieu au cours de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, avec l’arrivée d’une dizaine de moines de l’abbaye de la Pierre-Qui-Vire à Saint-Léger-Vauban (Yonne).

L’abbaye, rattachée à une union internationale d’abbayes et de maisons bénédictines dite de la Congrégation de Subiaco, compte 32 religieux en 2017 et accueille plusieurs centaines d’hôtes chaque année et près de 100 000 visiteurs, touristes ou pèlerins. Les frères vivent des ventes de la boutique d’artisanat monastique, de la fabrication de bonbons en forme de moines, de l’accueil et de dons. Contrairement à la Congrégation de Solesmes, l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire accorde, depuis les réformes du pape Paul VI, une large place au français durant l’office divin tout en conservant le chant grégorien à la messe et pour les fêtes principales.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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