La transplantation cardiaque.

La greffe cardiaque, ou transplantation cardiaque, est une intervention chirurgicale consistant à remplacer un cœur malade par un cœur sain, prélevé sur un donneur du même groupe sanguin.


La première transplantation cardiaque a été faite le 18 janvier 1964 par James Hardy, chirurgien américain à Jackson aux États-Unis. Il s’agissait d’une xénogreffe cardiaque: le cœur d’un chimpanzé avait été transplanté chez un patient avec insuffisance cardiaque en phase terminale. Cette intervention a été un échec car le cœur, dont la taille était inadaptée à la corpulence d’un adulte, a fonctionné environ une heure.

La première transplantation cardiaque utilisant un cœur humain a été faite par Christiaan Barnard, chirurgien cardiaque au Cap en Afrique du Sud, le 3 décembre 1967. Il est suivi par Norman Shumway aux États-Unis quelques mois plus tard.

Greffe cardiaque, carte maximum, Paris, 24/04/2008/

En France, les pionniers en sont les professeurs Christian Cabrol, Gérard Guiraudon et Maurice Mercadier à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 27 avril 1968. Le patient, Clovis Roblain, 66 ans, n’a survécu que 53 heures à la transplantation effectuée selon la méthode Barnard pour les sutures et une méthode inédite du Pr Cabrol pour la préservation du cœur prélevé chez le donneur par perfusion des artères coronaires.

Né à Lyon, M. Noêl Moissonnier, 34 ans, de Lons-le-Saunier, quatrième en France, a été transplanté à Lyon le 11 novembre 1968. Ce travail a été réalisé par l’équipe du professeur Michaud de la clinique de chirurgie cardiaque. Plusieurs de ses membres étaient allés au Cap pour rencontrer le professeur Barnard. Certains pensaient que la première française serait réalisée à Lyon. En France, les pionniers sont à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 27 avril 1968. Le patient ne survécut que 53 heures. Les médecins du lyonnais s’interdiront de commenter l’opération, banalisant tout esprit de compétition et ramenant celle-ci la réalité de l’époque, celle d’un acte médical grave et extrêmement risqué. Soixante-douzième dans le monde, les équipes apprennent encore.

Edmond Henry et son équipe, au service du professeur Jouve de la clinique Cantini à Marseille, greffent Emmanuel Vitria le 27 novembre de cette même année. Ce patient vivra 18 ans 5 mois et 13 jours après cette intervention.

Les premiers greffés, à de rares exceptions près, ne survivaient pas plus de quelques semaines à l’intervention, essentiellement en raison du problème des rejets : réaction de l’hôte contre le greffon considéré comme un corps étranger.

Les années 1970 voient deux progrès importants : la préservation des cœurs des donneurs grâce au froid, permettant d’effectuer le prélèvement à distance du lieu de la transplantation, et la biopsie endomyocardique permettant le diagnostic précoce du rejet : une sonde est introduite sous contrôle radiologique et sous anesthésie locale dans une grosse veine et poussée jusque dans le ventricule droit, permettant d’en prélever un petit morceau qui est examiné au microscope.

Les années 1980 voient apparaître les premières transplantations cœur-poumon ainsi que les premiers cœurs artificiels, posés le plus souvent en attente d’un cœur compatible. La cyclosporine, puissant immuno-suppresseur, apparaît durant la même époque, permettant d’améliorer significativement la durée de vie des transplantés.

En 1986, les professeurs Alain Carpentier et Gilles Dreyfus procèdent à la première transplantation d’un patient sous cœur artificiel en Europe (Lancet).

La transplantation cardiaque est proposée aux patients porteurs d’une insuffisance cardiaque grave et irréversible, pour laquelle l’espérance de vie est limitée. Un bilan médical et psychologique complet est effectué afin de savoir s’il existe d’autres maladies pouvant rendre difficile la surveillance ou la prescription de certains médicaments. Après discussion du dossier, le patient est alors « mis sur liste de transplantation » : il est alors susceptible d’être appelé à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et devra se rendre dans le plus bref délai dans le centre de transplantation.

La transplantation cardiaque reste essentiellement limitée par la faible disponibilité des greffons don d’organe. Le nombre de transplantés (3 500 par an dans le monde) stagne alors que les besoins augmentent.

La quasi-intégralité du cœur du receveur est ôtée après mise en place d’une circulation de suppléance (circulation extra-corporelle) : seul le toit de l’oreillette gauche est conservé, avec ses quatre veines pulmonaires. Le cœur du donneur est ensuite mis en place et suturé aux autres gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves supérieure et inférieure), ainsi qu’au toit de l’oreillette gauche.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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