La Cravate.

Une cravate est une bande de tissu destinée à être passée autour du cou, sous le col d’une chemise, et qui se noue par devant. Elle dissimule les boutons de fermeture de la chemise. Elle peut être de différentes teintes, et présenter des motifs variés.

Il existe différents nœuds de cravate, qui peuvent être serrés ou lâches. Il existe également les cravates militaires, dites aussi cravates de sécurité, à clip rapide avec un nœud permanent. Elle fait surtout partie de la garde-robe masculine standard. Peu de femmes en portent une. Le plus souvent les femmes qui portent un tailleur ou un chemisier le font sans cravate. Il existe plusieurs largeurs de cravates (de 4 cm à 9,5 cm).

L’éventail des prix en est extrêmement ouvert, en Europe, de quelques euros à une centaine d’euros, autant selon le prestige du fabricant et le mode de commercialisation qu’à partir du coût réel de l’étoffe, du coût de la main-d’œuvre et du design.

C’est un objet n’ayant aucun intérêt vestimentaire particulier, servant seulement d’apparat, qui s’est imposé, durant le XXe siècle, comme un standard vestimentaire, souvent associé à la tenue d’un costume, chez les hommes aisés ou les hommes ayant un emploi les mettant en visibilité devant un public.

Le port de la cravate est autant perçu comme un signe de distinction sociale que comme une contrainte sociale quasiment toujours abandonnée hors de tout contexte professionnel.


Les origines de la cravate sont anciennes. Les soldats de la garde personnelle de l’empereur Qin Shi Huangdi (IIIe siècle av. J.-C.) sont « cravatés » d’un nœud en soie comme le montre le mausolée de l’empereur Qin. Les orateurs et légionnaires romains portent le focalium (du latin fauces, la « gorge »), sorte d’écharpe en laine ou en soie autour du cou pour se protéger du froid. Parfois, ils nouent autour de leur cou une sorte de mouchoir appelé sudarium.

La cravate moderne est un attribut vestimentaire particulier d’un régiment de hussards croates, créé au XVIIe siècle sous Louis XIII, et dont l’uniforme comprenait une écharpe blanche dont la mode gagnera la cour de France. Ce régiment de cavalerie légère recevra de Louis XIV, en 1666, le nom de Royal-Cravates. Il est aujourd’hui le 10e régiment de cuirassiers de l’armée française. Le mot cravate tire de là son origine, une déformation du mot croate.

La mode du port de la cravate en Europe paraît débuter pendant ce siècle. Elle commence alors à remplacer les jabots de dentelle, qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une large bande de coton ou de lin, décorée de dentelles. Cette bande est enroulée autour du cou et nouée sur le devant en laissant pendre les deux extrémités.

Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C’est également le Roi Soleil qui crée la « fonction » de « cravatier ». Celui-ci dépend du « Grand Maître de la Garde Robe » dont la charge a été créée en 1669. Le cravatier appartient donc aux services de la chambre du roi et a le statut d’écuyer. Sa fonction est alors de choisir et d’ajuster la cravate du roi, mais également les boutons de manchette et les diamants.

Vers la fin du xviie siècle, c’est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle apparut lors de la bataille des Flandres du même nom. C’est une cravate au nœud simple dont on passe l’un des pans dans la  boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIe siècle pour faire place à de nouvelles modes, notamment le « stock ». Cette dernière est modifiée vers la fin du XVIIIe siècle par l’ajout d’un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle, et on la retrouve d’ailleurs dans bon nombre de reconstitutions historiques de l’époque.

Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la Révolution française ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire. Alors que les Français s’essaient à une cravate très bouffante, dite à la Garat, du nom du chanteur Pierre-Jean Garat l’ayant popularisée, les Britanniques ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à l’instar de George Brummell, grand dandy de son époque. Ce type de cravate de couleur noire, porté par Denis Diderot notamment, devient alors à la mode en France.

Peu de temps après, face à la difficulté de nouer ce genre d’accessoires (la plupart étant d’ailleurs vendus déjà montés), apparaît la cravate « régate » qui est véritablement l’ancêtre de notre cravate actuelle. C’est d’ailleurs au même moment qu’apparaît le nœud papillon moderne. Le cravatier new-yorkais Langdorf aura l’idée en 1924 de la couper en diagonale et de l’assembler en trois parties pour en simplifier l’usage. Une invention de taille qui viendra donner à la cravate son aspect actuel.

La cravate en tricot apparaît probablement dans les années 1920 aux États-Unis, de nombreuses photographies montrant par ailleurs l’écrivain Francis Scott Fitzgerald en porter, tout comme par la suite les acteurs Cary Grant et Paul Newman ainsi que le président John Fitzgerald Kennedy. Elle arrive en Europe dans les années 1950, est notamment portée par les Beatles. Lorsqu’elle se termine en pointe, la matière n’a pas été tricotée mais a été tissée sur un métier à plat : on parle alors de grenadine, et d’étamine si le tissu est très fin.

Au fil des siècles, la cravate a évolué en suivant les codes de la mode. Pour preuve, entre les années 1960 et le début des années 1980, la largeur de la cravate a augmenté de quatorze centimètres. La cravate extra-large accessoirisait très bien le pantalon à pattes d’éléphant et la chemises à col « pelle à tarte » des années disco. Pendant la décennie suivante (années 1980) la cravate fine, également appelée « slim », la cravate tricot encore (appelée aussi cravate en tricot de laine) ou la cravate en cuir connaissent leurs heures de gloire.

Accessoire masculin elle s’est par la suite déclinée en un accessoire féminin, mais demeure, dans cet usage, assez marginale.

Aujourd’hui la cravate « standard » varie entre 7,5 cm et 8,5 cm de largeur sauf pour la « slim fit » des années 1960 qui fait son retour avec une largeur de 5 à 7 cm : si dans les années 1960, les Rolling Stones, les Kinks ou les Mods portent la cravate fine et influencent l’époque, celle-ci est remise au goût du jour quatre décennies plus tard, entre autres par Hedi Slimane chez Dior.

Accessoire usuel de la mode, la plupart des maisons de mode masculine en réalisent. Elle concurrence le nœud papillon comme accessoire du costume pour les grandes occasions et reste un élément de la tenue habituelle voire de la tenue règlementaire de certaines professions. Certains la considèrent cependant comme un accessoire trop sérieux, symbole du conformisme, de bureaucratie, de technocratie et de phallocratie, surtout depuis les années 1980[réf. nécessaire]. Face à ce sentiment, une mode venue des États-Unis, autorise les cadres à ne pas porter la cravate le vendredi, veille du week-end. C’est le Friday Wear, ou Casual Friday.

Source : Wikipédia.

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