La chèvre.

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La chèvre domestique (Capra hircus Linnaeus, 1758 ou Capra aegagrus hircus) est une espèce de mammifères herbivore ruminant, appartenant à la famille des bovidés, sous-famille des caprins. La plupart du temps, les chèvres sont domestiquées, mais on les trouve aussi à l’état sauvage dans quelques contrées du Caucase, d’Iran, d’Afghanistan ou d’Irak. Leur domestication est ancienne (au moins VIIIe millénaire av. J.-C.). On les élève pour leur lait, leur cuir, leur poil et leur viande.


Les termes chèvre, Capra et caprin dérivent du latin capra (chèvre) et caprinus, (adj. relatif à la chèvre, caprin). L’épithète spécifique dérive du latin hircus, nom désignant le bouc. Bouc proviendrait  du Gaulois bucco auquel pourrait aussi être rattaché les mots de langues régionales désignant la chèvre : bique et bezie (poitevin).

Chèvres, carte maximum, Suisse, 1994.

On a donné aux caprins domestiques le nom scientifique de Capra hircus au xviiie siècle, avant le développement de la biologie de l’évolution. Cette dernière a mis en lumière l’étroite relation existant entre les races domestiques et sauvages. Dans ce contexte, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause, et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles.

Une espèce est en effet constituée de « groupes de populations naturelles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l’occasion. « Vu que, du moins en ce qui concerne les races d’animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d’animaux domestiques en tant qu’espèces propres n’est pas acceptable. C’est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces ».

On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l’espèce d’origine, complété par le nom de sous-espèce (qui reprend l’ancienne épithète spécifique) et depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation “forma”, abrégée “f”, qui exprime clairement qu’il s’agit d’une forme d’animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu’à diverses sous-espèces sauvages : Capra aegagrus f. hircus.

La chèvre a été domestiquée dès le début du Néolithique (environ dix mille ans av. J.-C.), vraisemblablement d’abord pour son lait, puis pour sa laine, sa viande, sa peau et son cuir.

Chèvres, carnet de 12 timbres, France.

La chèvre (Capra aegagrus) semble avoir été domestiquée une première fois il y a environ 10 000 ans (fin de la dernière glaciation) dans les monts Zagros et sur les plateaux d’Iran. L’autre centre de domestication connu, le plus important quantitativement, est l’Est de l’Anatolie (Turquie).

La Bible mentionne, dans le livre de la Genèse, que Rébecca prépare à son mari Isaac deux chevreaux pour qu’Isaac bénisse Jacob (Gn 27:9).

Les analyses génétiques d’ADN fossile laissent penser que les hommes ont d’abord protégé des populations de chèvres sauvages en tuant leurs prédateurs. Puis les tribus ont commencé à les élever pour avoir plus facilement sous la main du lait conservé sous forme de fromage, des poils, de la viande et des peaux. Les chèvres domestiques étaient généralement gardées dans des troupeaux qui se déplaçaient sur les collines ou sur d’autres domaines de pâturage analogues. Les chevriers qui les soignaient étaient souvent des enfants ou des adolescents, pareils à l’image que nous nous faisons du berger. Ces méthodes de garde se rencontrent encore aujourd’hui.

La domestication des chèvres a probablement engendré des modifications significatives des paysages et des écosystèmes (recul des zones arborées au profit des buissons et « maquis »).

La peau de chèvre est utilisée pour le transport de l’eau, du lait caillé ou du vin. Historiquement, elle servait aussi à produire le parchemin, qui était le support le plus employé pour écrire en Europe jusqu’à l’invention de l’imprimerie et la vulgarisation du papier.

La chèvre est un animal d’assez petite taille, à cornes arquées ou sans corne (« motte », polled pour les anglo-saxons7), très agile, particulièrement adapté au saut. Sa température interne normale est assez élevée (de 38 à 39,5 °C). On la trouve dans toutes les régions du globe, particulièrement en montagne. Les mâles sont appelés boucs et les petits sont des chevreaux ou chevrettes (parfois encore appelés cabris).

Les yeux de la chèvre ont une particularité, leur pupille est rectangulaire et horizontale, ce qui lui donne un regard étrange ; cela lui permet en fait d’avoir un plus large champ de vision.

Chèvres, carte maximum, Australie, 2005.

Les chèvres présentent généralement une barbe au menton ainsi que des excroissances de peau au niveau du cou appelées pampilles ou pendeloques. La fonction des pampilles n’est pas connue. Ce sont des morceaux de cartilage creux, recouverts de poils.

La chèvre adulte a 32 dents : 8 incisives inférieures qui s’appuient sur la gencive supérieure qui forme un bourrelet résistant (elle n’a pas d’incisives supérieures). Le fond de la bouche est garni de 24 molaires (12 à chaque mâchoire).

Les chèvres ont toutes 60 chromosomes par cellule. La chèvre mesure entre 80 et 100 cm, et pèse, selon ses origines, entre 15 et 80 kg. Elle vit en moyenne 14 ans.

La chèvre est un animal relativement intelligent, s’attachant volontiers au soigneur. C’est une grimpeuse adaptée aux escarpements rocheux, aux murailles ou aux arbres si leur feuillage est convoité ; poussée par son instinct d’exploratrice, elle se retrouve parfois dans des positions délicates.

Les chèvres raffolent de l’herbe à la puce, de l’armoise tridentée, de l’euphorbe ésule et du kudzu. Voilà pourquoi elles sont les stars du désherbage sélectif. On a recours à ces brouteuses pour éliminer les végétaux indésirables, telles les espèces invasives et les broussailles alimentant les feux de forêt. Cette pratique est populaire en Amérique du Nord et en Australie. La location de troupeaux a commencé à prendre de l’essor il y a une dizaine d’années, selon John Walker, écologue à l’université Texas A&M. On utilise à la fois des moutons et des chèvres, mais ces dernières sont plus appréciées en raison de leurs goûts éclectiques, de leur bon équilibre sur un terrain pentu et de leur capacité à brouter plus haut, en appui sur leurs pattes arrière. Les chèvres – dont un troupeau de cent têtes peut se louer 150 euros la journée – arrachent aussi les feuilles avec précision. De nombreux clients tels que les parcs, les ranchs et ou encore des particuliers font appel à leurs services.

Certaines races de chèvre, parmi les moins rustiques (alpine, saanen, etc.) ne peuvent rester en plein air pendant les mois d’hiver. Comme beaucoup d’animaux d’élevage, elles doivent avoir accès à de l’eau en quantité suffisante.

Beaucoup d’espèces de chèvres sont victimes d’infestations parasitaires. Les vers intestinaux peuvent être éradiqués par vermifugation. Il convient de contenir également l’infestation du pelage par les puces, tiques ou autres parasites.

La chèvre est un ruminant: elle possède quatre estomacs. Dans un premier temps, elle avale grossièrement ses aliments puis les régurgite lorsqu’elle est au calme pour les mâcher, c’est ce que l’on appelle la rumination. Elle les avale de nouveau ensuite, ils passent directement alors dans un autre estomac où se poursuit leur digestion.

Elle se nourrit de toutes sortes de végétaux sauvages ou cultivés. Ces besoins journaliers sont de l’ordre de :

  • deux kilogrammes de matières sèches (10 kilogrammes de vert) qu’elle pâturera ou d’un foin composé de légumineuses (vesce, lotier, luzerne, etc.) et de graminées (dactyle, ray-grass, etc.) ;
  • dix litres d’eau environ (variable selon que la ration se compose de vert ou de sec) ;
  • du sel ou une pierre à sel à volonté (compléments en sels minéraux).

La météorisation est une affection qui peut tuer une chèvre en quelques heures. Elle est en général provoquée par une consommation importante d’herbe jeune riches en sucres ou de certaines légumineuses, ou d’un brusque refroidissement. La digestion étant arrêtée, l’herbe fermente trop rapidement dans l’appareil digestif, produisant des gaz piégés dans la panse. Au printemps, pour les troupeaux quittant les chèvreries pour les pâtures (« mise à l’herbe »), les éleveurs ménagent une transition en fournissant des aliments grossiers secs (foin).

La chèvre peut se reproduire dès l’âge de 7 mois. En général, les chaleurs ont lieu à la fin de l’été (environ 60 jours après que les jours commencent à décliner). La gestation dure 5 mois, au terme de laquelle la chèvre met bas un ou plusieurs chevreaux. On procède au sevrage des petits à environ 2 mois (entre 14 kg et 16 kg).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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