La Bataille des Eaux-Bleues (Ukraine, 1362 ou 63).

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La bataille des Eaux-Bleues (lituanien : Mūšis prie Mėlynųjų Vandenų, biélorusse : Бітва на Сініх Водах, ukrainien : Битва на Синіх Водах) est une bataille livrée lors de l’automne 1362 ou 1363 sur les rives de la rivière Sinioukha, affluent de gauche du Boug méridional, entre les armées du grand-duché de Lituanie et de la Horde d’or. Les Lituaniens ont remporté une victoire décisive et achevé leur conquête de la principauté de Kiev.


Après la mort de son souverain, le khan Berdi Beg, en 1359, la Horde d’Or connaît une série de conflits de succession et de guerres, qui dure deux décennies (1359-1381). La Horde commence à se scinder dans des entités distinctes (ulus). Profitant de ces troubles internes, le grand-duc Olgierd de Lituanie organise une campagne dans les territoires tatares. Son but est de sécuriser et d’étendre au sud les territoires du grand-duché de Lituanie, en particulier de la principauté de Kiev. Kiev était déjà passée sous un semi-contrôle lituanien après la bataille de la rivière Irpin au début des années 1320, mais payait encore un tribut à la Horde.

En 1362 ou 1363, Olgierd s’avance entre le Dniepr et Boug méridional. Il s’empare tout d’abord de ce qui reste des territoires de la principauté de Tchernigov, la plupart, y compris la capitale Briansk, étant tombés sous le contrôle lituanien autour de 1357-1358. Les Lituaniens attaquent ensuite Korchov (Коршов), une forteresse inconnue située dans la partie haute de la Sosna, affluent du Don4, et se seraient aussi emparés des territoires de l’ancienne principauté de Pereïaslavl. Cette zone appartenait à l’ulus de Crimée, engagé dans une campagne contre Sarai Berke, qui ne peut pas opposer une résistance efficace.

En automne, l’armée lituanienne traverse le Don en Podolie. Trois beys tatars de Podolie rassemblent une armée pour résister à l’invasion4. Il est admis aujourd’hui que les armées se sont rencontrées à Torhovytsia (ukrainien : Торговиці). À l’époque, la ville était connue sous le nom turc de Yabgu, ou ville du vice-roi, ou de Sinie Vody (russe : Синие Воды, littéralement Eaux Bleues) en russe.

La seule courte description de la bataille qui subsiste est celle de Mathias Strykowski, dans un texte peu fiable publié en 1582. Selon Strykowski, Olgierd a organisé son armée en six groupes, disposés en demi-cercle. Les Tatars commencent par cribler de flèches les flancs de la formation lituanienne. Ce harcèlement a peu de résultats, et les Lituaniens et les Ruthènes, armés de lances et d’épées, s’avancent et brisent les lignes de l’armée tatare. Les fils de Karijotas, avec des unités de Navahroudak, attaquent les flancs tatars à l’arbalète. Les Tatars ne peuvent maintenir leur formation et battent en retraite dans le désordre. Olgierd obtient une victoire décisive.

Cette victoire fait passer la ville de Kiev et une grande partie de l’actuelle Ukraine, y compris les zones faiblement peuplées de Podolie et de Dykra, sous le contrôle du grand-duché de Lituanie, qui continue ainsi de s’étendre. Il a aussi gagné un accès à la mer Noire. Olgierd laisse son fils Vladimir à Kiev. Après la prise de Kiev, la Lituanie devient un voisin direct et rival de la grande-principauté de Moscou5. La Podolie est confiée à Aleksandr, Iouri, Konstantin, et Fedir – fils de Karijotas, et neveux d’Olgierd, commandants lors de la bataille.

Source : Wikipédia.

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