Les harkis.

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Les harkis, désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire.

Harki désigne par extension une partie des supplétifs engagés dans l’armée française durant la guerre d’Algérie sans avoir le statut de militaires. Les « harkas », formations très mobiles, sont d’abord employées localement pour défendre les villages, puis constituées en commandos offensifs sous la responsabilité d’officiers français. Les harkis comme les autres supplétifs obtiennent le statut d’anciens combattants en France par une loi du 9 décembre 1974 s’ils habitent en France et à partir du 23 juillet 2010 s’ils habitent en Algérie.

La France s’engage à accueillir tous les harkis et leur famille rapprochée après la guerre d’Algérie, mais revient sur l’engagement à la suite des accords d’Evian. Seuls 42 500 harkis trouvent finalement refuge en France métropolitaine. Les harkis et leurs descendants représenteraient en 2012 entre 500 000 et 800 000 personnes en France.

Les présidents français, à partir de Jacques Chirac, s’expriment publiquement sur l’abandon des harkis par la France. Abdelaziz Bouteflika affirme en 2005 que les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents ; des lois empêchent cependant l’accès des descendants de harkis à certaines fonctions, en particulier politiques.

Les harkis, carte maximum, Arles, 9/12/1989.

Un terme dérivé, « harkettes », désigne un petit groupe de femmes combattantes anti-FLN, ayant existé de 1957 à 1962 mais distinctes des harkis et de leur organisation.

Un harki désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie coloniale dans une formation paramilitaire, une harka. Le mot est un dérivé de l’arabe “harka” qui signifie mouvement et qui est utilisé au sens de groupe mobile.

Harki désigne par extension une partie des supplétifs (avec les moghaznis, les groupes mobiles de sécurité (GMS), les groupes d’autodéfense (GAD), les Unités territoriales et les réservistes spéciaux) engagés dans l’armée française de 1957 à 1962.

En France, harki est souvent utilisé comme synonyme de Français musulmans rapatriés à partir de 1962, Français rapatriés de confession islamique (FRCI) en 1970 ou Rapatriés d’origine nord-africaine (RONA) et Français de souche islamique rapatriés d’Afrique du Nord (FSIRAN) dans les années 1980. À partir des années 1990, le mot harkis s’applique soit aux seuls harkis, soit à tous les supplétifs, soit encore à l’ensemble incluant supplétifs et non supplétifs, en fonction du contexte6. Pour Mohand Hamoumou, harki désigne les Algériens qui ont dû quitter leur pays en raison de leur comportement anti-indépendantiste durant la guerre d’Algérie6.

En Algérie, harki est souvent devenu synonyme de traître et de collaborateur. Cependant, pour l’historien Mohammed Harbi, ancien membre du FLN, l’idée selon laquelle les harkis auraient été des traîtres ou des collabos devrait être dépassée.

Les harkis naissent en 1830, lorsque des tribus de pays colonisés prêtent allégeance à la France. Dès 1831, des bataillons de soldats indigènes sont mis sur pied et participent aux opérations de conquête de l’Algérie aux côtés des unités métropolitaines. En 1856, trois régiments de tirailleurs algériens sont créés dans chacune des provinces de l’Algérie française et font partie intégrante de l’armée française. Ces tirailleurs s’illustrent ensuite dans la plupart des campagnes du Second Empire et de la IIIe République. C’est alors que naît le terme de harki. Dans certaines familles musulmanes, comme celle du bachaga Boualam, une vraie tradition militaire tournée vers la métropole se développe.

Les harkis réapparaissent dans l’Aurès vers la fin de 1954, quand Jean Servier met en place des harkas pour contrer l’implantation des indépendantistes algériens. Ils sont les militaires pro-français les plus précaires et les moins rémunérés, mais aussi les plus nombreux, et leur nombre augmente fortement dès le début de la guerre d’Algérie.

En janvier 1957, il n’existe encore que 70 harkas officielles, regroupant 2 186 harkis. Une définition des harkas naît en mai 1957 dans une note de service du 5e bureau de l’état-major du commandement supérieur interarmées : La harka est une formation levée pour des opérations déterminées et pour un temps limité. […] La mise en œuvre des harkas doit normalement se situer dans le cadre local. Leur participation à des opérations extérieures à leur périmètre de recrutement doit donc être exceptionnelle et de durée limitée. En aucun cas les harkas ne doivent être engagées isolément.

Le général Challe commande les forces françaises à partir de fin 1958. Il instaure des commandos de chasse, qui incluent des harkis en petit nombre et dont la mission principale est de traquer les katibas du FLN. En un an, l’effectif passe d’environ 10 000 harkis à plus de 60 000. Le général de Gaulle accepte la proposition de porter l’armée au niveau nécessaire pour défendre tout le territoire, en enrôlant massivement des musulmans, bien qu’il soit fermement opposé à l’intégration des musulmans dans les forces françaises.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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