Katip Çelebi, érudit.

Katip Çelebi (aussi ortographié Kâtib-Tchélébi) de son nom complet Mustafa bin Abdallah, dit aussi Kâtib-Tchélébi ou Hajji Khalifa, (février 1609, Constantinople – 6 octobre 1657, Constantinople), est un érudit musulman (alem) d’origine turque qui vécut au XVIIe siècle sous l’Empire ottoman.

Il était un véritable polymathe puisqu’il fut à la fois historien, géographe, cartographe, médecin, économiste, juriste (faqîh), théologien rationaliste (moutakallim), philosophe et exégète (moufassir).


Enfant, Çelebi a étudié le Coran, la grammaire arabe et la calligraphie. Fils de soldat, il entre à un très jeune âge dans l’administration de la cavalerie, où il s’initie à la comptabilité et au travail dans les archives. Il semble avoir eu peu d’intérêt pour ce travail, et guère plus pour les diverses campagnes militaires auxquelles il participa, que ce soit le matage de la révolte de Abaza ou le siège infructueux de Bagdad, tombée aux mains des Séfévides. Durant l’hiver 1629-1630, il est stationné à Alep, et il met à profit cette pause pour se rendre au pèlerinage à la Mecque. En 1635, il participe à la conquête d’Erevan par le sultan Murad IV. Ces opérations seront pour lui l’occasion de rassembler du matériel qui lui servira dans ses travaux historiques ultérieurs.

De retour de ces campagnes militaires, il reçoit un héritage qui lui permet bientôt de mener une vie plus retirée, et de se consacrer aux livres, à l’étude et à l’écriture. Cependant, il poursuit alors ses tâches de fonctionnaire du gouvernement, mais en ne se rendant plus que deux jours par semaine dans les bureaux de l’administration, ce qui bloquera sa carrière administrative et le privera des revenus qu’il espérait. Il faudra l’intervention de puissants soutiens pour qu’il se voie attribuer la sinécure qui lui permettra de vivre sans souci financier.

Il est mort prématurément, en 1657, d’un excès de pastèque trop verte, selon l’uléma qui racheta sa bibliothèque à sa veuve. Il a laissé une autobiographie « Balance de ce qui est juste pour le choix de ce qui l’est le plus » (Mîzânü-l-hakk fî ihtiyâri-l-ahakk).

Ses surnoms de Katip Çelebi (plus ou moins « docteur gentilhomme secrétaire ») et Hajji Khalifa viennent d’ailleurs de ses fonctions et grades dans l’administration, et du fait qu’il a accompli le hajj (pèlerinage à la Mecque).

En outre, il apparaît sous ce dernier nom dans plusieurs traductions de ses ouvrages en langues d’Europe occidentale à partir de la fin du XVIIe siècle. Aujourd’hui cependant, il est plutôt connu sous le nom de Kâtib Çelebî.

Réfléchissant aux causes de la perte de la suprématie de l’Empire ottoman face à l’Europe, il est le premier Turc à juger qu’au moins une partie de la responsabilité de cet état de fait est imputable à l’insuffisance de l’éducation musulmane traditionnelle, essentiellement orientée vers un cursus religieux défini par les oulémas. Or selon Çelebi, ces oulémas ignorent ce qu’est réellement le savoir. Et c’est ainsi qu’il estime que l’Empire passe à côté des nouveaux savoirs qui se développent en Europe, alors même qu’ils sont tout à fait compatibles avec l’islam.

Source : Wikipédia.

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