István Bibó, juriste, historien et politologue.

István Bibó, né le 7 août 1911 et mort le 10 mai 1979 à Budapest, est un juriste, historien et politologue hongrois. Il est l’auteur de textes majeurs sur les problématiques de l’histoire hongroise et la spécificité des pays d’Europe centrale.


Issu d’une famille protestante hongroise, étudiant de l’Université de Szeged, il obtient un doctorat en droit en 1934. Il est d’abord boursier du Collegium Hungaricum de Vienne, puis devient étudiant de l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève. Ses professeurs sont Verdross, Merkl (à Vienne) et Guglielmo Ferrero, Hans Kelsen et Guggenheim (à Genève).

Après avoir terminé ses études, il devient magistrat, puis secrétaire du ministère de l’Intérieur.

En tant qu’antifasciste, Bibó est opposé à la guerre. Il est arrêté en octobre 1944 par la ligue fasciste des Croix Fléchées pour avoir sauvé des Juifs. Relâché quelques jours plus tard, il reste dans la clandestinité jusqu’à la fin du siège de Budapest. Après la guerre, il élabore un plan pour moderniser l’administration hongroise, qui est rejeté par le ministre de l’intérieur communiste.

Pendant l’ère de la coalition (1946-1949), il est professeur à l’Université de Szeged (1946-1950), président de l’Institut scientifique d’études sur  l’Europe centrale et orientale (1946-1949) et membre de l’Académie hongroise des sciences.

En 1949, suspendu de tous ses postes, il doit se mettre à travailler comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de Budapest.

István Bibó est ministre du gouvernement d’Imre Nagy le 3 novembre 1956. Le jour suivant, c’est l’invasion de l’Armée rouge. Bibó est le seul membre du gouvernement à rester au Parlement ; il y reste deux jours et fait une déclaration importante sur la situation, qu’il va déposer ensuite à de nombreuses ambassades de Budapest.

En 1957, il est arrêté et condamné à mort, mais grâce à l’intervention personnelle de Nehru en sa faveur, Bibó est condamné à la prison à perpétuité en 1958. Il passe plusieurs années en prison. En 1963, il est libéré par une amnistie générale, mais reste condamné au silence, même après sa libération.

Devenu employé de bibliothèque de l’Office des statistiques, il est coupé de tout un monde universitaire qui se développe sans lui. Il meurt le 10 mai 1979. Mais son souvenir et son influence demeurent importants en Hongrie. En 1980, un livre de mille pages, l’Almanach István Bibó (Bibó-Emlékkönyv), est publié en Hongrie dans une édition samizdat ; 76 intellectuels hongrois y participent. En 1990, Bibó reçoit le Prix Széchenyi à titre posthume.

Source : Wikipédia.

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