Henri VI (roi d’Angleterre).

Henri VI d’Angleterre (6 décembre 1421 – 21 mai 1471) est roi d’Angleterre de 1422 à 1461, puis de 1470 à 1471. Il est duc d’Aquitaine de 1422 à 1453, en vertu du traité de Troyes conclu en 1420 par son père, le roi d’Angleterre Henri V, avec son grand-père maternel, le roi de France Charles VI, mais refuse de rendre hommage, et il révendique le trône de France comme dscendant d’une fille du roi Philippe le Bel. Il porte en outre dans les tout premiers mois de sa vie qui précèdent son avènement au trône d’Angleterre le titre de duc de Cornouailles, attaché à l’héritier de la couronne.

Henri commence son règne en pleine guerre de Cent Ans, qui oppose  l’Angleterre et la France depuis 1337 : Charles VII conteste en effet le titre de roi de France à Henri. Au moment où il accède au trône, la victoire anglaise semble acquise, surtout grâce à la gestion efficace du conflit par ses oncles paternels Jean et Humphrey de Lancastre, nommés régents pendant sa minorité. Il parvient même à être sacré roi de France en 1431 (sous le nom d’Henri II). Les échecs militaires à la suite de l’intervention de Jeanne d’Arc et la défection de la Bourgogne portent un coup à l’hégémonie anglaise en France. Lorsqu’il prend personnellement le contrôle du gouvernement en 1437, Henri trouve son pays dans une situation difficile, menacé par des revers diplomatiques et militaires en France et des divisions parmi la noblesse anglaise. Il apparaît comme un souverain indécis et incapable de conduire l’Angleterre lors de moments cruciaux. Henri est décrit par ses contemporains comme un homme timide et pieux, qui rejette la guerre et la violence. En 1445, il épouse Marguerite d’Anjou, la nièce de Charles VII, espérant ainsi préserver la paix entre les deux États mais la politique pacifiste d’Henri échoue, conduisant au meurtre de William de la Pole, son principal conseiller. La guerre reprend avec la France et, en 1453,  l’Angleterre ne possède plus en France que Calais.

La fin de la guerre contre la France conduit à une instabilité politique croissante en Angleterre, au cours de laquelle les nobles essaient de gagner en pouvoir aux dépens de la couronne. Henri est victime d’un choc mental en apprenant la chute de Bordeaux en 1453 et est par la suite touché par des crises de folie récurrentes. Le cousin d’Henri, Richard Plantagenêt, duc d’York, prend le contrôle du gouvernement en tant que régent jusqu’à ce que Henri se remette de sa maladie l’année suivante. Les tensions  s’intensifient entre le duc d’York et la reine Marguerite quant au contrôle de la régence et à la question de la succession au trône. La guerre civile éclate en 1455, précipitant une série de conflits dynastiques appelés la guerre des Deux-Roses. Henri est capturé par les partisans de Richard à la bataille de Northampton en 1460 mais il est secouru par son épouse Marguerite le 17 février 1461. Il est déposé le 29 mars 1461 après avoir été battu à la bataille de Towton par le fils de Richard, qui s’empare du trône sous le nom d’Édouard IV. Henri souffre d’une nouvelle crise de folie plus grave et, malgré la résistance dirigée par Marguerite contre Édouard IV, il est capturé par son rival en 1465 et emprisonné à la tour de Londres. Richard Neville, comte de Warwick, restaure Henri sur le trône en 1470, mais Édouard défait Neville et reprend le pouvoir en 1471, emprisonnant une seconde fois Henri à la tour.

Henri meurt à la tour la nuit du 21 mai 1471, peut-être tué sur ordre d’Édouard IV. Il est inhumé à l’abbaye de Chertsey ; son corps est ensuite déplacé à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor en 1484. Des miracles lui sont attribués après sa mort, et il est considéré comme un saint et un martyr jusqu’au XVIe siècle. La postérité reconnaîtra tout de même à Henri la fondation d’institutions d’éducation prestigieuses, ayant fait construire Eton College, King’s College, et All Souls College. William Shakespeare a écrit une trilogie sur sa vie, le dépeignant comme un roi faible et manipulé par son épouse Marguerite.

La chronique yorkiste Historie of the Arrivall of Edward IV affirme que le roi destitué est décédé de mélancolie après avoir appris la mort de son fils  Édouard à Tewkesbury mais il semble que peu de personnes aient cru à cette explication. Certains accusent Richard de Gloucester d’avoir poignardé à mort le roi déchu mais la responsabilité d’un tel régicide revient à Édouard IV, qui contrôle alors l’accès au roi. De plus, la tour de Londres sert également de résidence royale au XVe siècle, donc la présence de Richard à la tour ne signifie pas forcément qu’il a participé au meurtre. Néanmoins, en tant que connétable d’Angleterre, Richard a dû transmettre l’ordre royal de mettre à mort le royal captif. Des ricardiens prétendent qu’Henri VI a été tué le 23 mai, en s’appuyant sur la Chronique de Wakefield, afin  d’innocenter Richard dans l’assassinat d’Henri, car Richard a quitté Londres à cette date et se dirige vers Southampton afin d’y capturer Fauconberg. La responsabilité de Richard dans le meurtre a été transmise à la postérité par la célèbre pièce de Shakespeare (voir plus bas) qui a repris les écrits de Thomas More, lui-même inspiré de John Rous. Henri VI est d’abord inhumé à l’abbaye de Chertsey sur ordre d’Édouard IV. Le 12 août 1484, son corps est déplacé à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor sur ordre de Richard III, qui cherche peut-être ainsi à se faire pardonner. Lorsque le corps d’Henri est examiné en 1910 sur ordre de George V, les fossoyeurs estiment sa taille à environ 1,77 m. Ses cheveux clairs sont tachés de sang, avec des meurtrissures au crâne, prouvant que le roi a bel et bien succombé à une mort violente.

Source : Wikipédia.

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