Gloria Fuertes, poétesse.

Gloria Fuertes est une poétesse espagnole, née le 28 juillet 1917 à Madrid et morte le 27 novembre 1998 dans la même ville. Elle est associée au mouvement littéraire de la Génération de 50, ainsi qu’au Postismo.

Écrivaine médiatique, elle est devenue particulièrement connue en Espagne à partir des années 1970 pour ses collaborations à des programmes de la télévision espagnole pour enfants et jeunes comme Un globo, dos globos, tres globos. Cette renommée a éclipsé sa reconnaissance en tant que poète de l’après-guerre espagnol. Dans sa poésie, elle défend l’égalité entre les femmes et les hommes, le pacifisme et la défense de l’environnement. En 2017, à l’occasion de la célébration du centenaire de sa naissance, son rôle dans la poésie espagnole du XXe siècle a été réévalué.


Gloria Fuertes est née dans une famille modeste du quartier madrilène de Lavapiés le 28 juillet 1917 dans la Calle de la Espada. Son père était concierge et sa mère couturière et femme de ménage. Elle fréquente l’Institut d’éducation professionnelle des femmes afin d’obtenir des diplômes de sténographie, de dactylographie, d’hygiène et de puéricultrice. Son intérêt pour les lettres se manifeste dès l’âge de cinq ans, alors qu’elle écrit et illustre déjà ses propres histoires. Cet intérêt se maintient ensuite malgré l’absence de stimulation de la part de sa famille. En 1932, à l’âge de quatorze ans, elle publie son premier poème : Niñez, Juventud, Vejez. Au décès de sa mère, en 1934, elle commence à travailler dans des ateliers de métaux où elle combine ses tâches de comptable avec l’écriture de poèmes. Un an plus tard, en 1935, elle publie ses premiers vers dans un magazine pour enfants et donne ses premiers récitals de poésie pour Radio Madrid. C’est le moment, à l’âge de 17 ans, où elle écrit son premier recueil de poèmes, Isla Ignorada, publié en 1950.

De 1938 à 1958, elle est secrétaire dans un bureau, un emploi qu’elle combine de 1939 à 1953 avec celui de rédactrice en chef de la revue pour enfants Maravillas dans laquelle elle publie hebdomadairement des histoires, des bandes dessinées et des poèmes pour les enfants. Dans le cadre de son travail d’éditrice, elle rencontre, en 1942, le poète Carlos Edmundo de Ory — l’un des fondateurs du « postismo » — lorsque celui-ci envoie un sonnet à la revue et que Fuertes décide de le publier. Grâce à ce contact s’établit une relation d’amitié et d’échange intellectuel, avant de devenir un couple pour un temps.

En outre, entre 1940 et 1953, elle commence à collaborer avec des magazines pour enfants, Pelayos, Chicos, Chicas : la revista de los 17 años, Chiquitito et les suppléments jeunesse de Flechas y Pelayos (Maravillas) ainsi que du journal Arriba, dans lequel elle a publié les bandes dessinées de Coletas et Pelines, une fille de neuf ans et un garçon de six ans, qui ont atteint un haut niveau de popularité parmi les enfants.

En 1949, elle a publié le livre Canciones para niños et en 1950 Pirulí (Versos para párvulos), elle a en outre organisé la première bibliothèque mobile destinée aux enfants de petits villages.

Parallèlement à son engagement dans la littérature de jeunesse dans les magazines, les pièces et les poèmes mis en scène, en 1951, elle fonde, avec María Dolores de Pablos et Adelaida Las Santas, le groupe de femmes « Versos con faldas » qui, durant deux ans, se consacre activement à offrir des lectures et des récitals dans les cafés et les bars de Madrid. Elle a également collaboré avec des magazines pour adultes tels que Rumbos, Poesía Española et El Pájaro de Paja. En 1950, elle fonde avec Antonio Gala, Julio Mariscal et Rafael Mir la revue de poésie Arquero qu’elle dirige jusqu’en 1954.

En 1952, elle monte au Théâtre de l’institut de culture hispanique sa première pièce en vers : Prometeo, qui a reçu le Prix Valle-Inclán.

De 1955 à 1960, elle étudie la bibliothéconomie et l’anglais à l’Institut international de Madrid, où elle rencontre l’hispaniste américaine Phyllis Turnbull, avec laquelle elle a une relation pendant quinze ans. Elle y travaille comme bibliothécaire de 1958 à 1961, lorsqu’elle obtient la bourse américaine Fulbright pour enseigner la littérature espagnole à l’Université Bucknell. C’est la première fois, selon ses propres dires, qu’elle met les pieds dans une université. Elle enseigne ensuite au Mary Baldwin College et au Bryn Mawr College jusqu’en 1963, quand elle rentre en Espagne. À son retour des États-Unis, elle enseigne l’espagnol à des Américains à l’Institut international. En 1972, elle obtient une nouvelle bourse de la Fondation Juan March pour la littérature enfantine.

À partir du milieu des années 1970, ses collaborations à plusieurs programmes pour les enfants sont diffusés par la TVE, comme Un globo, dos globos, tres globos, La mansión de los Plaff et La cometa blanca, qui lui ont valu une grande popularité en tant que poète pour enfants éclipsant sa carrière poétique classique5. En effet, son travail pour la télévision est récompensé à plusieurs reprises. À partir de cette période, son activité est incessante avec des lectures, des récitals et des hommages, tout en continuant à publier de la poésie tant pour enfants que pour adultes. En 1986, les comédiens de Martes y Trece lui rendent un hommage parodique pour le « Nouvel An spécial ».

Son dernier voyage hors de Madrid la conduit à Miajadas (Cáceres) au printemps 1998, quelques mois avant sa mort, pour présenter le livre, qu’elle avait préfacé, Beso en verso de son ami inconditionnel Julio Santiago, poète et peintre originaire de cette localité.

Gloria Fuertes est morte le 27 novembre 1998 d’un cancer du poumon et a été enterrée dans le Cementerio Sur à Madrid. Dans son testament, elle a légué sa fortune (100 millions de pesetas) à l’orphelinat connu sous le nom de Ciudad de los Muchachos du Père Jésus Silva. En 2001, ses restes ont été transférés au Cimetière de La Paz d’Alcobendas (Madrid).

Source : Wikipédia.

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