Giovanni Paisiello, compositeur.

Giovanni Gregorio Cataldo Paisiello (Paesieillo ou Paesieixo) (né le 9 mai 1740 à Tarente1, dans la région des Pouilles, alors dans le royaume de Naples, et mort le 5 juin 1816 à Naples) est un compositeur italien de la période classique, l’un des derniers représentants importants de l’école napolitaine dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, principalement dans le domaine de l’opera buffa.


Fils d’un vétérinaire de Tarente, issu de la petite bourgeoisie, Giovanni Paisiello entra très tôt au collège des Jésuites où sa voix attira vite l’attention. Le chevalier Carducci qui l’entendit finit par convaincre ses parents de l’envoyer perfectionner son art à Naples.

Après avoir étudié auprès de l’abbé Don Presta, il entama des études musicales avec le célèbre compositeur Francesco Durante dont il fut l’élève pendant neuf ans. Pendant son séjour au conservatoire de San Onofrio, il composa surtout de la musique religieuse.

Mais c’est une pièce comique qui le fit remarquer et lui ouvrit la carrière à l’opéra. Il devint bientôt l’émule de Piccinni son ainé prenant sa part du grand succès de l’opéra napolitain à cette époque, maitre incontesté du genre de l’opéra buffa qu’il porte à sa perfection en lui apportant une touche personnelle de verve napolitaine.

En 1776, il reçut une invitation de l’impératrice Catherine II de Russie dont il devint le maître de chapelle. Il le resta pendant neuf ans, période au cours de laquelle il écrivit ce qui est probablement son chef-d’œuvre : Il barbiere di Siviglia d’après Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Un opéra subtil, tout en finesse relevant de la haute couture et qui sera représenté des centaines de fois en raison de la beauté des arias. Mozart sera marqué par le Barbier de Paisiello et mettra en musique sa suite: Les Noces de Figaro.

À la fin de ce séjour, très célèbre, Paisiello revint en Italie en passant par Vienne où il laisse douze symphonies et un opéra, Il rè Teodoro. Ses opéras sont alors représentés dans toute l’Europe avec le plus grand succès. De retour à Naples, il fut le maître de chapelle de Ferdinand IV. La révolution de 1799 n’entrava pas sa carrière, puisqu’il fut nommé musicien de la nation.

Après la Révolution parisienne, ses anciens maîtres de Naples ne le reprirent pas et il resta deux ans sans occupation jusqu’à ce que Napoléon Bonaparte, dont il était le compositeur préféré, l’appelât à son service. Il y demeura deux ans et demi durant lesquels il réorganisa avec l’aide de son élève Vincenzo Lavigna, la chapelle privée du premier consul, composant à sa demande la messe du sacre et l’opéra Proserpine.

Mais son épouse souffrante ne supportant pas le climat français, le couple rejoignit Naples où Paisiello fut reçu en triomphe. Le roi de Naples, Joseph Bonaparte, le gratifia d’une pension.

Mais le retour des Bourbons signifia la fin de son apothéose. Suspect de sympathie pour les Français, il connut alors une période difficile. Il ne survécut que peu de temps à son épouse et mourut le 5 juin 1816, âgé de 76 ans. Son monument funéraire (œuvre néoclassique d’Angelo Viva) a été transféré en 1891 en l’église Santa Maria Donnalbina de Naples.

Paisiello, carte maximum, Italie, 1990.

Giovanni Paisiello laisse 180 œuvres. Ses opéras, spécialement les opéras buffa, mais pas seulement, ont beaucoup de charme et comportent des mélodies délicieusement pétillantes, notamment dans Le Barbier de Séville, avec sa célèbre cavatine qui connut un tel succès que Rossini eut bien du mal quarante ans plus tard à faire accepter sa version par le public romain. Sont également admirables, La Molinara, Nina2 qui avait préalablement été mise en musique par Nicolas Dalayrac, Il Re Teodoro, Socrate Imaginaire, Gli Astrologi, opéras composés avec une grande maîtrise et un sens inné de la mélodie. Connut aussi le succès, la Serva Padrona, composée sur le même livret que celui de Pergolèse cinquante années plus tôt. Il composa également une Messe en Pastorale pour le 1er Consul (1802), un Te Deum et une messe pour le sacre de Napoléon. Stendhal, grand amateur d’opéra, vante le charme des compositions de Paisiello, son compositeur favori avec Cimarosa. Il a également composé des oeuvres instrumentales, notamment des quatuors et des concertos pour piano et orchestre.

La musique de Paisiello a influencé Cimarosa son jeune collègue à la gloire montante, qui passera pour son successeur dans le gendre buffa, Mozart à la fois dans Les Noces et dans Don Giovanni, et enfin Rossini, qui le jugeait inégalable dans la mélodie et décida, pour cette raison disait-il, d’adopter un genre différent. Son Barbier reprend les thèmes de Paisiello mais le style en est bien plus rapide, trépidant même.

Paisiello est également le compositeur de l’Inno al Re, hymne national du royaume des Deux-Siciles.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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