Fredrika Bremer, écrivaine et féministe.

Fredrika Bremer, née le 17 août 1801 à Åbo en Suède — ville aujourd’hui connue sous le nom de Turku, car en Finlande — et décédée le 31 décembre 1865 dans son château d’Årsta près de Stockholm, est une auteure suédoise et une féministe. Elle a eu une grande influence en Suède dans les débats de société, sur la question du droit des femmes.


Fredrika Bremer est née à Åbo en Finlande, alors province suédoise, mais sa famille déménage à Stockholm alors qu’elle n’a que trois ans ; elle passe sa jeunesse entre la ville et le proche château d’Årsta. Son père, Karl Fredrik Bremer (1770 †1830), est décrit comme un tyran, et sa mère Birgitta Charlotta Hollström comme une mondaine. Malgré la pression de sa famille, elle ne se mariera jamais. En 1821–1822, elle effectue un voyage en Europe.

Entre 1828 et 1831, elle publie anonymement une série de romans, des histoires romantiques inscrites dans l’époque, et tournées autour de l’indépendance des femmes. Dans les années 1840, elle a déjà une reconnaissance dans la vie culturelle suédoise, et ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues. Classée libérale sur la scène politique, elle exprime cependant de la sympathie pour le mouvement socialiste ouvrier britannique.

Elle rédige en 1856 son roman Hertha — son œuvre la plus influente. C’est un roman noir sur le manque de liberté de la femme, qui débouche en 1858 sur une loi sur la majorité légale et l’âge minimal du mariage. L’année suivante, Sophie Adlersparre fonde le journal Tidskrift för hemmet directement inspiré du roman ; c’est le début pour Adlersparre de son travail d’organisation du mouvement féministe suédois.

À l’occasion des réformes de 1862, Bremer obtient le droit de vote des femmes pour les élections municipales. Entre 1849 à 1851, elle voyage aux États-Unis et à Cuba, mais se déclare « déçue » de cette « terre promise », notamment à cause de l’esclavage. Elle est considérée comme le premier auteur à avoir écrit sur le gospel. Elle visite aussi la Suisse, l’Italie, la Palestine et la Grèce entre 1856 et 1861, et écrit les récits de ses voyages.

Inspirée par les travaux de Tocqueville et Martineau, Bremer a visité et a voyagé énormément aux États-Unis. Elle quitte Copenhague le 11 septembre 1849 et elle arrive à New York le 4 octobre de la même année. Elle désire étudier l’effet des institutions démocratiques sur la société, en particulier pour les femmes. Elle visite ainsi Boston et New England, où elle rencontre de nombreux intellectuels : Emerson, Longfellow, Lowell, Hawthorne ou encore Irving. Elle rencontre également les communautés religieuses des Shakers et des Quakers dans les États Mid-Atlantic. Dans le Sud, elle étudie les conditions de vie des esclaves noirs. Dans le Midwest, elle rencontre les communautés scandinaves et indiennes locales. Comme Tocqueville avant elle, elle visite les prisons américaines et parle avec les prisonniers. Elle visite également la Capitainerie générale de Cuba (le pays étant alors toujours sous domination espagnole) avant de rentrer à New York, et d’entamer son voyage retour pour l’Europe le 13 septembre 1841. Durant son voyage, elle écrit de longues lettres à sa sœur Agathe, qui seront plus tard publiées dans La Vie de famille dans le Nouveau-Monde (1853). Elle avait précédemment dépeint le portrait du foyer suédois comme un monde en soi : à présent, elle dépeint le monde américain comme un gigantesque foyer, à travers les nombreuses familles qui l’ont accueillie pendant son voyage. Elle passe ensuite six semaines en Angleterre où elle visite Liverpool,  Manchester, Birmingham et Londres, où elle rencontre Elizabeth Gaskell, Charles Kingsley et George Eliot. Les articles qu’elle rédigera sur l’Angleterre pour le Aftonbladet porteront principalement sur sa bonne impression de l’Exposition universelle de 1851 qu’elle visitera quatre fois. Plus tard, ces articles seront compilés en anglais dans England in 1851.

Après son retour en Suède en novembre, Bremer tente d’engager les femmes suédoises des classes moyennes et bourgeoises dans un travail social similaire à ce qu’elle avait pu observer en Amérique et en Angleterre. Elle co-fonde alors la Société des Femmes de Suède pour les Soins aux Enfants (Skyddsmödraförening ou Stockholms Fruntimmersförening för Barnavård) pour aider les orphelins résultat d’une épidémie de choléra en 1853. Elle co-fonde également la Société des Femmes pour l’Amélioration des Détenus (Fruntimmersällskapet för Fångars Förbättring) afin d’apporter un soutien moral et une réhabilitation aux femmes détenues en 1854. Le 28 août 1854, durant la Guerre de Crimée, le London Times publie son “Invitation à une alliance de la paix”, ainsi qu’une remontrance éditoriale de son contenu : un appel pacifiste aux femmes chrétiennes. En

1856, elle publie son roman Hertha sous le titre Histoire d’une âme. Elle attire ainsi l’attention sur le statut de seconde classe des femmes adultes célibataires sous le Code Civil suédois de 1734, avec une annexe qui reprend les cas juridiques récents sur ce sujet. Son travail insufflera ce que l’on appelle la “Discussion Hertha” (Herthadiskussionen) à travers la société suédoise. Cette Discussion sera portée au Parlement en 1858. À ce moment, l’ancien système fut réformé pour permettre aux femmes célibataires de présenter une demande au palais de justice le plus proche (au lieu de la cour royale) à l’âge de 25 ans. Cinq ans plus tard, la législation fut à nouveau revue afin que la majorité légale de toutes les femmes célibataires soit fixée à l’âge de 25 ans. Cela n’affecta pas le statut des femmes mariées, qui étaient toujours sous la tutelle de leur époux, ni celui des femmes divorcées ou des veuves, qui étaient déjà majeures d’un point de vue légal. Son roman a également soulevé la question de l'”université des femmes”. Ainsi, le Högre Lärarinneseminariet, une école d’état pour la formation des femmes enseignantes, fut ouverte en 1861. Bremer n’était pas présente en Suède pendant la “Discussion Hertha”, puisqu’entre 1856 et 1861, elle entreprend un autre grand voyage à travers l’Europe et le Levant. Elle part de Suède le 27 mai 1856 et commence par visiter la Suisse, Bruxelles et Paris durant une année. Elle était en particulier intéressée par l’Église libre suisse, encore naissante. À partir de septembre 1857, elle voyage à travers la péninsule italienne, qui n’est pas encore unifiée. Elle saisit le contraste entre les pratiques des États pontificaux catholiques et l’Église de Suède luthérienne. Finalement, elle quitte la ville sicilienne de Messine pour Malte et de là, voyage jusqu’en Palestine. Elle y arrive le 30 janvier 1859 et bien qu’elle soit alors presqu’âgée de 60 ans, elle part sur les traces de la vie du Christ en bateau, en train et à cheval. Elle réside ensuite à Constantinople avant de visiter la Grèce d’août 1859 à mai 1861. Elle rentre à Stockholm le 4 juillet 1861. Ses récits de voyage seront publiés dans La Vie de famille de l’Ancien Monde, en six volumes entre 1860 et 1862. À son retour en Suède, elle exprime sa satisfaction quant aux réformes qu’ Hertha a permises et s’intéresse également au Högre Lärarinneseminariet et à ses étudiantes. Elle raconte ses projets dans le Home Journal, le premier magazine féminin de Scandinavie, que Sophie Adlersparre avait fondé pendant son absence. Après un dernier voyage en Allemagne de juillet à octobre 1862, elle reste en Suède le reste de sa vie. Elle soutient l’abolition du Diète en Suède et celle de l’esclavage aux États-Unis. Elle meurt au château d’Årsta, à l’extérieur de Stockholm, le 31 décembre 1865.

Source : Wikipédia.

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