Eugène Millon, chimiste et pharmacien militaire.

Auguste Nicolas Eugène Millon, dit Eugène Millon, né à Châlons-sur-Marne le 24 avril 1812 et mort à Saint-Seine-l’Abbaye le 22 octobre 1867, est un chimiste et pharmacien militaire français.

Il est connu notamment pour être le créateur du test chimique, dit réactif de Millon, utilisé pour la détection de la tyrosine, de l’albumine et des phénols.


Né d’un père entrepreneur de transport, Eugène Millon effectue ses études secondaires à Châlons-sur-Marne et obtient, à ses 18 ans, un baccalauréat ès sciences.

Un temps employé comme maître d’internat au collège Rollin à Paris, il décide de s’orienter vers la médecine militaire et, le 1er décembre 1832, il est admis comme chirurgien-élève à l’hôpital militaire universitaire du Val-de-Grâce. Deux ans plus tard, il en ressort premier au concours et intègre les cadres du service de santé militaire comme chirurgien sous-aide-major. Il exerce alors successivement à Bitche, Lyon, Alger, Metz, avant de  soutenir, en août 1836, une thèse de doctorat en médecine devant la faculté de Paris.

Affecté en 1837 à l’hôpital du Gros Caillou à Paris, il choisit finalement, par prédilection pour la chimie, de quitter la chirurgie et de s’orienter vers la pratique de la pharmacie militaire. Il connaîtra ensuite plusieurs mutations : Toulouse en juillet 1838, puis Lunéville, Metz, Versailles, avant de terminer son stage en pharmacie à l’hôpital de perfectionnement du Val-de-Grâce, et d’y obtenir, par voie de concours, en mars 1841, la chaire de professeur de chimie.

Commence alors pour lui une période de plénitude scientifique. Disposant désormais d’un laboratoire bien équipé, Millon se livre avec passion à de fécondes recherches chimiques auprès de ses amis Pelouze, Regnault, Laveran père (Louis Théodore), Jules Reiset, entre autres.

Mais, fin août 1847, probablement du fait de ses opinions libérales, il est brusquement muté comme professeur à l’hôpital militaire universitaire de Lille, ceci perturbant grandement ses recherches en cours.

Toutefois, dès son arrivée à Lille, il intègre la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de la ville, société qu’il ne tarde pas à présider, et s’y fait connaître aussi en tant qu’économiste en publiant une série d’articles sur des questions sociales du moment, dénonçant par exemple, dans le cadre du commerce de la boucherie, les profits réalisés par les  intermédiaires (dont les bouchers) au préjudice du consommateur et du producteur.

Le 5 décembre 1850, il est à nouveau éloigné de son poste et affecté hors métropole, à l’hôpital du Dey à Alger, où, neuf ans plus tard, il est nommé pharmacien en chef de l’armée française d’Algérie.

Millon, carte maximum, Algérie.

Durant 15 ans, il mènera en Algérie de nombreux travaux de chimie, notamment sur les blés, et y développera des études économiques et agricoles remarquées. Toutefois, cette dernière mutation l’affectera durablement : moralement, en raison de l’éloignement de sa famille, de ses amis, de ses travaux en cours, et aussi physiquement en raison des conditions climatiques du pays et d’une affection intestinale douloureuse devenue chronique. Le député de la Marne (et pharmacien), Pierre Hippolyte Faure, attristé par les conséquences qu’eut cette nomination de Millon à Alger, déclarera à ce propos en 1868 dans une allocution auprès des membres de la Société d’Agriculture du département de la Marne : « cet éloignement sans espoir de retour fut un malheur pour la science chimique. Je ne dis pas assez, Messieurs, ce fut un malheur pour la France ! ».

En 1865 (à 53 ans), fatigué, se relevant avec peine d’une attaque de choléra, Eugène Millon demande sa mise à la retraite, en nourrissant toutefois le projet de poursuivre ensuite de façon indépendante ses recherches de chimie.

Las, il mourra deux ans plus tard d’une angine diphthéritique qu’il renonça à soigner autrement que par les analgésiques opiacés qu’il s’était habitué de longue date à employer contre ses douleurs intestinales.

Source : Wikipédia.

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