Édouard VII, roi du Royaume-uni.

Édouard VII (en anglais : Edward VII), né Albert Edward le 9 novembre 1841 à Londres au palais de Buckingham et mort le 6 mai 1910 au même endroit, est roi du Royaume-Uni et des dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve) ainsi qu’empereur des Indes du 22 janvier 1901 jusqu’à sa mort.

Fils de la reine Victoria, Albert-Édouard resta l’héritier de la Couronne britannique et porta le titre de prince de Galles pendant près de 60 ans. Durant le long règne de sa mère, il fut largement mis à l’écart des questions politiques et personnifia la riche élite aristocratique britannique.

L’époque édouardienne coïncida avec le début du XXe siècle et connut d’importants changements technologiques et sociaux. Édouard VII joua un rôle important dans la modernisation de la Home Fleet, la réforme des services médicaux militaires et la réorganisation de l’Armée de terre britannique après la seconde guerre des Boers. Il développa de bonnes relations entre le Royaume-Uni et les autres pays européens, en particulier la France, et reçut pour cela le surnom populaire de Peacemaker (« Pacificateur »).

 

Édouard VII est né à 10 h 48 le matin du 9 novembre 1841 au palais de Buckingham1. Il était le deuxième enfant et le premier fils de la reine Victoria et du prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Il fut baptisé Albert Edward en hommage à son père (dont sa mère était follement éprise) et à son grand-père maternel Édouard-Auguste de Kent dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor le 25 janvier 1842. Il fut surnommé « Bertie » par sa famille tout au long de sa vie.

En tant que fils aîné du souverain britannique, il devint automatiquement duc de Rothesay et de Cornouailles à sa naissance. Il reçut des titres de prince de Saxe-Cobourg et Gotha et de duc de Saxe provenant de son père. La reine Victoria le fit prince de Galles et comte de Chester dès le 8 décembre 1841. Il fut également fait comte de Dublin le 17 janvier 1850, chevalier de la Jarretière pour son 17e anniversaire le 9 novembre 1858 et chevalier du Chardon le 24 mai 1867. Son oncle n’ayant pas d’enfant, il renonça en 1863 à ses droits au trône de Saxe-Cobourg et Gotha en faveur de son frère cadet, le prince Alfred. La reine Victoria et le prince Albert souhaitaient que leur fils aîné reçoive une éducation devant lui permettre de devenir un monarque constitutionnel exemplaire. À l’âge de sept ans, “Bertie” entama un programme d’éducation rigoureux conçu par le prince Albert avec plusieurs tuteurs. À la différence de sa sœur aînée, Victoria, Édouard n’excellait pas particulièrement dans ses études. Il essaya sans résultat de satisfaire les attentes de ses parents. Édouard n’était pas un étudiant très assidu mais il se rattrapait par son charme, sa sociabilité et son tact ; le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli le décrivit comme averti, intelligent et bien élevé.

Après un voyage pédagogique à Rome dans les premiers mois de l’année 1859, il passa l’été à étudier à l’université d’Édimbourg sous le tutorat, entre autres, de Lyon Playfair. En octobre, il s’inscrivit au collège de Christ Church de l’université d’Oxford. Libéré du carcan éducatif de ses parents, il commença à apprécier les études pour la première fois et obtint son diplôme de manière satisfaisante.

En 1860, Édouard, âgé de 18 ans, entreprit le premier voyage d’un héritier de la Couronne britannique en Amérique du Nord. Sa bonne humeur et sa bonhomie firent de cette visite un grand succès. Il inaugura le pont Victoria de Montréal et posa la première pierre du Parlement canadien. Il assista à la traversée des chutes du Niagara par le funambule Charles Blondin et resta pendant trois jours à la Maison-Blanche avec le président James Buchanan ; ce dernier l’accompagna à Mount Vernon sur la tombe de George Washington. Édouard fut accueilli par de larges foules à chacun de ses déplacements. Il rencontra également les écrivains Henry Longfellow, Ralph Waldo Emerson et Oliver Wendell Holmes. Des prières pour la famille royale britannique furent lues dans la Trinity Church de New York pour la première fois depuis 1776. Le voyage de quatre mois au Canada et aux États-Unis renforça considérablement l’assurance d’Édouard et il apporta de nombreux gains diplomatiques au Royaume-Uni.

À son retour, Édouard espérait poursuivre une carrière dans l’Armée de terre britannique, mais cela fut refusé car il était l’héritier au trône. Ses grades militaires furent donc purement honorifiques. En 1861, Édouard entra au Trinity College de l’université de Cambridge11 où il apprit l’histoire avec Charles Kingsley. Édouard était passionné par ses cours et il obtint ses meilleurs résultats académiques avec lui. En septembre de la même année, “Bertie” fut envoyé en Allemagne, prétendument pour assister à des manœuvres militaires, mais en réalité pour rencontrer la princesse Alexandra de Danemark, la fille aînée du prince Christian de Danemark et de la reine née Louise de Hesse-Cassel. La reine Victoria et le prince Albert avaient déjà décidé qu’Édouard et Alexandra devaient se marier. Ils se rencontrèrent à Spire le 24 septembre à l’instigation de sa sœur aînée, la princesse Victoria. Cette dernière, suivant les instructions de sa mère, avait rencontré la princesse Alexandra à Neustrelitz en juin ; la jeune princesse danoise lui avait fait une très bonne impression. Édouard et Alexandra s’apprécièrent dès le premier rendez-vous, et les préparatifs du mariage commencèrent.

Le prince de Galles gagna à cette époque une réputation de séducteur qui ne le quitta plus. Déterminé à obtenir une expérience militaire, Édouard assista à des manœuvres militaires en Irlande et pour le déniaiser, ses collègues officiers dissimulèrent l’actrice irlandaise Nellie Clifden dans sa tente. Choqué par la nouvelle et malgré sa maladie, le prince Albert rendit visite à Édouard à Cambridge pour le réprimander. Albert succomba de la fièvre typhoïde en décembre 1861, deux semaines après la rencontre. La reine Victoria, inconsolable, porta des vêtements de deuil jusqu’à sa mort et blâma Édouard pour la mort de son père. Elle considérait avec appréhension son successeur qu’elle qualifiait de frivole, indiscret et irresponsable et écrivit à sa fille aînée, la Kronprinzessin Victoria : « je ne pourrai jamais le regarder sans un frisson ».

Une fois veuve, la reine Victoria se retira de la vie publique. Peu après la mort du prince Albert, elle organisa un coûteux voyage au Moyen-Orient pour Édouard qui visita l’Égypte, Jérusalem, Damas, Beyrouth et Constantinople. À son retour, il se fiança le 9 septembre 1862 avec la princesse Alexandra au palais de Laeken en Belgique en présence de son grand-oncle le roi des Belges Léopold Ier. “Bertie” et Alexandra se marièrent dans la chapelle Saint-Georges le 10 mars 1863 ; ils avaient respectivement 21 et 18 ans. La reine Victoria était partagée sur l’opportunité de ce mariage étant donné le climat politique.

Le mariage de l’hériter du trône britannique fut critiqué dans certains cercles car la plupart des relations de la reine Victoria étaient allemandes, et le Danemark était à couteaux tirés avec la Confédération germanique au sujet des duchés de Schleswig et de Holstein. Lorsque le père d’Alexandra hérita du trône danois en novembre 1863, il voulut annexer les deux duchés dont une grande partie de la population était de langue allemande. La Prusse réagit immédiatement. Alliée à l’Autriche, elle déclara la guerre au Danemark qui succomba rapidement face à d’aussi puissants adversaires. La Prusse et l’Autriche se partagèrent les deux duchés.

La princesse de Galles et sa sœur Dagmar qui, entretemps, avait épousé le futur tsar Alexandre III de Russie, n’oublièrent pas l’humiliation que la Prusse avait imposée à leur petite patrie et transmirent leur germanophobie à leur entourage , notamment à leurs fils. Édouard et son épouse choisirent Marlborough House comme résidence londonienne et Sandringham House dans le comté de Norfolk comme maison de campagne. Après le mariage des jeunes gens, la reine s’inquiéta du mode de vie « extravagant » de son fils et de sa belle-fille et tenta de les influencer sur de nombreux sujets, jusqu’aux noms de leurs enfants.

Édouard eut des maîtresses tout au long de sa vie. Il fréquenta l’actrice Lillie Langtry, Lady Randolph Churchill (la mère de Winston Churchill20), la mondaine Daisy Greville, l’actrice Sarah Bernhardt, Lady Susan Vane-Tempest, la chanteuse Hortense Schneider, la riche humanitaire Agnes Keyser . Les historiens présument que le futur Édouard VII eut au moins 55 liaisons mais son niveau d’implication dans ces relations est inconnu. Édouard faisait tout son possible pour être discret mais cela n’empêcha pas les ragots dans la haute société et les rumeurs médiatiques. Il ne reconnut aucun enfant illégitime. Il semble qu’Alexandra ait été au courant de la plupart de ses aventures et qu’elle ait fait le choix de les accepter.

En 1869, Charles Mordaunt, un député, menaça d’accuser Édouard d’adultère dans le cadre de son divorce d’avec son épouse Harriet. Il ne mit pas sa menace à exécution mais Édouard fut appelé en tant que témoin au début de l’année 1870. Il fut démontré qu’Édouard s’était rendu à la résidence de Charles pendant que ce dernier était à la chasse ou à la Chambre des communes. Même si aucune relation ne fut établie et qu’Édouard nia les accusations d’adultère, celles-ci se révélèrent dommageables.

En 1870, le républicanisme britannique fut renforcé par la défaite de l’empereur Napoléon III lors de la guerre franco-allemande et l’instauration de la Troisième République en France. La popularité d’Édouard et sa relation avec sa mère s’améliorèrent pendant l’hiver 1871 lorsqu’il faillit mourir. Alors qu’il résidait à Londesborough Lodge près de Scarborough, Édouard contracta la fièvre typhoïde, la maladie qui aurait tué son père. Tout le pays s’inquiéta d’autant plus que l’un de ses invités, George Stanhope, en était mort. La convalescence d’Édouard fut accueillie par un soulagement presque universel et Arthur Sullivan composa le festival Te Deum. Édouard cultivait son amitié avec des hommes politiques de tous les partis dont des républicains, et cela dissipa en grande partie tous les sentiments résiduels contre lui. En 1886, le secrétaire d’État des Affaires étrangères, Archibald Primrose, lui transmit des dépêches du ministère et à partir de 1892, il reçut l’accès à certains documents du Cabinet.

En 1875, Édouard entama un long voyage de huit mois en Inde. Ses conseillers remarquèrent son habitude de traiter tous ses interlocuteurs de la même manière quelles que soient leur classe sociale ou leur couleur de peau. Dans une lettre, il se plaignit du traitement des Indiens par les officiels britanniques : « Même si un homme a le visage noir et une religion différente de la nôtre, il n’y a aucune raison de le traiter comme un sauvage ». À la fin de ce voyage, le Parlement offrit à sa mère le titre d’impératrice des Indes, en particulier du fait du succès de la visite.

En 1891, Édouard fut impliqué dans le scandale du baccara royal lorsqu’il fut révélé qu’il avait joué une partie illégale en misant de l’argent l’année précédente. Le prince fut obligé d’apparaître comme témoin devant le tribunal lorsqu’un des participants porta plainte pour diffamation contre les autres joueurs après qu’ils l’eurent accusé d’avoir triché. La même année, Lord Charles Beresford menaça de révéler à la presse des détails de la vie privée du prince de Galles en représailles des interférences d’Édouard dans sa relation avec Daisy Greville. L’amitié entre les deux hommes fut irrémédiablement endommagée et l’amertume ne disparut jamais. Les colères d’Édouard étaient habituellement de courte durée et « après s’être laissé aller… [il] apaisait les choses en étant particulièrement aimable ».

À la fin de l’année 1891, le fils aîné d’Édouard, Albert Victor, se fiança à la princesse Victoria Mary de Teck. Il mourut cependant d’une pneumonie quelques semaines plus tard en janvier 1892. Édouard était ravagé par le chagrin et il écrivit, « perdre notre fils aîné est l’un de ces désastres que l’on ne surmonte jamais complètement ». Il dit à sa mère, « j’aurais donné ma vie pour lui car je n’accorde aucune valeur à la mienne ». Albert Victor était le second enfant d’Édouard à mourir. En 1871, son fils cadet, John, était mort seulement 24 heures après sa naissance. Édouard avait insisté pour mettre personnellement John dans son cercueil malgré « les larmes coulant sur ses joues ».

Au cours de son voyage de retour depuis le Danemark par la Belgique le 4 avril 1900, Édouard échappa à une tentative d’assassinat quand Jean-Baptiste Sipido tira à deux reprises sur la fenêtre de son wagon de train pour protester contre la seconde guerre des Boers. Sipido fut arrêté mais acquitté par un tribunal belge, avant de s’enfuir en France. Cela associé avec le dégoût britannique concernant les exactions au Congo belge ternit les relations déjà mauvaises entre les deux pays. L’affabilité et la popularité d’Édouard ainsi que ses connexions familiales lui permirent néanmoins de mettre un terme au splendide isolement du Royaume-Uni et de former des alliances avec des pays européens dans les dix années qui suivirent.

Lorsque la reine Victoria décéda le 22 janvier 1901, Albert devint roi du Royaume-Uni et des pays membres de l’Empire ayant le statut de dominions (Canada et Australie), ainsi qu’empereur des Indes. Il choisit de régner sous le nom d’Édouard VII plutôt qu’Albert-Édouard Ier comme le souhaitait sa mère, pour ne pas « sous-évaluer le nom d’Albert » porté par son père et généralement utilisé seul dans l’aristocratie. Le nombre VII était parfois omis en Écosse, même par l’Église nationale, pour protester contre les précédents Édouard qui avaient été rois d’Angleterre mais avaient été « exclus d’Écosse par les batailles8 ». Albert accède au trône à l’âge tardif de 59 ans, un record d’attente du trône aujourd’hui détenu par son arrière-arrière petit-fils, le prince Charles, qui est l’héritier de la couronne de sa mère depuis 69 ans, 5 mois et 1 jour. John Boynton Priestley écrivit : « je n’étais qu’un enfant quand il succéda à Victoria en 1901 mais je peux témoigner de son extraordinaire popularité. Il était le roi le plus populaire que l’Angleterre ait connu depuis le début des années 1660 ».

Il céda la résidence estivale d’Osborne House située sur l’île de Wight à l’État et continua de vivre à Sandringham. Il avait les moyens d’être magnanime ; son secrétaire particulier, Lord Knollys, avança qu’il était le premier héritier créditeur à monter sur le trône. Les finances d’Édouard VII étaient gérées par Dighton Probyn, le contrôleur de la Cour, suivant les conseils de banquiers juifs amis d’Édouard comme Ernest Cassel, Maurice de Hirsch et la famille Rothschild. À une époque où l’antisémitisme était répandu, Édouard attira les critiques liées à ses amitiés publiques avec des Juifs.

Édouard VII et Alexandra furent couronnés dans l’abbaye de Westminster le 9 août 1902 par l’archevêque de Cantorbéry Frederick Temple, qui décéda quelques mois plus tard. Le couronnement était initialement prévu pour le 26 juin, mais Édouard VII fut diagnostiqué avec une appendicite le 24 juin. Cette maladie n’était généralement pas traitée chirurgicalement et était souvent fatale, mais les progrès de l’anesthésie et l’asepsie au cours du XIXe siècle permirent de la soigner plus efficacement et de réduire le risque de décès. Frederick Treves, avec l’aide de Joseph Lister, réalisa l’intervention, radicale pour l’époque, consistant à drainer l’appendice infecté à travers une petite incision. Dès le lendemain, Édouard VII fut capable de s’asseoir et de fumer un cigare. Deux semaines plus tard, la presse annonça que le roi était hors de danger. Treves fut honoré par le titre de baronnet (ce qu’Édouard VII avait décidé avant d’être opéré) et la chirurgie de l’appendicite devint une pratique médicale courante.

Édouard VII s’impliqua largement dans les discussions sur la réforme de l’armée, une priorité après les défaites pendant la seconde guerre des Boers. Il soutint la refonte du commandement de l’armée, la création de la Territorial Army et la décision de déployer une force expéditionnaire en France dans le cas d’un conflit avec l’Allemagne. Une réforme de la Royal Navy fut suggérée du fait de l’émergence de sa rivale allemande. Un important débat opposa l’amiral Charles Beresford, favorable à une augmentation des dépenses et un large déploiement de la flotte et le First Sea Lord, à l’amiral John Arbuthnot Fisher défendant le retrait des navires obsolètes et la mise en service des nouveaux dreadnoughts pour défendre les Îles Britanniques. Le roi apporta son soutien à Fisher, en partie parce qu’il détestait Beresford. Fisher annonça sa démission à la fin de l’année 1909 mais la plus grande partie de ses politiques furent conservées. Le roi fut largement impliqué dans le choix de son successeur car la rivalité entre Fisher et Beresford avait divisé la marine et le seul officier qualifié étranger à la dispute était Arthur Knyvet Wilson qui avait pris sa retraite en 1907. Wilson était réticent à l’idée de reprendre du service mais Édouard VII intervint personnellement pour le convaincre, et il devint First Sea Lord le 25 janvier 1910.

En tant que prince de Galles, Édouard avait eu des relations amicales et respectueuses avec William Ewart Gladstone que sa mère détestait. Le fils de Gladstone, le secrétaire d’État à l’Intérieur Herbert Gladstone, irrita cependant le roi par sa volonté d’autoriser les prêtres catholiques portant leurs costumes ecclésiastiques à transporter les hosties dans les rues de Londres, et en nommant deux femmes, Frances Balfour et Emma Tennant, au sein d’une commission royale chargé de réformer la loi sur le divorce ; Édouard VII considérait que l’on ne pouvait pas discuter du divorce « avec tact ou même décence » devant des femmes. Le biographe d’Édouard VII, Philip Magnus, suggère que Gladstone était peut-être le bouc-émissaire de l’irritation du roi concernant le gouvernement libéral. Gladstone fut renvoyé lors du changement gouvernemental de l’année suivante et le roi accepta avec réticence de le nommer gouverneur général d’Afrique du Sud.

Édouard VII fumait habituellement 40 cigarettes et cigares par jour. Vers la fin de sa vie, il souffrit de plus en plus de bronchites. En mars 1910, le roi se trouvait à Biarritz quand il s’effondra. Il y resta quelque temps pour récupérer, tandis qu’à Londres Asquith essayait de faire passer la loi budgétaire. La mauvaise santé du roi fut gardée secrète, et il fut critiqué pour rester en France alors que les tensions politiques étaient au plus haut. Le 27 avril, il rentra toujours souffrant au palais de Buckingham. Alexandra revint d’une visite auprès de son frère Georges Ier de Grèce à Corfou une semaine plus tard, le 5 mai.

Le lendemain, le roi fut victime de plusieurs crises cardiaques mais refusa de se coucher en déclarant, « Non, je n’abandonnerai pas ; je continuerai ; je travaillerai jusqu’à la fin ». Le prince de Galles lui dit que son cheval, Witch of the Air, avait remporté la course de Kempton Park dans l’après-midi. Le roi répondit « j’en suis ravi » et ce furent ses derniers mots8car il perdit conscience à 23 h 30 et fut mis dans son lit. Édouard VII mourut quinze minutes plus tard après neuf ans de règne, à l’âge de 68 ans. Son fils aîné, qui est alors l’héritier du trône, lui succède sur le trône et devient roi à son tour, à quarante-quatre ans, sous le nom de George V.

Le 20 mai, son cercueil fut emmené dans Westminster Hall où il fut exposé au public, et des centaines de personnes défilèrent devant celui-ci pour rendre un dernier hommage au souverain. Après des funérailles nationales, le roi fut inhumé dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor. Dans The Guns of August, Barbara W. Tuchman décrivit ainsi ses funérailles : « jamais tant de grands de cette terre ne s’étaient encore trouvés ainsi réunis, jamais plus ils ne devaient l’être sous cette forme ». En effet, neuf souverains européens et un grand nombre de nobles dont beaucoup étaient apparentés au défunt étaient rassemblés pour cet événement.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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