Edmondo De Amicis, écrivain et journaliste.

Edmondo De Amicis, né à Oneglia le 21 octobre 1846 et mort à Bordighera le 11 mars 1908, est un écrivain, un journaliste et un pédagogue italien. Il est surtout connu comme auteur du Livre-Cœur (Cuore dans la version originale), un livre pour enfants présenté comme le journal d’un jeune élève italien.


Né à Oneglia, en Ligurie, province appartenant au royaume de Piémont-Sardaigne, il est issu de la petite bourgeoisie. Son père était un  fonctionnaire du royaume de Savoie, responsable de la régie des sels et tabacs1. Il a étudié à Coni, puis est parti en 1862 pour Turin, capitale du jeune royaume italien, pour y faire ses études supérieures. À l’âge de seize ans, il est entré à l’Académie militaire de Modène, où il est devenu officier. Le 24 juin 1866, il a participé à la bataille de Custoza au cours de la troisième guerre d’Indépendance italienne en tant que sous-lieutenant et a assisté à la défaite subie par la Savoie face aux troupes autrichiennes. Dès cette époque cependant, il considère la discipline militaire et les valeurs qu’elle encourage (notamment le patriotisme) comme des modèles possibles d’éducation.

Il a écrit à Florence, où il s’était rendu pour son service, des scènes issues de ses expériences en première ligne. Ces textes furent réunis en 1868 sous le titre La Vie militaire (ou Scènes de la vie militaire), paru pour la première fois dans L’Italia, journal dépendant du Ministère de la Défense. Ces scènes montrent une vision idéalisée de l’armée et de sa mission éducatrice, même en temps de paix. Le succès de cet ouvrage lui a permis de délaisser l’armée pour s’occuper davantage de journalisme. Il rejoint le personnel du journal romain La Nation et fut témoin de la prise de la ville en 1870. Il quitte définitivement l’armée en 1871 pour se consacrer à l’écriture. Il écrit alors un certain nombre de récits de voyages : Espagne (1872 ou 1873), Souvenirs de Londres (1873 ou 1874), Hollande (1874), Maroc (1876), Constantinople (1878), Souvenirs de Paris (1879). Une nouvelle édition de Constantinople paraît en 2005 avec une préface d’Umberto Eco.

Le 17 octobre 1886, jour de la rentrée scolaire, paraît le Livre-Cœur (Cuore en italien), dans la maison d’édition d’Emilio et Giuseppe Treves1. C’est immédiatement un grand succès, si bien qu’en quelques mois il dépasse les quarante éditions italiennes pour atteindre un million d’exemplaires en 19233. Le Livre-Cœur a plus de deux cents traductions dans le monde. Le livre, riche en idées morales, réutilise les mythes autour du Risorgimento italien, et fait l’éloge de la création de l’Italie au cours de la décennie précédente.

Des critiques littéraires considèrent que le Livre-Cœur est un ouvrage fortement inspiré par la morale maçonnique, dans lequel la religion catholique des Italiens est remplacée par la religion laïque de la Patrie, l’Église par l’État, le fidèle par le citoyen, les dix commandements par le Code civil, l’Évangile par la Constitution et les martyres par les héros5. En effet, De Amicis a été initié en franc-maçonnerie dans  la loge Concordia de Montevideo, à l’obédience de la Grande Loge d’Uruguay.

Dès les années 1890 Edmondo De Amicis s’intéresse au socialisme qu’il finit par rejoindre officiellement en 18961. Ce changement se perçoit dans ses œuvres ultérieures par l’attention prêtée aux couches populaires, et rend obsolète le nationalisme latent ayant inspiré le Livre-Cœur. Il écrit ensuite De l’océan (1889) sur le sort des émigrés italiens, inspiré d’un voyage qu’il avait fait en 1884 en Amérique du Sud7, le Roman d’un maître (1890) vu par un maître d’école, l’Amour et la Gymnastique (1892), et d’autres livres dans lesquels ses préoccupations sociales transparaissent. Il a également écrit pour Le Cri du peuple de Turin plusieurs articles d’inspiration socialiste, qui ont ensuite été regroupés dans le livre La Question sociale (1894).

Il écrit enfin la Langue de la Nature (1905), Souvenirs d’un voyage en Sicile (1908) et Nouveaux portraits littéraires et artistiques (1908). Un roman inachevé à sa mort s’intitule Premier Mai et raconte l’histoire d’une famille bourgeoise de Turin, convertie au socialisme.

Les dernières années de sa vie sont marquées par une situation familiale difficile, entre la mort de sa mère dont il était très proche, les conflits avec sa femme Teresa Boassi, et le suicide de son fils Furio, qui avec son frère Ugo avait inspiré les personnages du Livre-Cœur. Il décède en 1908 à l’Hôtel de la Reine de Bordighera, qui était l’ancienne Casa Coraggio maison du célèbre écrivain écossais George MacDonald.

Source : Wikipédia.

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