Edmond Charles Octave Michelet, homme politique.

Edmond Charles Octave Michelet est un homme politique français, né à Paris 19e le 8 octobre 1899, et mort à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) le 9 octobre 1970. Il est le père de l’écrivain Claude Michelet.

Edmond Octave Michelet est le fils de Florentin Octave Michelet et Victoire Jehanne. Titulaire du certificat d’études en 1912, il s’engage en 1918 dans l’infanterie mais ne monte pas au front. Établi à Brive après la guerre, il exerce, comme son père, le métier de représentant de commerce.

Il préside la Jeunesse Catholique du Béarn, milite à l’Action française jusqu’en 1928 puis pour le catholicisme social. En 1930, il est président de la Jeunesse catholique de la Corrèze.

Le 17 juin 1940, il distribue des tracts dans les boîtes aux lettres de Brive qui dénoncent l’esprit de capitulation et appellent ainsi à la Résistance à travers une œuvre de Charles Péguy, L’Argent, suite.

Chef du mouvement de Résistance Combat en Limousin (région R5) sous le nom de Duval, il est arrêté le 25 février 1943 à Brive-la-Gaillarde par la Gestapo. Transféré à Fresnes où il est mis au secret, il est déporté en septembre 1943 à Dachau où il est impressionné par la personnalité de Georges Lapierre. Avant d’être assassiné, le général Charles Delestraint emprisonné avec l’évêque de Clermont-Ferrand Gabriel Piguet et le curé Lavigne à qui il donne un morceau de papier hygiénique faisant office de lettre qui donna l’ordre de « se regrouper autour de Michelet ».

Edmond Michelet, carte maximum, Brive-la-Gaillarde, 22/02/1975.

De retour en France, Edmond Michelet préside le Comité patriotique français de Dachau (organisation de retour des déportés français et espagnols). Il est rapatrié du camp parmi les derniers en juin 1945. À partir de juillet 1945 il est délégué à l’Assemblée consultative provisoire au titre des prisonniers et déportés.

Après la parution en 1950 du Mensonge d’Ulysse qui décrit les conditions de détention à Dachau, il introduit contre Paul Rassinier une action en dommages et intérêts dont il se désiste la même année en offrant le remboursement des frais occasionnés à la partie adverse.

Après guerre, Edmond Michelet se portera plusieurs fois témoin de moralité pour Jo Attia, un truand du Gang des Tractions Avant qu’il a rencontré en camp de concentration, le rendant proprement intouchable.

Élu député de la Corrèze sous l’étiquette MRP en 1945, Edmond Michelet devient Ministre des Armées du général de Gaulle le 21 novembre 1945, poste qu’il occupera jusqu’au 16 décembre 1946. Réélu député en 1946 (Deuxième Assemblée nationale constituante et Assemblée nationale), il siège au Palais-Bourbon mais est battu en 1951.

Edmond Michelet, essais de couleurs.

Il adhère par la suite au RPF dont il devient l’un des principaux dirigeants. En 1947, il participe à la fondation du Mouvement des Républicains Populaires Indépendants, qui regroupe les exclus ou démissionnaires du MRP pour double-appartenance avec le RPF.

Il est sénateur de la Seine entre 1952 et 1959 (vice-président du Conseil de la République en 1958).

Le 9 juin 1958, il revient au gouvernement comme ministre des Anciens combattants (ministère de Gaulle), puis comme ministre de la Justice du 8 janvier 1959 au 24 août 1961, date à laquelle Michel Debré, mécontent de son opposition à la très dure répression menée par Maurice Papon contre le FLN et les Algériens de Paris, obtient son remplacement. Le Premier Ministre juge en effet l’action du garde des Sceaux, qui est partisan de la négociation vis-à-vis du FLN, comme beaucoup trop laxiste.

En tant que ministre de la Justice, Edmond Michelet signe, le 4 juin 1960 une ordonnance qui modifie profondément le code pénal et le code de procédure pénale et qui rétablit la peine de mort pour raison politique qui était abolie depuis 1848. Passée relativement inaperçue, cette ordonnance fut condamnée par des juristes éminents. Lors du procès des généraux Maurice Challe et André Zeller, coauteurs du putsch du 22 avril 1961, Michelet écrit le 30 mai 1961 une lettre personnelle au procureur Besson lui enjoignant de réclamer à l’audience la peine de mort : « il est clair que pour l’un et l’autre le châtiment suprême doit normalement être réclamé. » Besson refuse ses injonctions et requiert une peine de détention criminelle à perpétuité ; le tribunal considère qu’il y a des circonstances atténuantes et la limite à quinze années. Peu de temps après, Edmond Michelet l’oblige à quitter son poste.

Siégeant au Conseil constitutionnel, de 1962 à 1967, Michelet est par ailleurs président international du Centre européen de documentation et d’information (CEDI) de 1962 à 1964.

En 1963, à la demande du général de Gaulle, il fonde l’Association France-Algérie. Edmond Michelet devient Ministre d’État, chargé de la Fonction publique, du 6 avril 1967 au 31 mai 1968 (gouvernement Georges Pompidou IV), puis succède à André Malraux comme ministre des Affaires culturelles, du 20 juin 1969 à son décès (gouvernement Jacques Chaban-Delmas).

Fin connaisseur de Charles Péguy, il se lia d’amitié avec les De Gaulle, ou encore Marc Chagall. André Malraux a dit de lui qu’il fut « l’aumônier de la France »

Il s’éteint le 9 octobre 1970 dans sa propriété de Marcillac, à Brive, victime d’une hémorragie cérébrale. Son épouse née Marie Vialle est décédée en 1989 à 89 ans.

Il est le grand-père de quarante-quatre petits enfants, dont Xavier Patier, haut fonctionnaire et écrivain, de Bertrand Rivière, mari de Marianne Rivière et de Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun.

Étant donné son rôle dans la vie politique française et son titre de Juste, on a donné son nom à plusieurs établissements scolaires dont le lycée Edmond Michelet d’Arpajon en Essonne ou le Groupe Scolaire Edmond Michelet à Brive. La place Edmond-Michelet de Paris lui rend aussi hommage. Le groupe local Scouts et Guides de France de Brive-la-Gaillarde porte son nom.

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Sources : Wikipédia, YouTube.