Carlo Zinelli, peintre.

Carlo Zinelli, dit Carlo, né le 2 juillet 1916 à San Giovanni Lupatoto – mort le 27 janvier 1974 à Vérone, est un peintre italien.

Il élabora son œuvre, riche de quelque 2 000 peintures, les 15 dernières années de sa vie, interné en hôpital psychiatrique pour schizophrénie. Il est ainsi reconnu comme une figure importante de l’Art brut.


Carlo Zinelli est né le 2 juillet 1916 à San Giovanni Lupatoto (province de Vérone). Son père est menuisier. Sa mère meurt deux ans seulement après la naissance de Carlo, sixième enfant d’une fratrie de sept.

Dès l’âge de neuf ans, il quitte son village pour aller travailler dans les champs aux services d’une famille apparentée à la sienne.

En 1934, il s’installe à Vérone, où il travaille à l’abattoir municipal, et se passionne pour la musique.

Après son service militaire, Carlo est enrôlé dans un bataillon de chasseurs alpins en 1938 puis part à la guerre d’Espagne l’année suivante. Il en revient seulement deux mois plus tard, probablement très marqué : il reste deux ans en convalescence avant d’être réformé fin 1941.

De 1941 à 1947, Carlo alterne des périodes de travail et de lucidité avec des crises d’agressivité et d’angoisse qui le mènent périodiquement en hôpital psychiatrique, où il subit des électrochocs et des traitements à l’insuline. Mais, à partir du 9 avril 1947, il est définitivement interné pour schizophrénie paranoïde. Carlo va alors s’enfoncer dans un isolement où son langage même deviendra incompréhensible pour l’extérieur.

Pendant des années, sa créativité se borne à des dessins sur le sol et des graffitis sur les murs, bien qu’une « école de peinture » existe au sein de l’hôpital, mais dispensant des cours d’apprentissage classique de l’art. Ce n’est qu’en 1957 que l’occasion lui est réellement donnée de s’exprimer et de développer son talent, à travers l’ouverture dans l’hôpital d’un atelier d’expression libre initié par le sculpteur Michael Noble et le professeur Mario Marini.

À partir de là, avec une vingtaine d’autres patients, Carlo passera près de huit heures tous les jours à peindre. Il trouve ainsi une voie de sociabilité qu’il avait perdue, au sein de l’hôpital tout d’abord, sa violence et son agressivité disparaissant, mais aussi vers l’extérieur puisque, chaque mois, Noble propose aux patients des séjours dans sa villa où ils peuvent peindre et sculpter, mais également faire des excursions…

Très vite aussi, des expositions des œuvres faites à l’atelier sont organisées, dès 1957 dans une galerie de Vérone, puis à Milan et Rome. Carlo sera même le seul peintre italien présent à l’exposition Insania pigens à la Kunsthalle de Berne (1963). Peu de temps après, Jean Dubuffet découvre ses œuvres et en acquiert un nombre important, qu’il inclut dans sa collection (alors Compagnie de l’Art brut, aujourd’hui Collection de l’art brut).

En 1966, Vittorio Andreoli reprend la direction de l’atelier (en fait, il connaît Carlo depuis 1959), et ne cessera dès lors d’œuvrer à la présentation et à la reconnaissance du travail de Carlo.

À partir de 1969, la production de Carlo ralentit, à la suite de son transfert au nouveau siège de l’hôpital, mais il peint jusqu’en 1973, avant de mourir d’une pneumonie le 27 janvier 1974 à l’hôpital de Chievo, à Vérone.

En 1992, la première rétrospective de Carlo Zinelli eut lieu au Museo di Castelvecchio de Vérone. En France, c’est en 2003-2004 que fut organisée une rétrospective (qui a donné lieu à un catalogue) au musée de l’Abbaye Sainte-Croix (Les Sables-d’Olonne), au musée des arts modestes (Sète) et au musée d’Art moderne Lille Métropole.

Source : Wikipédia.

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