Bernal Díaz del Castillo, conquistador.

Bernal Díaz del Castillo, né entre 1492 et 1496 à Medina del Campo (royaume de Castille) et mort en 1584 à Santiago de los Caballeros (Guatemala), est un conquistador qui a participé à la conquête du Mexique par Hernán Cortés (1519-1521) et a plus tard rédigé un récit de cette conquête.

Parti en 1514 pour le Nouveau Monde, il s’installe peu après à Cuba, puis participe aux expéditions de Cortés au Mexique (1519-1521), puis au Chiapas (1523-1524) et au Honduras (1525-1526). Devenu propriétaire foncier à Coatzacoalcos (Mexique), il est spolié ses biens en 1539, et obtient en compensation des terres au Guatemala, à Santiago de los Caballeros, où il rédige son Histoire véridique de la conquête du Mexique, publiée seulement après sa mort, en 1632.


Il est issu d’une famille modeste de Medina del Campo, ville située en Vieille-Castille au sud-ouest de Valladolid.

On ne sait pas s’il sait lire et écrire quand il s’embarque pour le Nouveau Monde.

Il s’embarque avec deux mille autres soldats placés sous les ordres du gouverneur du Panama nouvellement nommé, Pedrarias Dávila.

Mais cette contrée ayant déjà été conquise et pacifiée par le découvreur de l’océan Pacifique, Vasco Núñez de Balboa, et des épidémies s’étant  déclarées, Bernal Díaz obtient avec d’autres soldats l’autorisation de gagner Cuba, conquise en 1511 par Diego Velasquez de Cuellar, qui en est devenu gouverneur.

N’ayant obtenu ni terre ni Indiens à Cuba, Bernal Díaz, au bout de trois ans d’inaction, s’embarque en 1517 avec Francisco Hernández de Córdoba qui part avec trois navires pour chercher des esclaves dans les îles situées au large du Honduras, les Indiens étant déjà en voie de disparition à Cuba du fait des maladies apportées par les Espagnols, du travail dans les mines d’or et des mauvais traitements.

Dans le premier chapitre de ses mémoires, Bernal Díaz affirme qu’il a participé au financement de cette expédition, ce qui est peu probable étant donné que, selon Bartolomé de Las Casas, les investisseurs de l’expédition, au nombre de trois, auraient dépensé pour armer les trois navires de l’expédition et recruter leurs équipages l’équivalent de 25 kg d’or.

L’expédition découvre fortuitement le Yucatán peuplé par les Mayas. Lors d’une bataille avec les indigènes, les Espagnols perdent plus de cinquante hommes.

L’année suivante, le gouverneur de Cuba organise une seconde expédition qu’il confie à un autre gentilhomme, Juan de Grijalva.

Celui-ci découvrit l’île de Cozumel, proche du Yucatán, puis longe la côte est du Yucatán pour reconnaître ensuite la côte du Golfe du Mexique jusqu’au fleuve Pánuco situé à 400 km au nord de l’actuelle Veracruz. Lors de son escale dans l’île San Juan de Ulúa (au niveau de Veracruz), il rencontre des émissaires (mexicas) de l’empereur aztèque Moctezuma II et ils échangent des cadeaux. Il fait aussi du troc avec les Mayas de Pochontan (vers l’embouchure du rio Grijalva), dont le chef est le cacique Taabscob.

Il revient ainsi à Cuba en ramenant des parures et des objets en or.

Bernal Díaz prétend avoir participé à ce voyage, auquel il consacre pas neuf chapitres de son Histoire véridique, mais son récit, vague et peu cohérent, est souvent en contradiction avec ce qu’ont rapporté d’autres chroniqueurs, notamment Cortés, Oviedo et Las Casas dont les relations de ce voyage sont concordantes entre elles.

À la vue des trésors ramenés par Grijalva, Diego Velázquez de Cuéllar met sur pied une troisième expédition qu’il confie à Hernan Cortés et à laquelle Diaz a vraiment participé.

Très vite, Velasquez et Cortés sont en conflit, le second ayant des ambitions excessives selon le premier. L’escadre de Cortés part de Cuba (Trinidad) en février 1519, fait escale à Cozumel, puis chez le cacique Taabscob qu’il soumet militairement (bataille de la Centla, 14 mars). Le 21 avril, il est à San Juan de Ulúa et débarque sur le continent le 22 (vendredi saint). Il reçoit de nouveau des émissaires de Moctezuma, mais aussi des émissaires  d’ennemis des Aztèques, et conclut une alliance avec les Totonaques. Le 9 juillet, il fonde Villa Rica de la Vera Cruz.

Il outrepasse ainsi le mandat qui lui a été confié par Velasquez et une bonne partie de l’expédition est prête à l’abandonner. Cortés, qui veut se rendre dans la capitale de Moctezuma, Mexico-Tenochtitlan, fait saborder ses vaisseaux par ses partisans, pour empêcher tout retour à Cuba.

Il s’engage alors dans sa marche vers Mexico, avec cinq cents soldats, dont Bernal Díaz, et trois cents marins. Au passage, il soumet le peuple de Tlaxcala, puis la cité de Cholula, tributaire des Aztèques. En novembre, Cortés arrive à Mexico, où ils est accueilli par Moctezuma en personne.

Mais ensuite, les choses se gâtent et Moctezuma est assigné à résidence dans un de ses palais.

Des troupes (1 400 hommes) envoyées par Velasquez débarquent à  Veracruz. Cortés laisse Moctezuma à la garde d’un de ses lieutenants, Pedro de Alvarado, pour aller contrer avec trois cents hommes choisis par lui le corps expéditionnaire de Velasquez. Vainqueur, il augmente ses troupes de plus de mille hommes puis revient à Mexico, où la situation est devenue très mauvaise.

En effet, pendant son absence, Pedro de Alvarado a assailli des nobles aztèques désarmés au cours d’une cérémonie religieuse païenne, en tuant un millier, ce qui a provoqué la révolte du peuple, la mort de Moctezuma, tué par une pierre venue des siens, et le siège des Espagnols dans leur palais. Ils sont contraints de s’enfuir lors d’une nuit terrible (la Noche Triste) au cours de laquelle ils perdent plus de huit cents hommes.

Lors de la bataille d’Otumba, les Aztèques sont vainqueurs, mais les Espagnols échappent cependant à l’anéantissement et se réfugient, considérablement affaiblis, chez leurs alliés Tlaxcaltèques.

Là ils reçoivent des renforts. Ils repartent alors vers Mexico dont ils établissent le siège, qui va durer cinq mois : la ville est finalement prise en août 1521.

Les combats cessent avec la reddition du dernier empereur, Cuauhtémoc, que Cortés épargne, saluant sa vaillance et son courage.

Bernal Díaz, retiré à Coatzacoalcos, à l’embouchure du rio Grijalva, dans une région limitrophe entre les populations maya et aztèque, participe à deux tentatives de conquête du Chiapas, peuplé des Mayas dont Bernal Díaz nous dit « qu’ils étaient, en ce temps-là, les meilleurs guerriers de toute la Nouvelle-Espagne. »

Cortés a confié la conquête du Honduras à un de ses lieutenants, Cristóbal de Olid, mais celui-ci, circonvenu par Diego Velázquez de Cuéllar, se révolte contre Cortés, qui décide d’aller le châtier lui-même.

Mais au lieu de s’y rendre par mer, comme Olid, il choisit la voie terrestre, extrêmement difficile : c’est une immense région de fleuves et de marécages (le Tabasco et le Petén) et l’expédition est un véritable enfer. Cortés manque y perdre la vie et perd le titre de gouverneur de la Nouvelle-Espagne qui lui a été conféré par Charles Quint, l’anarchie s’étant, en son absence, établie à Mexico.

Bernal Díaz participe à cette éprouvante aventure, y jouant souvent, selon ses dires, le rôle d’approvisionneur de la troupe.

Membre éminent du conseil municipal de Santiago de los Caballeros, en tant que « plus ancien conquistador », Bernal Díaz est désigné par ses  concitoyens pour participer aux discussions qui ont lieu à Valladolid en 1550 entre les représentants des colons de Nouvelle-Espagne et du Pérou et le Conseil des Indes au sujet de la transmission à leurs enfants des biens attribués après la conquête.

En effet, les « Nouvelles Lois » (Leyes Nuevas) promulguées en 1542 par Charles Quint à l’instigation de Bartolomé de Las Casas stipulent que la propriété de ces biens s’éteint à la mort de leur premier possesseur et qu’ils ne sont donc pas transmissibles, à la grande fureur des colons. À Valladolid, les colons n’obtiennent d’ailleurs pas immédiatement satisfaction.

Bernal Díaz profite de ce voyage pour se faire attribuer de nouvelles terres au Guatemala, plus profitables que celles qu’il détient déjà.

Fixé à Santiago de los Caballeros, Bernal Díaz y termine ses jours en 1584, sans jamais cesser d’apporter des retouches à son manuscrit.

Source : Wikipédia.

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