Ville de Thann (Haut-Rhin).

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Thann  est une commune française située dans le département du Haut-Rhin, en région Grand Est.Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d’Alsace.

La ville se situe au pied des Hautes-Vosges, au bord de la Thur, entre le Rossberg (1 191 m) et le Thannerhubel (1 183 m) à l’ouest et le Hartmannswillerkopf (Vieil Armand, 956 m) au nord-est.Elle est localisée dans le sud-ouest du département du Haut-Rhin (Alsace), découpage social-économique dit du Sud-Alsace.Thann se développe principalement vers le sud-est, direction dans laquelle l’extension communale est possible sur des zones planes.

La ville n’a fusionné avec aucune commune de taille semblable, cependant, la ville de Vieux-Thann, située le long de la RN 66 et de la voie de chemin de fer à l’est, est accolée à la commune. La limite des deux communes est indistincte en bien des endroits et on passe d’une commune à l’autre sans s’en apercevoir. Une route départementale sert de limite sur plus de 1 kilomètre.

Thann, carte maximum, 1/07/1961.

À la sortie opposée de la RN 66, à l’ouest, la commune de Bitschwiller-lès-Thann touche la ville mais de façon plus diffuse ; cette zone est une extension du XIXe siècle et certains secteurs sont en voie de reconversion. Bien que située entre deux versants de la vallée inférieure de la Thur, le haut du Grumbach et la Rochelle, la zone y est donc devenue ces dernières années moins dense. Une nouvelle zone artisanale et résidentielle devrait y voir le jour dans les années à venir.

Plus au sud, une partie du village de Leimbach, dont le centre n’est qu’à 2,5 km de Thann, touche la ville mais, le relief étant plus marqué, des vergers et des forêts séparent encore par endroits de quelques centaines de mètres la ville et le village. Sur cette croupe, cependant, quelques programmes immobiliers très récents étendent le tissu urbain et réduisent la surface des vergers dont il est prévu de préserver les derniers hectares à la marge du ban communal.

Au nord et au nord-est, le relief est très pentu et ne laisse la possibilité à aucune extension urbaine significative. Le point culminant du ban communal, le Becherkopf, se situe au nord à 3,2 km du centre de la ville à 922 mètres d’altitude.

D’une vue aérienne, mais aussi de l’intérieur de la ville, Thann forme avec Vieux-Thann une conurbation marquée de 10 857 habitants (respectivement 7 985 et 2 872 selon les chiffres INSEE sans double compte de 2009) étendue sur 4,6 km prolongée par la zone industrielle inter communautaire située sur le ban de Vieux-Thann. Cette conurbation de forme générale circulaire dont la partie la plus opulente s’étend le long de la Thur, occupe vers le sud l’espace offert par le seuil de la vallée de cette rivière, ce qui n’est pas sans rappeler la situation analogue des cités voisines de Masevaux, Guebwiller, Munster et Kaysersberg, due à l’orientation est-ouest des vallées haut-rhinoises.

Ville de Thann, entier postal allemand.

Rien ne paraît mieux établi que la part attribuée par la légende aux comtes du pays, c’est-à-dire aux Ferrette, dans la fondation de Thann. Le château de Thann était un des alleux de cette puissante famille, qui le posséda sans trouble jusqu’au moment où les crimes, dont elle se rendit coupable, couronnés par un parricide, emportèrent la confiscation de ce domaine au profit de l’empire. En 1234 Henri VII, roi des Romains, fit don à l’évêque Berthold de Strasbourg de tous ses droits sur le château de Thann, qu’il distingue déjà en château neuf et château vieux, et de toutes ses dépendances ; deux ans après, l’empereur Frédéric II renonça également en faveur de l’église de Strasbourg au vieux et au nouveau château de Thann, y compris le péage antique qui en relevait. Ce péage ainsi désigné en 1236, fait supposer l’existence d’une importante voie de communication à travers la vallée, fort antérieure à la translation de la relique. Les Ferrette eux-mêmes prêtèrent les mains à cet arrangement, et en 1251 le comte Ulric Ier – le parricide – résigna tous les droits sur le château de Thann et ses dépendances au profit de l’évêque Henri de Strasbourg, pour les reprendre aussitôt en fief. Vingt ans plus tard, Ulric Ier, du consentement de son fils Thiébaud, vendit à l’évêque Henri de Bâle le reste de ses possessions, y compris le village de Thann, séparé du château par la Thur, moyennant la somme de 380 marcs d’argent, et cette aliénation fut également suivie de la conversion des domaines achetés en fiefs en faveur des vendeurs.

Thann, essais de couleurs.

Ce fut sous le règne du comte Thiébaud (1275-1340) que Thann parait avoir été entouré de ses premières murailles. Elle a été érigée en ville en 1290. Au moment de la formation des communes, sa situation lui donna une importance exceptionnelle, et rien ne le prouve mieux que les fréquents séjours qu’à partir de ce moment les Ferrette firent à Thann. De nombreux diplômes, au nom du comte Thiébaud, sont datés de ce lieu ; ce fut lui qui en 1297 fit don à des religieux franciscains du terrain où s’élevait encore avant la Révolution française un couvent de cet ordre, reconstruit au commencement du dernier XVIIe siècle et transformé ensuite en hôpital ; ce fut encore lui qui fonda en 1304, de concert avec « la communauté hongroise de la ville de Thann » une chapelle dédiée à saint Michel qui fut annexée à l’église paroissiale.

8ème centenaire de la ville de Thann, 2/07/1961.

La ville eut à souffrir du conflit 1914-18  et le peintre officiel aux armées, François Flameng, immortalisa les douloureux événements de ce conflit dont l’éclatement d’une bombe près de l’église. Ces nombreux croquis et dessins parurent dans la revue L’Illustration.

Au moment de la déclaration de la guerre, le 1er août 1914, toute l’Alsace était allemande. Dès le 7 août, Thann fut prise par les troupes françaises. Alors que les combats faisaient rage en 1915 au Hartmannswillerkopf, à 9 km, en direction de Soultz, et qu’il fallut attendre quatre ans pour que la totalité de l’Alsace redevienne française, toute la région allant de Saint-Amarin à Dannemarie ne fut jamais reprise. Le maréchal Joffre se rendit plusieurs fois à Thann qui était devenue la capitale de l’Alsace

française. La frontière se stabilisa entre Vieux-Thann et Cernay. Aspach-le-Haut était tenue par les Français, tandis qu’Aspach-le-Bas, où passait une voie ferrée, resta aux mains des Allemands (septembre 1914), coupant tout passage en plaine à l’abri de l’occupant. C’est pourquoi fut construite, jusqu’à la fin de 1914, la route reliant les vallées de la Doller et de la Thur, permettant une jonction entre Thann et Masevaux en évitant le secteur contrôlé par l’ennemi.

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Sources : Wikipédia, YouTube.