Vladimir Vyssotski, auteur-compositeur interprète et acteur.

Vladimir Semionovitch Vyssotski (en russe : Владимир Семёнович Высоцкий), né le 25 janvier 1938 et mort le 25 juillet 1980 (à 42 ans), est auteur-compositeur-interprète et un acteur de théâtre et de cinéma soviétique russophone.


Vladimir Vyssotski est né à Moscou d’un père officier supérieur,  d’ascendance paternelle juive biélorusse et de lignée maternelle juive ukrainienne ; et d’une mère russe, interprète d’allemand. En décembre 1946, ses parents divorcèrent. Au terme d’une enfance en RDA, il rejoint Moscou, tente des études d’ingénieur en 1955 et commence une carrière d’acteur en 1959, sa seule carrière officielle au début des années 1960, rejoignant le théâtre de la Taganka en 1964.

Parallèlement, il commence à composer des poèmes et des chansons, partiellement politiques, mais généralement simplement « humaines ». Au départ, ces chansons n’étaient pas destinées à un large public, et leur succès fut fortuit. Lors d’une soirée entre artistes, un ami se décide à l’enregistrer. La cassette circule, est copiée, et ce n’est qu’à partir de là qu’il commence sa carrière de chanteur. S’il est reconnu par les autorités soviétiques comme acteur, ses chansons ne seront jamais autorisées (car ne correspondant pas à la politique artistique communiste) et, par conséquent à quelques exceptions près, jamais enregistrées en URSS. Le succès fut immédiat et l’interdiction officielle ne fit qu’accroître l’intérêt. Mais ce qui attirait le plus le public russe est que Vyssotski osait exprimer la vie de ses  concitoyens. Malgré les interdictions, circulaient de nombreuses copies illégales de ses chansons, y compris au sein des élites soviétiques, partagés entre rejet et fascination pour ses œuvres parodiques. Quant aux annulations répétées de ses concerts par les autorités, prétextant une hypothétique maladie du chanteur, celui-ci venait les annoncer publiquement sur scène. Malgré tout, des concerts clandestins furent organisés régulièrement. En 1980, le label gouvernemental Melodiya fit paraître Песни (Chansons), un 33 tours à la production soignée avec l’ensemble philharmonique du label [Melodiya Stereo C60-14761.2].

Vladimir Vyssotski tourne dans une trentaine de longs métrages pour le cinéma et télévision. Il a particulièrement marqué les spectateurs avec son rôle de Gleb Jiglov dans le film culte Il ne faut jamais changer le lieu d’un rendez-vous (1979) de Stanislav Govoroukhine adapté du roman de Gueorgui et Arkadi Vaïner. C’est d’ailleurs l’un des rares films où l’acteur n’interprète pas de chansons. Avec Edouard Volodarski Vyssotski a coécrit Les Vacances à Vienne (Венские каникулы), l’histoire de quatre militaires soviétiques capturés par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale qui s’évadent la veille de la capitulation du Troisième Reich et vivent toute sorte d’aventures sur l’ancien territoire ennemi. Les auteurs espéraient en tirer un film où Vyssotski pourrait interpréter l’un des héros, mais encore une fois la censure soviétique ne l’a pas approuvé. En juin 2017, l’agence de presse RIA Novosti a annoncé que le réalisateur russe Fiodor Bondartchouk projetait le tournage des Vacances à Vienne.

En 1969, Vyssotski se marie avec l’actrice française d’origine russe Marina Vlady. Celle-ci connaît bien les nuits blanches de Vyssotski, se réveillant, marmonnant quelques mots et se dirigeant vers son bureau pour écrire une nouvelle chanson.

Grâce à son mariage avec Marina Vlady, Vyssotski a l’occasion de sortir d’URSS, de se rendre en France, aux États-Unis ou encore au Mexique en avril 1977, et d’y enregistrer quelques disques, dont un interprété partiellement en français (adaptations par Maxime Le Forestier), paru chez Polydor, mais qui n’a jamais été édité en CD. Comme Alexandre Vertinski un demi-siècle plus tôt, il ne pouvait s’acclimater dans un pays étranger, et rentrait rapidement après chaque départ.

D’après les mémoires de Marina Vlady, Vladimir Vyssotski et Mikhaïl Chemiakine rencontrèrent Kalou Rinpoché lors d’une de ses visites en France, pour arrêter leur excessive consommation d’alcool. Kalou Rinpoché raconta une parabole bouddhiste supposée avoir permis à Vyssotski et Chemiakine de s’abstenir de boire durant à peine un an.

Le travail constant d’acteur et de chanteur, le manque de sommeil, l’alcool et le tabac ainsi que les interdictions et la non-reconnaissance officielle du chanteur, laissèrent beaucoup de traces. Vyssotski meurt en 1980 d’une crise cardiaque à Moscou à l’âge de 42 ans en plein Jeux olympiques. Il est enterré au cimetière Vagankovo. Malgré le silence des médias, une foule de près d’un million d’admirateurs (chiffre annoncé dans le documentaire Adieu camarades ! : émission Culture infos – ARTE 2011) lui rendit un dernier hommage à son enterrement (probablement la plus importante manifestation populaire spontanée de toute l’histoire de l’Union soviétique).

Certains chanteurs comme Boulat Okoudjava et Youri Vizbor composèrent une chanson d’adieu en sa mémoire. Le chanteur politique polonais Jacek Kaczmarski, qui s’était en partie inspiré des chansons de Vyssotski, rédigea à cette occasion Epitafium dla Włodzimierza Wysockiego (Épitaphe pour Vladimir Vyssotski).

Source : Wikipédia.

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