Ville d’Olomouc (Tchéquie).

Olomouc ; en allemand : Olmütz ; en polonais : Ołomuniec, ; en dialecte local : Holomóc ou Olomóc) est une ville de la Tchéquie, chef-lieu de district et capitale régionale. Elle se trouve dans la région historique de Moravie. Sa population s’élevait à 101 825 habitants en 2023.

Avec Brno, Olomouc est l’autre centre historique, politique, religieux et universitaire de la Moravie. Elle abrite l’université Palacký et l’archevêché de Moravie. Elle est la ville principale du pays de Haná (en tchèque : Hanácko ou « Hanaquie »), qui présente une identité culturelle marquée dans le contexte tchèque.

Olomouc se trouve au centre-nord de la Moravie, sur les rives de la Morava, à 65 km au nord-est de Brno, à 78 km à l’ouest-sud-ouest d’Ostrava et à 209 km à l’est-sud-est de Prague.


Bien que la région n’ait jamais fait partie de l’Empire romain, une légende qui existe depuis la Renaissance affirme que Jules César aurait fondé la ville sous le nom de Iuliomontium (« Mont Jules ») qui serait devenu Olomutium puis Olomutz. Cela reste invérifiable, mais les fouilles archéologiques dans l’enceinte de la ville ont exhumé des fortifications. Pour les tenants de l’hypothèse romaine, c’est le travail d’une légion romaine venue de Pannonie pour combattre les Marcomans. Pour les autres, il peut s’agir d’une motte castrale remontant à Samo de Bohême5. Pour les linguistes, Olomouc dériverait du vieux-tchèque holo et mauts signifiant « chauve-mont ».

Dans l’antiquité, la ville est une des étapes de la route de l’ambre, qui relie la Baltique à l’Italie (Aquilée, Venise, Rome), par Wrocław (Vratislavie, Breslau), Olomouc (Olomuntium, Olmütz), Brno (Eburodunum, Bruna, Brünn, Brin), Bratislava (Prešporok, Prešpurk, Pressburg), Sopron, Ljubljana. Pendant le Moyen Âge, Olomouc et Brno rivalisent pour la prééminence en tant que capitale du margraviat de Moravie. Olomouc, qui reste à ce jour la métropole de l’Église catholique morave, perd définitivement la suprématie politique en 1640 lorsque l’empereur Ferdinand III choisit comme capitale Brünn, plus proche de Vienne, alors que la guerre de Trente Ans éclate et que la noblesse morave, dans sa grande majorité, embrasse la réforme protestante.

L’occupation d’Olmütz, de 1642 à 1650, par les troupes protestantes suédoises, accueillies en libératrices par les protestants locaux, poussent les Habsbourg, partisans de la Contre-Réforme, à lui préférer Brünn, et l’écart économique entre les deux villes s’accentue. Reconquise par les armées impériales qui répriment les protestants, Olmütz se voit dotée de fortifications par l’impératrice Marie-Thérèse, reine de Bohême et de Hongrie.

Jusqu’en 1918, la ville de Olmütz – Olomouc fait partie de l’empire d’Autriche, puis de l’Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), et c’est une ville autonome du district de même nom, l’un des 34 Bezirkshauptmannschaften en Moravie.

La cour impériale autrichienne se réfugie à Olmütz lors de l’insurrection viennoise d’octobre 1848, durant la révolution de 1848. C’est au palais d’Olmütz, le 2 décembre 1848, que l’empereur Ferdinand abdique en faveur de son neveu l’empereur François-Joseph.

Mais c’est en lien avec la « reculade d’Olmütz » que la ville est le plus souvent citée. À la conférence d’Olmütz du 29 novembre 1850, Frédéric-Guillaume IV de Prusse renonce à devenir le souverain d’un Empire allemand rénové, car il ne veut pas recevoir la couronne des députés révolutionnaires allemands qui la lui offrent, illégitimes selon sa logique aristocratique, et il se heurte au veto du nouvel empereur François-Joseph Ier d’Autriche. Le chancelier de Frédéric-Guillaume IV, le baron Otto Theodor von Manteuffel rencontre donc à Olmütz son homologue autrichien Edmond de Schwarzenberg et lui fait part de cette renonciation. Les nationalistes allemands comprennent alors que pour réaliser l’unité allemande, il faudra se passer de l’Autriche et même briser par la force son opposition, ce que Otto von Bismarck, nommé en 1862 chancelier du royaume de Prusse, réalise en 1866, après la bataille de Sadowa.

Dans le contexte de la renaissance tchèque et le l’austroslavisme, des tensions se font jour à Olomouc dans la seconde moitié du XIXe siècle entre les populations de langues tchèque et allemande. La population du centre-ville historique, majoritairement allemande ou germanisée et plutôt aisée s’oppose alors à celle des faubourgs, majoritairement tchèque et plus modeste, ce qui retarde la démolition des remparts et l’extension de la ville. Après l’indépendance de la Tchécoslovaquie, la communauté urbaine du « Grand Olomouc » (Velká Olomouc) est créée en 1919 en réunissant à la ville deux faubourgs et onze villages.

Privée des privilèges de la période autrichienne, la population germanophone, dans sa grande majorité, se laisse séduire par les thèses nazies et applaudit l’arrivée des troupes allemandes le 15 mars 1939 ; le conseil municipal, totalement germanisé, propose même de donner le nom d’Adolf Hitler à la place principale de la ville. L’antisémitisme se développe en son sein et la synagogue est détruite par des nazis locaux, le jour même de l’entrée de la Wehrmacht dans la ville. L’importante population juive à l’histoire millénaire est déportée et, en quatre ans, disparaît presque entièrement dans la Shoah en Bohême-Moravie.

Le patrimoine bâti est pour l’essentiel épargné par la guerre ; faute d’explosifs, seule l’horloge astronomique du xve siècle est symboliquement détruite par les troupes allemandes en retraite. À la suite des accords de Potsdam, les germanophones qui n’avaient pas fui avec le repli de la Wehrmacht, sont chassés de la ville vers l’Allemagne. Seuls sont autorisés à rester ceux qui avaient combattu contre le nazisme aux côtés de la résistance tchèque.

 

 

Source : Wikipédia.

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