Ville de Kragujevac (Serbie).

Kragujevac (en serbe cyrillique : Крагујевац) est une ville serbe située dans le district de Šumadija. Kragujevac est le centre administratif du district. Au recensement de 2011, la ville intra muros comptait 150 835 habitants et son territoire métropolitain, appelé Ville de Kragujevac (Град Крагујевац et Grad Kragujevac), avec les cinq municipalités qui le composent.

Kragujevac est, par sa population, la quatrième ville de Serbie après Belgrade (1 659 440 hab), Novi Sad (370 101 hab) et Niš (250 518 hab). Elle est située sur les rives de la rivière Lepenica.

La ville a été fondée en 1476. Entre 1818 et 1839, sous le règne du prince Miloš Obrenović, Kragujevac fut la capitale de la Principauté de Serbie. Le premier lycée du pays y ouvrit ses portes en 1833, ainsi que la première imprimerie du pays. La ville fut dotée d’un Théâtre national en 1835, puis d’une Académie militaire en 1837. Après la Haute école de Belgrade, une université y fut créée en 1838 et l’actuelle Université de Kragujevac y fut instituée en 1976.

Kragujevac est également connue pour ses usines d’armement et pour l’usine de construction automobile Zastava, qui produit la Yugo, la Florida, la Zastava 10 (Punto sous licence Fiat) ainsi que la Skala. Depuis la fusion FIAT avec Chrysler, FCA y produit les modèles 500L.

Plus de deux cents sites archéologiques situés dans la région de la Šumadija attestent d’une présence humaine dès le Paléolithique. Après la chute du Despotat de Serbie en 1459, la région de Kragujevac passa sous la  domination de l’Empire ottoman. La première mention de la ville remonte à des archives turques (le Tapu-Defter) datées de 1476, son nom provenant d’un certain Kraguj, propriétaire du domaine sur lequel fut édifiée la ville ou, selon une autre tradition, du mot kraguj, qui désigne une espèce d’épervier commune dans la région ; à cette époque, la localité comptait 32 foyers.

La prospérité de Kragujevac remonte aux lendemains du premier et du second second soulèvement serbe contre les Ottomans : la ville fut libérée de la domination turque en 1818 et le prince Miloš Obrenović en fit alors la capitale de la principauté de Serbie. Kragujevac resta la capitale du pays jusqu’en 1841, puis elle fut supplantée dans cette fonction par Belgrade. La première constitution serbe y fut proclamée en 1835. En tant que capitale, la ville connut un important développement et, par les réalisations alors accomplies, la ville est parfois encore connue sous le surnom de « Première en Serbie » : première capitale de l’État serbe moderne, elle accueillit la première cour de justice en 1820, la première école secondaire en 1833, le premier théâtre en 1835, le premier lycée en 1838 etc. Centre intellectuel réputé, Kragujevac fut fréquentée par de nombreux savants et de nombreux artistes.

À partir de 1851, la ville connut un important essor avec l’installation d’une fonderie de canons et, de fait, aux XIXe et XXe siècles, la première industrie de Kragujevac fut celle de l’armement, encore favorisée lorsque la ligne de chemin de fer Belgrade–Niš fut inaugurée en 1886. La première centrale électrique du pays y fut construite en 1884.

Pendant la Première Guerre mondiale, en 1914 et 1915, Kragujevac redevint un temps la capitale du royaume de Serbie ; elle hébergea alors de  nombreuses institutions du pays, et en particulier le haut commandement de l’armée.

Le 6 avril 1941, Belgrade avait été bombardée par l’aviation allemande et le 17 avril 1941, le royaume de Yougoslavie avait dû capituler. Dès le mois de mai, Draža Mihailović, un fidèle partisan de la monarchie, coordonna l’action des résistants tchetniks contre les occupants nazis et Josip Broz Tito, à la tête des partisans communistes, entra en résistance à partir de juillet11. Le 16 septembre, Hitler signa l’ordre de pacifier les Balkans « par les moyens les plus énergiques ». Du 16 septembre au 2 décembre 1941, Franz Böhme exerça la fonction de gouverneur militaire en Serbie, avec comme mission d’appliquer l’ordre en Serbie. La règle fut d’exécuter 100 Serbes ou Juifs pour tout Allemand tué. Le 19 octobre 1941, en représailles à la mort de soldats allemands, Böhme ordonna le massacre de Kragujevac ; le 21 octobre et les jours suivants, environ 5 000 civils furent exécutés, faisant de Kragujevac une ville martyre au même titre qu’Oradour-sur-Glane ou Lidice. Parmi les morts, on compte un grand nombre de jeunes gens, arrêtés dans leur école ou dans leur lycée. Encore aujourd’hui, le monument en l’honneur des élèves tués lors de ce massacre est considéré comme un symbole de Kragujevac. Cette atrocité a inspiré à la poétesse Desanka Maksimović son poème intitulé Krvava bajka, le « conte de fée sanglant ».

Après la guerre, Kragujevac connut un important développement industriel. La ville exporta des automobiles, des camions et toutes sortes de véhicules destinés à l’industrie. Parmi ses autres activités, on peut citer les armes de chasse, l’industrie du cuir et le textile. La plus grande entreprise de la ville fut l’usine Zastava, grand fournisseur pour l’emploi local.

En revanche, à l’époque de Slobodan Milošević, l’industrie de Kragujevac subit une crise importante, en raison des sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Serbie. Le centre industriel Zastava (automobile, armement) fut détruit par les bombardements de l’OTAN en 1999. En 2004, il fut complètement reconstruit ; il exporte des armes réputées pour la qualité de leur acier. Kragujevac est également la ville des constructeurs automobiles : on y fabrique actuellement la Zastava Z10 by Fiat, une Fiat Punto II rebadgée Zastava.

Depuis 1976, Kragujevac est également devenue le siège de l’Université de Kragujevac.

Source : Wikipédia.

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