Ville de Barcelone (Espagne).

Barcelone ; en catalan : Barcelona ; en espagnol : Barcelona est la capitale administrative et économique de la Catalogne, de la province de Barcelone, de la comarque du Barcelonès ainsi que de son aire et de sa région métropolitaines, en Espagne.

Barcelone est la deuxième ville d’Espagne au regard de la population, de l’économie et des activités, la onzième ville la plus peuplée de l’Union européenne et la sixième en incluant sa banlieue : en 2018, 4,84 millions de personnes vivent dans l’agglomération barcelonaise. La majeure partie des municipalités adjacentes sont en outre rassemblées dans l’aire  métropolitaine de Barcelone.

Située sur le littoral méditerranéen, elle est traversée par les fleuves Llobregat et Besòs et bordée à l’ouest par la serra de Collserola qui culmine à 512 mètres (sommet : Tibidabo). Elle est considérée comme ville mondiale en raison de son importance dans les domaines de la finance, du commerce international, de l’édition, des arts, du divertissement et des médias. Barcelone est donc un centre économique majeur qui jouit de surcroît d’un des principaux ports méditerranéens et du deuxième aéroport espagnol derrière celui de Madrid-Barajas. Elle est aussi la ville qui possède le plus grand parc métropolitain du monde, le parc Collserola, devant Central Park à New York. Ayant été fondée par les Romains, la ville devint la capitale des comtes de Barcelone puis l’une des villes majeures de la Couronne  d’Aragon, avant de devenir la capitale de la principauté de Catalogne. Redessinée plusieurs fois pendant son histoire, elle est une destination touristique majeure et jouit d’un patrimoine culturel unique : le palais Güell (en 1984), la Casa Milà, le parc Güell, le palais de la musique catalane et l’hôpital de Sant Pau figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville est également connue pour avoir accueilli les Jeux olympiques en 1992 et, plus récemment, le siège de l’union pour la Méditerranée. Chaque année, la ville compte des millions de visiteurs, chiffre en augmentation régulière : en 2015, un total de 8 988 038 touristes ont visité Barcelone.

En 2014, Barcelone a été désignée comme capitale européenne de l’innovation. Cette même année, Xavier Trias, ancien maire de Barcelone, lance le défi à toutes les villes du monde de rejoindre le mouvement Fab City et que chacune devienne autosuffisante pour 2054.


Des fouilles ont mis au jour une partie de la cité romaine de Barcino, exposée au musée d’Histoire de la ville. Ces travaux archéologiques ont permis à la Mairie de Barcelone de publier un dossier historique consacré à l’histoire de la ville depuis ses origines jusqu’à l’époque contemporaine. Ces recherches historiques mettent fin à la légende attribuant à tort à Hannibal Barca la fondation de Barcelone. Elles affirment que cette installation revient au fils de l’empereur Auguste.

Barcino était à cette époque une petite place fortifiée, peuplée au maximum de deux mille habitants essentiellement militaires, aux côtés de Bætulo (Badalone). C’était l’une des places mineures de la Catalogne contemporaine. Empuriæ et surtout Tarraco, capitale de l’Hispanie citérieure occupaient les premiers rangs.

En décembre 414, Barcino est prise par les Wisigoths d’Athaulf venant d’Italie. À la chute de l’Empire romain, elle devint capitale du Royaume wisigoth (415, 507-510 et 531-548). Lors de cette période de transition de l’antiquité au Moyen Âge, les nouvelles fortifications et la position stratégique donnèrent à Barcino un rôle plus important. Elle dépassa alors Tarraco qui déclina après avoir été rasée par les Vandales.

En 714-716, les armées musulmanes sous le commandement de Mûsâ Ibn Nusayr prennent la ville lors du premier assaut. Le nom de Barcino évolue alors en Barshinûna, Barjlûna ou encore Barshalûna et y nomment le gouverneur Sulayman Ibn Yaqzan Ibn al-Arabi. Barcelone fait alors partie d’al-Andalus.

En 801, les Carolingiens conquièrent la ville ; ils la transforment en capitale du comté de Barcelone, avant de l’incorporer à la marche d’Espagne (Marca Hispanica, à traduire plus justement par Marche hispanique). En 856, elle est à nouveau occupée par les Arabes29. En 859, Barcelone est pillée par les Vikings du chef Hasting, qui viennent de Nantes et avaient hiverné en Camargue. Avec le temps, le comté acquit une certaine indépendance vis-à-vis de la dynastie carolingienne dont le règne se termine officiellement au Xe siècle. En 985, Al-Mansur, le tout puissant vizir du calife omeyyade de Cordoue, ville située au sud d’al-Andalus, prend d’assaut Barcelone. Le comte Borrell II demande de l’aide à son suzerain Lothaire de France. Ni lui, ni son allié byzantin ne pouvant lui venir en aide, comme l’obligeait le droit féodal, le comté dénonce ses liens de suzeraineté et prend une indépendance de fait.

Paradoxalement, cet événement va marquer le début d’une phase  d’expansion de la Catalogne ; ce mouvement va impliquer les autres États de la Marche Hispanique. D’une part, de nombreux Mozarabes et Juifs fuyant les persécutions dans le califat de Cordoue, vont trouver refuge dans les anciens États de la Marche Hispanique ; ils y amènent toutes leurs connaissances et leur culture (en ce temps-là, on ne parlait pas encore — en castillan — de « pureté du sang »). D’autre part, pour pouvoir reconstruire, les paysans vont louer leurs services comme mercenaires du calife. Revenus en Catalogne, ils vont s’organiser pour se défendre et emploieront les techniques agricoles utilisées dans le califat de Cordoue. Ils vont ainsi bâtir des moulins et irriguer la terre. Les échanges commerciaux avec le califat vont se développer rapidement. Il en résulte une poussée démographique et un développement des techniques dès la fin du Xe siècle. La poussée monastique et le développement du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle vont permettre la transmission de cette poussée technique aux autres États de la marche d’Espagne, puis au reste de l’Europe. Ce développement des techniques s’accompagne aussi d’une grande expansion de la culture. Le pape Sylvestre II étudia à Barcelone où il compléta sa formation dans le domaine scientifique. Il remet à l’honneur la culture antique à travers Virgile, Porphyre de Tyr, Aristote, Cicéron et Boèce. C’est par ce dernier qu’il s’initie à l’arithmétique. De là, il aborde les calculs pratiques et fabrique une table à compter, l’abaque dite de Gerbert.

Autre fait majeur, la présence de paysans soldats, propriétaires de leur moulin, conduisit à une interprétation non-absolutiste du féodalisme. Les comtes-rois (plus tard devenus rois d’Aragon, de Valence et de Majorque) durent composer avec leur tiers état. La mise en place d’un État féodal en Catalogne au cours du XIe siècle n’impliqua pas seulement le comté de Barcelone, qui prit une certaine dominance sur les autres comtés de la Marche. Barcelone devint le centre d’un territoire qui comprenait l’actuelle Catalogne, différentes possessions maritimes, ainsi que la confédération catalano-aragonaise (1282-1412) pendant une bonne partie de son histoire. Barcelone fut l’une des principales puissances méditerranéennes du xiiie au XVe siècle, centre d’un important commerce maritime rivalisant avec Gênes, Pise et Venise.

À partir du XIVe siècle, la ville entre dans une période de déclin à la suite de l’extinction de la dynastie catalane et la succession par la famille castillane des Trastamara, qui culmine avec le mariage de Ferdinand II d’Aragon et d’Isabelle de Castille (les « Rois catholiques »). Dès lors, la tradition pactiste des institutions catalanes se heurtera au modèle absolutiste de la monarchie castillane. Barcelone est une première fois dévastée à la suite de la  proclamation de la république de Catalogne sous protection française (1640 à 1652, année où les Français sont assiégés dans la ville). Lors de la guerre de Succession (1701-1714), Barcelone, comme la plupart de la Catalogne, prit le parti de l’archiduc Charles contre le roi Bourbon, Philippe V. Après le siège de 1697, la ville s’ouvre à l’armée de l’archiduc et le proclame roi sous le nom de Charles III. Barcelone est assiégée par les Franco-Espagnols en 1705 et 1706, puis à nouveau de juillet 1713 à septembre 1714. La capitulation a pour conséquence, dans le cadre de la politique centralisatrice et  répressive des Bourbon, la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat). La reprise économique commencée à la fin du XVIIe siècle et l’industrialisation au XIXe siècle permettent à Barcelone de redevenir un important centre politique et culturel. Comme dans le reste de la Catalogne, la révolution industrielle à Barcelone fait la part belle à l’industrie textile.

La Ville fut touchée en 1819 par la deuxième pandémie de peste, comme le montre le tableau d’Horace Vernet réalisé en 1822, intitulé Peste à Barcelone en 1819 et conservé au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Dès le début du XIXe siècle av. J.-C., Barcelone réclamait la démolition des murailles et de la citadelle devenues inutiles, après le siège de la ville en 1823 lors de l’expédition d’Espagne. Ces installations étaient essentiellement répressives et non défensives. Elles furent utilisées par le général Espartero en 1842 pour bombarder la ville. La démolition fut finalement tolérée, puis autorisée, en 1854, grâce au soutien de Pascual Madoz, homme politique et écrivain, qui fut gouverneur de Barcelone durant 75 jours, à fin de lutter contre l’épidémie de choléra. Ceci permettra la mise en œuvre d’un ambitieux projet d’urbanisation, le Plan Cerdà. En 1888, Barcelone organise sa première exposition universelle, qui permit l’expansion du modernisme catalan, mouvement qui marque profondément la ville et qui dura jusqu’à la seconde exposition universelle de la ville en 1929, où le noucentisme prit le relais.

Le 14 avril 1931, à la suite des élections municipales le candidat du parti républicain catalan ERC, Francesc Macià, une heure avant la proclamation de la République espagnole, proclama la République catalane qui aboutit finalement à l’autonomie de la Catalogne. À partir de 1936, l’Espagne s’embrasa lors de la guerre civile : Barcelone soutenait les forces républicaines et organisa en juillet 1936 les olympiades populaires pour contester l’organisation des Jeux olympiques de Berlin. La société barcelonaise changea considérablement pendant cette période. L’écrivain George Orwell en fit cette description : « C’était bien la première fois dans ma vie que je me trouvais dans une ville où la classe ouvrière avait pris le dessus. À peu près tous les immeubles de quelque importance avaient été saisis par les ouvriers. Tout magasin, tout café portait une inscription vous informant de sa collectivisation. Les garçons de café, les vendeurs vous regardaient bien en face et se comportaient avec vous en égaux. Les tournures de phrases serviles ou même simplement cérémonieuses avaient pour le moment disparu. Et le plus étrange de tout, c’était l’aspect de la foule. À en croire les apparences, dans cette ville les classes riches n’existaient plus. Et surtout il y avait la foi dans la révolution et dans l’avenir, l’impression d’avoir soudain débouché dans une ère d’égalité et de liberté ». La ville fut durement bombardée par les Italiens en mars 1938 avant d’être prise par les forces franquistes en février 1939.

Depuis la fin des années 1970, Barcelone a entamé un nouveau  développement culturel et urbain sous la supervision de Josep Acebillo Marin, qui lui a donné son attractivité contemporaine. Le retour de la démocratie, de l’autonomie, la participation croissante de la société civile, des réformes urbaines importantes ainsi que quelques événements internationaux comme les Jeux olympiques d’été de 1992 ont transformé la ville en cité cosmopolite attirant le tourisme international. En 2003, Barcelone accueillit le quinzième festival Europa Cantat.

Le 17 août 2017, Barcelone est frappé par un attentat à la voiture-bélier sur la Rambla qui fait quinze morts et une centaine de blessés.

Source : Wikipédia.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.