Ville d’Adana (Turquie).

Adana (en turc Adana ; en grec ancien Ἄδανα (Ádana) ; en arménien Ադանա (Adana) ; en kurmandji Edene) est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom, située à 30 kilomètres de la côte méditerranéenne. La ville comprend quatre districts, Yüreğir, Çukurova, Sarıçam et Seyhan. Avec 1 572 000 habitants, Adana est une des villes les plus dynamiques et la cinquième ville de Turquie après Istanbul, Ankara, Izmir et Bursa. Pour les Turcs, la ville est associée à la gastronomie, notamment le kebab, le şalgam suyu (jus de navet) et les oranges, un climat chaud et la culture du coton.

Située à 30 kilomètres de la côte méditerranéenne, elle s’ouvre sur la plaine de Cilicie, aujourd’hui dénommée plaine de Çukurova, une terre fertile baignée par la rivière Seyhan (l’ancien Saros), barrée par un barrage et qui s’étend jusqu’aux contreforts des Monts Taurus.


L’histoire d’Adana remonte à l’époque des Hittites au XIVe siècle av. J.-C. Les Grecs s’y sont installés dès le Xe siècle av. J.-C. Les Assyriens s’emparent de ce territoire qui est ensuite englobé dans le royaume d’Antiochos IV Épiphane et passe ensuite sous le contrôle des Romains. Au IIe siècle, sous le règne de l’empereur Hadrien, le grand pont de pierre d’Adana (en turc Taşköprü) est construit pour traverser le fleuve Seyhan. Bien que seules quatorze arches sur les vingt-et une que comportent le pont soient d’origine, ce pont fut d’une grande importance dans les échanges commerciaux entre l’Anatolie et la Perse.

La ville passe ensuite sous la domination byzantine. Les Byzantins reprennent Adana aux Arabes en 964, et la perdent après la victoire en 1071 des Turcs Seldjoukide à la Bataille de Manzikert. Eux-mêmes ne la gardent que jusqu’en 1097, quand Tancrède, l’un des chefs de la Première croisade, s’en empare. Puis elle est incorporée en 1132 au Royaume arménien de Cilicie, qui la conserve jusqu’en 1359, sauf entre 1137 et 1170 où elle appartient aux Byzantins. En 1268, la ville est en grande partie détruite par un terrible tremblement de terre, puis reconstruite.

En 1359, la ville redevient turque quand, vaincu par les Mamelouks, Constantin III d’Arménie la cède à l’Égypte. Dès lors de nombreuses familles turques s’y installent, dont les Ramazanides, turkmènes d’origine oghouze, qui deviennent vassaux de l’Empire ottoman en 1516. En 1608, avec l’extinction des Ramazanides, Adana devient la capitale d’une province ottomane, l’eyalet d’Adana et plus tard le vilayet d’Adana. Dans les années 1833-1841, elle est temporairement conquise par l’Égypte de Méhémet-Ali.

Cependant un grand nombre d’Arméniens continuent de s’y installer au fil des siècles, formant une population prospère et créatrice. À la fin du XIXe siècle, le sultan Abdülhamid II, animé par le panislamisme, sorte de nationalisme musulman, met en œuvre une campagne de massacres d’Arméniens qui, en 1896, fait plus de 200 000 morts. L’Europe indignée n’intervient toutefois pas et les Arméniens de l’empire et de la diaspora, sous le choc, accueillent positivement l’arrivée au pouvoir du mouvement « Union et Progrès » qui promet la réconciliation entre les religions et les ethnies de l’empire. Mais les Jeunes-Turcs à la tête du mouvement, répondent aux protestations de dévouement des Arméniens, avant même la chute du sultan, par une nouvelle série de massacres dans la ville d’Adana et ses alentours entre les 14 et 27 avril 1909. À l’instar du sultan Abdülhamid, les Jeunes-Turcs sont animés par un nationalisme musulman, le panturquisme, qui place la race turque au-dessus des Arabes et des Perses. L’idée originale que « l’Empire de l’Islam sera assez vaste pour que nous puissions rompre tout contact avec les Chrétiens » a fait son temps et l’idée de régénération de la Turquie est finalement passée par une épuration de tous les « infidèles de l’Empire ». S’ensuit six ans plus tard la déportation et l’extermination méthodique sur ordre du gouvernement des mêmes Jeunes-Turcs en 1915. Ce sera le génocide arménien.

Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), les Français l’occupent de 1919 à 1922 pendant la campagne de Cilicie avant d’en être chassés par les nationalistes turcs de Mustafa Kemal. Adana redevient définitivement turque par le traité d’Ankara, le 5 janvier 1922.

Sourc : Wikipédia.

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