Ulugh Beg, astronome et mathématicien.

Ulugh Beg (rarement Oulugh Beg), né Muhammad Tāraghay, est un prince, puis sultan, de la dynastie timouride, né le 22 mars 1394 à Sultaniya (Iran), mort le 27 octobre 1449 (à 55 ans) à Samarcande (aujourd’hui en Ouzbékistan). Astronome et mathématicien, il est principalement connu pour avoir créé et dirigé l’équipe des Tables sultaniennes, un catalogue astronomique qui a fait époque.


Le vrai nom d’Ulugh Beg est Muhammad Tāraghay. Il est le fils de Châhrokh et le petit-fils de Tamerlan ; Tāraghay (« L’alouette ») était le nom de son arrière-grand-père. Sa mère, Gauhar Schad Agha, d’origine noble, est connue pour son propre rôle politique. Il est le frère de Baysunghur et le demi-frère d’Ibrahim Sultan et de Muhammad Juki. Le nom d’« Ulugh Beg » sous lequel il est connu, même de son vivant, signifie « Grand Prince » ; il est porté par Tamerlan lui-même.

La nouvelle de sa naissance, le 22 mars, parvient à Tamerlan, qui vient de soumettre la ville de Mardin, le 16 avril. Le conquérant montre sa joie non seulement en épargnant la population, mais en l’exemptant d’un tribut.

Dans les voyages qu’il fait dans sa jeunesse, Ulugh Beg visite probablement le site, en ruines, de l’observatoire d’Al-Tûsî à Maragha.

Il a dix ans en 1404 quand Tamerlan revient à Samarcande. On tient de grands banquets auxquels assistent l’ambassadeur de Chine et l’ambassadeur d’Espagne, Ruy Gonzáles de Clavijo. Les petits-fils sont chargés de recevoir les lettres de créance des ambassadeurs, de les porter à Tamerlan et de conduire vers lui les ambassadeurs. Tamerlan donne à cette occasion des épouses à cinq d’entre eux, dont Ulugh Beg, qui épouse Öge-Begüm (Öge-Biki). De plus Ulugh Beg est désigné pour gouverner Tachkent, Sayram, Yängi (maintenant Auliya-ata), Ashpara et la totalité du Mogholistan jusqu’à la frontière chinoise.

Ulugh Beg règne « trente-huit ans comme représentant de son père, et deux ans et huit mois comme prince indépendant de Transoxiane et des pays au nord et au sud ». Son domaine s’étend sur ce qui est aujourd’hui l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, le Kirghizistan, le sud du Kazakhstan et la plus grande partie de l’Afghanistan.

Il reçoit à seize ans de son père le pouvoir sur toute l’Asie centrale, sauf le Khorassan ; Ulugh Beg vivra à Samarcande et son père à Hérat. Mais tôt après, il donne tant de signes de maladresse en tentant de mater une rébellion que son père doit venir le tirer de son mauvais pas. Une grande victoire qu’il remporte contre des tribus ouzbèkes au début de sa trentaine est suivie d’une grande défaite.

Les passions d’Ulugh Beg, en dehors de la chasse et de la collection de livres, sont la science, particulièrement l’astronomie, et l’embellissement de sa ville. Il leur consacrera tout le temps qu’il pourra des 38 années de son gouvernorat ; ce sont les années où sera construit son observatoire et où seront compilées les Tables sultaniennes.

À la mort de son père, il devient sultan. Sa vie devient une suite de batailles. Il évince son neveu, ‘Ala-ud-Daula, du trône qu’il a usurpé à Hérat10 et détruit la ville de fond en comble ; après moins de trois ans comme sultan, il est assassiné sur l’ordre de son propre fils, ‘Abdul-Latif. « Océan de sagesse et de science », considéré comme un martyr après sa mort, il est enseveli « avec tous ses vêtements dans un sarcophage ».

Il s’était fait des inimitiés en donnant plus de poids à l’observation qu’au témoignage d’Aristote. Il avait fait scandale avec une fête, à l’occasion de la circoncision de son fils, où il y avait du vin. Des intégristes saisissent l’occasion de son assassinat pour raser l’observatoire.

Ulugh Beg orne Samarcande de splendides monuments et de parcs, dont plusieurs seront décrits au XVIe siècle par son petit-neveu Babur. Ce dernier fait entre autres remarquer qu’il y a une différence très notable entre la qibla (orientation vers La Mecque) de la mosquée construite par Ulugh Beg et celle d’un collège aussi construit par lui ; Bâbur fait l’hypothèse que la qibla de la mosquée est fondée sur des observations astronomiques.

La médersa et l’observatoire sont d’un intérêt particulier pour son œuvre scientifique.

Entre 1424 et 1429, il fait construire l’observatoire astronomique de Samarcande, réalisation plus remarquable encore que la médersa et pourvue d’instruments astronomiques sans équivalents jusque-là. Détruit après sa mort, il sera remis au jour en 1908 par V. L. Vyatkin, qui avait fait de cette recherche l’œuvre de sa vie. On y voit la partie souterraine d’un gigantesque sextant qui était à l’époque orienté vers le méridien du lieu.

Source : Wikipédia.

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