Tommaso Campanella, frère dominicain et philosophe.

Tommaso Campanella est un frère dominicain et philosophe italien, né le 5 septembre 1568 à Stilo (Calabre), mort le 21 mai 1639 à Paris. Il s’intéresse principalement à la politique de son temps (monarchie espagnole régnant alors sur la Calabre intégrée au Royaume des Deux-Siciles), et développe, notamment dans son ouvrage La Cité du Soleil, des thèses de philosophie politique qui tendent vers l’utopie. Il élabore également sa propre théorie de la connaissance.


Tommaso Campanella naît le 5 septembre 1568 en Calabre, à Stilo, dans une famille analphabète, sous le nom de Giovanni Domenico Campanella. Son père Géronimo est cordonnier.

Il entre à 14 ans dans l’ordre des Dominicains, où il reçoit le prénom Tommaso.

Lors d’un séjour à Naples en 1590, il publie une Philosophia Sensibus Demonstrata, œuvre marquée par les théories naturalistes : il est accusé d’hérésie et condamné à la prison. Libéré sous la condition de regagner la Calabre, il parcourt toutefois l’Italie pendant une dizaine d’années et se fait fréquemment condamner pour ses idées.

Il a connu Galilée, qu’il devait défendre plus tard, à Padoue. En 1598, Campanella rejoint enfin son couvent de Calabre, mais semble avoir en vue d’y instaurer une sorte de république théocratique. À nouveau arrêté, il est transféré vers Naples, alors sous domination espagnole, où il subit la torture avant d’être condamné, en 1602, pour hérésie.

Pendant ses vingt-sept ans de détention, Campanella rédige plusieurs ouvrages et correspond avec de nombreux savants. En 1623, il publie La Cité du Soleil (Civitas Solis), une utopie de république fondée sur la raison et l’amour de Dieu.

Libéré en 1626, il est rapidement arrêté à nouveau à Rome où il reste emprisonné jusqu’en 1629. Dès sa mise en liberté surveillée, il se réfugie en France, en 1634, où il finit sa vie.

Il devient l’ami de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et entretient une  correspondance avec lui. Campanella critique les thèses atomistes de Pierre Gassendi, ce qui lui sera reproché par Peiresc.

Campanella est protégé par le cardinal de Richelieu. Il éprouve le désir ardent de réformer les sciences théologiques et naturelles, et de s’appuyer sur la sensation pour ces dernières, ce pourquoi Victor Cousin le classe parmi les sensualistes.

Il est généralement considéré par les historiens de la philosophie comme un penseur qui a manqué de rigueur et de solidité dans sa construction d’un système, malgré sa forte volonté de lutter contre la scolastique et de rénover les sciences. Ouvert aux nouvelles façons de penser, il n’aurait cependant pas réussi lui-même à ouvrir une nouvelle voie prometteuse. On lui reproche par exemple d’utiliser l’astrologie, pourtant fréquemment intégrée à la philosophie de la Renaissance.

Louise Colet, qui écrit la notice de présentation d’un ensemble de ses Œuvres choisies, contenant des poèmes, la Cité du Soleil et une partie de la correspondance, réhabilite Campanella face à ces jugements partiellement négatifs. Elle rappelle l’influence de la Somme théologique de Thomas d’Aquin sur Campanella, dominicain italien comme le Docteur angélique. Louise Colet mentionne aussi la forte impression que fit le Discours de la méthode de René Descartes sur Campanella, qui chercha à rencontrer le philosophe français, sans succès. Descartes écrivit une lettre au père Mersenne pleine de mépris pour l’œuvre de Campanella (il cite le De sensu rerum). Louise Colet reproche à Descartes de ne pas avoir tenu compte du combat que Campanella mena pour faire triompher les idées nouvelles. Elle écrit que « si Campanella ne fut pas un des grands fondateurs de la philosophie moderne, on ne peut oublier qu’il a souffert pour elle, et qu’il a droit à l’admiration et au respect ».

Source : Wikipédia.

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