Štefan Osuský, homme politique et diplomate.

Štefan Osuský, né le 31 mars 1889 à Brezová pod Bradlom (en Autriche-Hongrie, dans l’actuelle Slovaquie) et mort le 27 septembre 1973 à Herndon (en Virginie, aux États-Unis), est un homme politique et diplomate slovaque. Il a notamment été ministre plénipotentiaire de Tchécoslovaquie à Paris de 1921 à 1940.


Štefan Osuský commence sa scolarité au lycée évangélique de Presbourg (la future Bratislava), mais il en est exclu sur décision des autorités hongroises pour avoir manifesté son patriotisme slovaque.

Il doit donc quitter l’Autriche-Hongrie pour poursuivre ses études et part pour les États-Unis où il suit des cours de théologie, de droit et de sciences à Springfield et Chicago. Il obtient un doctorat en droit en 1916, non sans avoir participé auparavant à des expéditions géologiques dans la province canadienne de Saskatchewan. Mais il renonce à participer à un projet de recherche géologique en Alaska, qui l’aurait amené à trois ans d’isolement dans des paysages enneigés à un moment où il suit avec intérêt les événements d’Europe. Il travaille dans un cabinet d’avocat à Chicago, tout en s’engageant en politique. Il crée les journaux Slovenské slovo et Slovenský týždenník. Il est engagé en effet dans diverses associations slovaques ou tchèques comme la Ligue slovaque (sk) dont il devient vice-président et l’association nationale tchèque (České národní sdružení). Il représente la Ligue slovaque en Europe pour mettre en œuvre les Accords de Cleveland (sk) signés entre organisations patriotiques tchèques et slovaques en exil.

À Paris, il commence à coopérer avec le Conseil national tchécoslovaque, dont l’objectif était la dissolution de l’Autriche-Hongrie et la création d’un nouvel État commun pour les Tchèques et les Slovaques. Entre 1917 et 1918 Štefan Osuský travaille comme directeur d’une agence de presse  tchécoslovaque à Genève. Du 8 au 10 avril 1918 à Rome, il représente, avec Milan Rastislav Štefánik, les Slovaques au Congrès des nations opprimées de l’empire austro-hongrois. En 1918, il contribue à organiser les légions tchécoslovaques en Italie, établies en dépit des traités internationaux interdisant la création d’unités militaires à partir des soldats ennemis capturés.

Après la création de la Tchécoslovaquie, il travaille dans les services diplomatiques de la nouvelle république. En octobre 1918, il est le représentant diplomatique du pays au Royaume-Uni. En tant que secrétaire général de la délégation tchécoslovaque en 1919-1920, il participe à la Conférence de paix de Paris. Le 4 juin 1920 il signe en tant qu’envoyé extraordinaire et plénipotentiaire de la Tchécoslovaquie le Traité du  Trianon avec la Hongrie. Il a rappelé plus tard : « Je n’oublierai jamais une chose : Quand je signais de mon nom ce 4 juin 1920 à 4 heures et quart le traité du Trianon, j’étais pleinement conscient que je signais le compte final entre la nation slovaque et le Royaume de Hongrie, signés par le sang, la souffrance et la pauvreté de ma nation. Et cette conclusion s’inscrivait dans l’éternité.»

Il contribue de façon significative au fonctionnement de la nouvelle Société des Nations. De 1921 et 1932, il prend part à la Commission des réparations, qui concerne non seulement la Tchécoslovaquie, mais aussi la Pologne, la Yougoslavie, la Roumanie et la Grèce. À partir de 1922 il est président de la Commission de surveillance, une fonction qu’il occupe pendant quatorze ans. Il participe également à la Commission de délimitation, chargée de fixer les nouvelles frontières en Europe.

À partir de 1921 Štefan Osuský est ministre plénipotentiaire de  Tchécoslovaquie en France, contribuant de manière significative au développement des relations franco-tchécoslovaques, cruciales pour la sécurité internationale de la République tchécoslovaque. Il conserve ce poste jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il désapprouve les accords de Munich et après la fin de la Tchécoslovaquie en mars 1939, il refuse de fermer l’ambassade et continue à la faire fonctionner et organise la Résistance tchécoslovaque à l’étranger. En accord avec Daladier, il organise une armée tchécoslovaque en France. Il rejoint le 17 novembre 1939 le Conseil national tchécoslovaque (Československý národní výbor) créé à Londres par Edvard Beneš, malgré de nombreuses divergences entre les deux hommes (politique étrangère, notamment les relations avec l’Union soviétique, gestion de la Résistance, avenir des relations tchécoslovaques après la guerre, etc.). Il est néanmoins, à partir d’avril 1940, ministre du gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres. En mars 1942, la dégradation des relations entre les deux hommes l’amène à être exclu du gouvernement et il se retire de la vie publique. Il commence alors une carrière universitaire, d’abord à Oxford, puis après la guerre aux États-Unis à l’Université de Colgate à Hamilton dans l’État de New York.

Après le Coup de Prague en février 1948, il s’engage au sein du Conseil de la Tchécoslovaquie libre. Il écrit de nombreuses publications scientifiques ou dans la presse sur des thèmes politiques et sur les relations internationales. Il accorde une attention particulièrement à l’histoire et à la présence de la politique tchécoslovaque dans les relations internationales. Il meurt à Herndon, non loin de Washington, le 27 septembre 1973.

Il est enterré au cimetière de Oak Hill à Georgetown, Washington. L’épitaphe sur sa tombe est : « Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit. ».

Source : Wikipédia.

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