Pierre-Jean de Béranger, chansonnier.

Pierre-Jean de Béranger, né le 19 août 1780 rue Montorgueil à Paris (1er et 2e) et mort le 16 juillet 1857 dans la même ville, est un chansonnier français.

Prolifique, il a remporté un énorme succès à son époque.


Las de payer le prix de la pension, son père l’envoie chez sa tante qui tient une auberge à Péronne. L’état de garçon d’auberge ne lui convient pas et il passe chez un notaire devenu juge de paix. Savant, disciple fervent de Rousseau et passionnément éducateur, M. Ballue de Bellenglise recrute les gamins de Péronne qu’il endoctrine dans une école primaire gratuite l’Institut patriotique. Il travaille à faire de cette jeunesse des citoyens utiles à la patrie. Après la rhétorique « rousseauiste » et révolutionnaire, les recrues entonnent des chants républicains. Jamais Pierre-Jean n’a senti aussi profondément la puissance de la chanson. Il y puise quelques instructions, mais sans s’initier aux langues anciennes. Pour compléter son éducation, il entre à 14 ans comme apprenti chez l’imprimeur Laisney où il parvient à s’initier à la poésie. La nostalgie de son séjour à Péronne  inspirera à Béranger Souvenirs d’enfance.

De retour à Paris en 1795, Pierre-Jean, pour être commis chez son père, qui fait alors de la banque, fait immédiatement l’apprentissage de prêteur sur gages. Son père se repose sur lui pour faire prospérer ses affaires alors qu’il prépare le retour du roi, mais la maison fait faillite. Avec les débris de sa fortune, il achète un cabinet de lecture. Pierre-Jean trouve une mansarde au sixième étage. Il passe des heures au cabinet de lecture et, revenant à sa vocation antérieure, aligne des rimes, glorifie de son mieux l’amour, les femmes, le vin, tente la satire… Il se livre à la poésie, s’essayant successivement dans l’épopée, l’idylle, le dithyrambe, la comédie, et ne s’attache qu’assez tard au genre qui l’immortalise. Le soir, il remonte dans sa mansarde, qu’il décrit dans Le Grenier.

Après avoir lu Léonard et Gessner, il tâche de composer des idylles et en réussit une, Glycère, qui paraît dans « Les Saisons du Parnasse ». Après, c’est le grand poème qui l’attire et il esquisse un Clovis, puis c’est la comédie satirique. Son goût n’est pas encore très sûr et les modèles lui manquent. Dans les appartements du docteur Mellet à Montmartre, une académie de chanson se fonde où Pierre-Jean, suivant la veine du XVIIIe siècle, développe ses dons et essaie sa muse. Son ami Wilhem adapte ses airs (comme Les Adieux de Marie Stuart) sur ses romances dolentes.

Courant Paris à la recherche d’un « protecteur », il s’adresse en 1804 à Lucien Bonaparte. Il joint à sa lettre quelque cinq cents vers, dont Le Déluge3. Bonaparte lui donne procuration pour toucher son traitement de membre de l’Institut. En 1809, sur les recommandations d’Arnault, il est attaché comme expéditionnaire aux bureaux de l’Université. Tout en s’acquittant de sa besogne de copiste, il fait de joyeuses et piquantes chansons. Au début des années 1810, il est déjà connu à Péronne. On l’appelle pour présider des banquets et égayer le dessert par ses chansons. Il retrouve une veine gaillarde, libre des fadeurs de la mode, ainsi la chanson Les Gueux »4, inspirée d’un refrain bohème du XVIIe siècle.

En 1806, l’ancien Caveau ressuscite sous le nom de Caveau moderne. La Clé du Caveau est publiée chaque année. Ce recueil de chansons et d’airs permet à Béranger (entré au Caveau moderne fin 1813), Désaugiers et leurs amis de faire connaître leurs chansons au peuple, mais des copies circulent déjà, et Béranger est connu pour Le Sénateur, Le Petit Homme gris et surtout Le Roi d’Yvetot. En novembre 1815, Béranger hasarde la publication de quelques airs : Les Chansons morales et autres. Le succès lui donne de l’assurance et il prend position dans le libéralisme.

Après le retour du roi Louis XVIII en 1815, Béranger exploite les thèmes du respect de la liberté, de la haine de l’Ancien Régime, de la suprématie cléricale, du souvenir des gloires passées et de l’espoir d’une revanche. Alors que la presse n’est point libre, il renouvelle la chanson dont il fait une arme politique, un instrument de propagande : il attaque la Restauration et célèbre les gloires de la République et de l’Empire. C’est le temps de La Cocarde blanche et du Marquis de Carabas. Béranger apporte la poésie dont ont besoin ceux qui ont déserté la cause royale. Le cercle de ses amitiés s’élargit et on le voit dans de nombreux salons. Il accepte de collaborer à la Minerve avec Étienne de Jouy, Charles-Guillaume Étienne et Benjamin Constant.

En 1820, Le Vieux Drapeau est clandestinement répandu dans les casernes. Béranger devient la voix du peuple ou « l’homme-nation » comme le dira Lamartine. Son œuvre de poète pamphlétaire est déjà considérable : il a attaqué les magistrats dans Le Juge de Charenton, les députés dans Le Ventru, les prêtres et les jésuites partout. Ses chansons paraissent en deux volumes le 25 octobre 1821. En huit jours, les dix mille exemplaires sont vendus et l’imprimeur Firmin Didot prépare une nouvelle édition.

En 1821, il est privé de son modeste emploi. Au début de décembre de la même année, poursuivi et condamné à trois mois de prison et 500 francs d’amende, il est incarcéré à cause de ses pamphlets à la prison Sainte-Pélagie, où il occupe la cellule quittée quelques jours plus tôt par le pamphlétaire Paul-Louis Courier.

En 1828, il est condamné à nouveau pour ses pamphlets, mais cette fois à neuf mois de prison et 10 000 francs d’amende. Le compte-rendu complet de ces procès a été publié en annexe du tome III de ses œuvres complètes. Ces condamnations ne font que rendre son nom plus populaire ; l’amende est acquittée par souscription. C’est à cette époque que le peintre Ary Scheffer, un de ses sympathisants, réalise son portrait et que le sculpteur David d’Angers grave son profil en médaillon (même collection). Après la révolution de 1830, il traite surtout des sujets philosophiques et humanitaires10. Protégeant son indépendance, il ne veut accepter aucun emploi de la monarchie de Juillet.

En 1848, il fait partie, à l’Élysée, de la commission des secours, dignité non lucrative, mais qui convient à son cœur. À cette occasion, il reçoit l’hommage de 800 chanteurs, musiciens et mendiants des rues. Ils sont conduits par son ami Aubert, syndic et doyen des chanteurs des rues de Paris.

La même année, élu député de la Seine par 204 271 voix sur 267 888 votants, il se rend à l’Assemblée nationale constituante mais constate la scission entre le Paris révolutionnaire et les députés des départements. Il présente alors sa démission, refusée dans un premier temps par l’Assemblée ; il doit renouveler sa demande pour que sa démission soit finalement acceptée le 15 mai.

Il meurt pauvre : le gouvernement impérial fait les frais de ses funérailles. Le fauteuil où est mort Béranger fait partie des collections du musée  Carnavalet, où il est exposé. Sa tombe se trouve au cimetière de l’Est parisien du Père-Lachaise 28e division.

Source : Wikipédia.

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