Paul Biya, Président du Cameroun.

Paul Biya, né Paul Barthélemy Biya’a bi Mvondo le 13 février 1933 à Mvomeka’a (arrondissement de Meyomessala, département du Dja-et-Lobo, Cameroun), est un homme d’État camerounais Il est président de la République du Cameroun depuis le 6 novembre 1982.

Il gravit rapidement les échelons dans le gouvernement d’Ahmadou Ahidjo dans les années 1960, exerçant les fonctions de chargé de mission à la présidence de 1962 à 1965 ; de directeur de cabinet et de secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture de 1965 à 1967 ; de directeur de cabinet civil de 1967 à 1968 ; de ministre secrétaire général de la présidence de 1968 à 1975, puis de Premier ministre du Cameroun de 1975 à 1982. Il succède à Ahidjo comme chef de l’État à la suite de la démission surprise de ce dernier, en 1982, et consolide son pouvoir après une tentative de coup d’État de la garde présidentielle en 1983-1984, éliminant alors tous ses rivaux. Biya maintient des relations étroites entre le Cameroun et la France, l’un des anciens colonisateurs du pays avec le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Biya introduit des réformes politiques dans les années 1980 et, sous de fortes pressions, accélère la mise en œuvre du multipartisme au début des années 1990. Il remporte l’élection présidentielle de 1992 avec 40 % des suffrages et est réélu par une large majorité en 1997, 2004, 2011 et 2018. Des personnalités de l’opposition et des gouvernements occidentaux mentionnent des irrégularités dans les votes et des fraudes à chaque élection.

Il est actuellement l’un des plus anciens dirigeants en place dans le monde et le plus âgé d’Afrique.


D’ethnie « Fang-Beti-Boulou », Paul Barthélemy Biya’a Bi Mvondo voit le jour dans un village du Sud, en pleine forêt équatoriale, une zone placée sous contrôle français, le Cameroun étant alors un « territoire sous mandat de la Société des Nations ».

Il est le fils d’Anastasie Eyenga Ellé et d’Étienne Mvondo Assam, un catéchiste qui voit en lui un futur prêtre et l’oriente d’abord à l’École catholique de Nden, puis aux Séminaires d’Édéa et Akono. En 1961, il contracte un premier mariage avec Jeanne-Irène Biya, morte en 1992. Franck Emmanuel Biya est leur unique fils.

Paul Biya épouse en secondes noces Chantal Pulcherie Vigouroux dont il adopte les deux enfants, issus d’une précédente relation. De ce mariage naissent Paul Junior Biya et Anasthasia Brenda Eyenga (« Brenda »).

Après des études secondaires au lycée Général-Leclerc à Yaoundé, il passe successivement, à Paris, par le lycée Louis-le-Grand, l’université de la Sorbonne, l’Institut d’études politiques, où il obtient une licence en droit public en 1961, et l’Institut des hautes études d’outre-mer. Il ne participe à aucune forme de militantisme politique au cours de ses années d’étude.

Il est recommandé en octobre 1962 par Louis-Paul Aujoulat à Ahmadou Ahidjo, qui le nomme chargé de mission à la présidence de la République. En janvier 1965, il est nommé directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture (William Eteki Mboumoua). En juillet 1965, il occupe le poste de secrétaire général dudit ministère.

En décembre 1967, il est nommé directeur du cabinet civil de la présidence de la république. En janvier 1968, tout en conservant le poste de directeur du cabinet civil, Paul Biya est nommé secrétaire général de la présidence de la république. En août de la même année, il occupe uniquement la fonction de secrétaire général de la présidence de la république avec rang de ministre.

En juin 1970, Paul Biya est promu ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la république.

Le 30 juin 1975, il est nommé Premier ministre par le président Ahmadou Ahidjo.

En 1979, la loi n° 79/02 du 29 juin 1979 fait du premier ministre Paul Biya le successeur constitutionnel du président Ahmadou Ahidjo. Celui-ci démissionne le 4 novembre 1982 et entre rapidement en conflit avec son successeur.

L’hypothèse d’une intervention du gouvernement français dans l’accession de Paul Biya à la présidence du Cameroun semble vraisemblable.

Il devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Au moment de son accession à la magistrature suprême, Paul Biya est le premier vice-président du comité central de l’UNC et membre du bureau politique dudit parti. Il est élu président de l’UNC le 14 septembre 1984 après la démission du désormais ex président Ahidjo de la tête du parti.

Le 24 mars 1985, Paul Biya, après d’habiles manœuvres, transforme l’UNC en RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais). En 1987, il publie l’ouvrage Pour le libéralisme communautaire.

Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu’il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmenté très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme9. Le billet de 1 000 francs camerounais bleu émis à partir de 1985 porte son effigie.

Au début des années 1990, à la suite d’opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d’émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d’association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation a ses limites : le gouvernement continue d’avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l’opposition.

En 1992, lors des premières élections multipartites, il est donné vainqueur face à John Fru Ndi avec un léger avantage (40 % contre 36 %), que l’opposition conteste. Il remporte ensuite les élections présidentielles de 1997 (92,6 %) et de 2004 (70,9 %).

La France est le premier investisseur étranger, devant les Etats-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs-clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.).

Le pays connaît quelques changements positifs en termes de constructions et de grands chantiers, notamment dans les domaines routiers et énergétiques.

En décembre 2007, lors de son discours de fin d’année à la nation, il annonce son intention de modifier la Constitution, qui limite le mandat présidentiel à deux exercices. Très contesté, le projet de révision accorde également une immunité judiciaire au chef de l’État pour les actes accomplis pendant son mandat. En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d’arrestations.

La révision constitutionnelle est votée par l’Assemblée nationale en 2008. Paul Biya est donc réélu le 21 octobre 2011, avec 78,0 % des voix (pour un taux de participation de 68,2 %). Alors qu’une importante partie de la communauté internationale émet des doutes sur la validité des résultats, la Cour suprême rejette un appel de l’opposition destiné à annuler l’élection. L’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Robert Jackson, a dénoncé des « irrégularités à tous les niveaux ».

Le 13 juillet 2018, il annonce qu’il sera candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle il fait figure de grand favori. Au même moment, le pays souffre d’une crise économique, l’afflux de réfugiés centrafricains ainsi qu’une insurrection de la minorité anglophone. À l’issue du scrutin du 7 octobre 2018, il est réélu avec un score de 71,28 %.

Début 2020, son silence alors que la pandémie de Covid-19 fait du Cameroun le deuxième pays le plus touché d’Afrique subsaharienne suscite des critiques. Pour l’économiste de la santé Albert Ze, « il y a un manque évident de coordination dans la réponse contre la Covid-19 ».

Paul Biya est désormais au pouvoir depuis plus de 38 ans. À 87 ans, il fait partie des chefs d’État à la longévité la plus importante.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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