Nikolaï Mikloukho-Maklay, anthropologue et ethnographe.

Nikolaï Mikloukho-Maklay (1846-1888) qui, après des études de médecine aux Universités de Leipzig et de Iéna, parcourut mers et océans avec des expéditions scientifiques pour obtenir enfin de la Société géographique russe le soutien de son programme d’études géophysiques, zoologiques, botaniques, anthropologiques et ethnographiques.

Ce programme portait sur la région la moins étudiée à l’époque, le littoral de la Nouvelle Guinée dont une partie porte désormais son nom. Son objectif était de prouver que l’humanité représente, quelles que soient les différences raciales, un genre unique et universel et que l’état primitif de certaines sociétés n’est, à une approche plus attentive, ni si simple ni si misérable que l’imaginent les voyageurs européens de passage. Tout cela des décennies avant Race et histoire et La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss. Disciple de Léon Tolstoï, Mikloukho-Maklay rêvait aussi de créer sur les îles du Pacifique une commune libre russe, ce qui donna d’ailleurs prétexte aux Britanniques avec lesquels il entrait souvent en conflit lorsqu’il défendait les droits des aborigènes (« les aborigènes ne comprennent guère le divorce avec la terre ») de l’accuser d’être un espion russe recherchant une baie pour une base maritime russe !

L’idée force de Mikloukho-Maklay était la transformation du monde à travers la transformation de l’homme. Comprendre l’homme dans son état dit primitif signifiait pour lui comprendre les racines du Bien et du Mal dans sa nature. Il était également partisan d’un « droit minimal » dans une société humaine. Paradoxalement, ses œuvres ne devaient être publiées qu’à l’époque soviétique trente-cinq années après sa disparition. Ce fut le pouvoir soviétique qui favorisa la mise en valeur des idées de ce grand humaniste.

Source : Babelio.

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