Nicolas de Staël, peintre.

Nicolas de Staël, baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, né le 23 décembre 1913 (5 janvier 1914 dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg, mort le 16 mars 1955 à Antibes, est un peintre français originaire de Russie, issu d’une branche cadette de la famille Staël von Holstein.

La carrière de Nicolas de Staël s’étale sur quinze ans — de 1940 à 1955 —, à travers plus d’un millier d’œuvres, influencées par Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi par les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers.

Sa peinture est en constante évolution. Des couleurs sombres de ses débuts (Porte sans porte, 1946 ou Ressentiment, 1947), elle aboutit à l’exaltation de la couleur comme dans le Grand Nu orange (1953). Ses toiles se caractérisent par d’épaisses couches de peinture superposées et un important jeu de matières, passant des empâtements au couteau (Compositions, 1945-1949) à une peinture plus fluide (Agrigente, 1954, Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant, 1955).

Nicolas de Staël, carte maximum, Antibes, 1/06/1985.

Refusant les étiquettes et les courants, tout comme Georges Braque qu’il admire, il travaille avec acharnement, détruisant autant d’œuvres qu’il en réalise. Dans sa frénésie de peindre il côtoie sans cesse l’abîme, trouvant des accords que nul autre avant lui n’avait osé tenter. Peinture tendue, nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l’image des dernières toiles de Vincent van Gogh qu’il rejoint dans le suicide.

Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l’immeuble où il avait son atelier à Antibes. Il est enterré au cimetière de Montrouge.

Par son style évolutif, qu’il a lui-même qualifié d’« évolution continue », il reste une énigme pour les historiens d’art qui le classent aussi bien dans la catégorie de l’École de Paris selon Lydia Harambourg, que dans les abstraits ayant inspiré les jeunes peintres à partir des années 1970, selon Marcelin Pleynet et Michel Ragon, ou encore dans la catégorie de l’art informel selon Jean-Luc Daval. Il a maintes fois créé la surprise notamment avec la série Les Footballeurs, entraînant derrière lui des artistes d’un nouveau mouvement d’abstraction parmi lesquels Jean-Pierre Pincemin, et les artistes du néo-formalisme new-yorkais, ou de l’expressionnisme abstrait de l’École de New York, parmi lesquels se trouve notamment Joan Mitchell.


Nicolas de Staël von Holstein naît dans une famille aristocratique russe le 5 Janvier 1914.

C’est la Révolution Russe qui se charge du premier grand tournant de son existence en 1917. En moins d’une année, il quitte son pays et se retouve orphelin de père et de mère. Après un passage par la Pologne, c’est à Bruxelles qu’il s’installe sous la responsabilité de son tuteur.
La peinture est la seule voie que ce jeune homme fier et déterminé veut suivre. Sa rencontre en 1938 avec Jeannine Guillou, qui devient sa compagne, est déterminante sur le long chemin de sa maturité picturale.

Très influencé par Léger et grand admirateur de Georges Braque, De Staël est d’abord un peintre figuratif qui se tourne peu à peu vers l’abstraction pour enfin y consacrer toute son énergie.

Nicolas de Staël, carte maximum, Grenoble, 5/03/2005.

Ce travail est reconnu et salué une première fois en 1944 lorsqu’il expose sous l’égide de Jeanne Bucher aux côtés d’un russe maître de l’abstraction, Vassili Kandinsky.
Mais l’après guerre est difficile pour De Staël. Il vend peu et il a la terrible douleur de perdre l’amour de sa vie, Jeannine, qui s’éteint en février 1946.

En 1951, l’un des ses plus fidèles admirateurs et amis, René Char lui confie l’illustration de son livre “Poèmes”.

Delaissant peu à peu (mais sans véritable rupture) l’abstraction pour revenir à la figuration, De Staël atteint la maturité de son art et le succès internationnal est enfin au rendez-vous. La France bien sûr, mais aussi l’Angleterre et les Etats Unis (en 1953) reconnaissent l’ampleur du talent et la singularité de cet artiste emblématique d’une certaine recherche, aussi bien picturale qu’émotionnelle puisque la peinture de De Staël, même abstraite, est à classer dans l’expressionnisme.

A partir de Septembre 1954, De Staël se sépare des siens et s’installe à Antibes où il travaille avec acharnement : natures mortes, paysages, marines… Sa production est exponentielle, mais proportionnelle à son angoisse.

Le 16 mars 1955, alors qu’il travaille à une toile monumentale, “Le concert”, dans une salle du fort d’Antibes mise spécialement à sa disposition, De Staël se suicide en se jetant par la fenêtre. Il est âgé de 41 ans et laisse derrière lui plus de 1000 toiles.

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Sources : Wikipédia, Passionsestampes, YouTube.

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