Louis-Joseph de Montcalm, militaire.

Louis Joseph de Montcalm-Gozon, marquis de Saint-Véran (dit de Montcalm), né le 28 février 1712 à Candiac dans le Bas Languedoc (royaume de France) et mort au combat le 14 septembre 1759 à Québec (Nouvelle-France), est un lieutenant-général français des armées en Nouvelle-France. Il sera le dernier à exercer cette fonction à la suite de la conquête de 1759-1760 de la Nouvelle-France2 par le Royaume-Uni.


À l’âge de neuf ans, le 16 août 1721, il reçoit une commission d’enseigne dans le régiment de Hainaut. Ce n’est que huit ans plus tard qu’il obtient à fort prix une commission de capitaine dans le même régiment ce qui lui fait débuter une carrière active dans les armes.

Il se marie le 2 octobre 1734 avec Angélique Talon du Boullay. C’est une des petites-filles de feu l’avocat général du Parlement de Paris et seigneur du Boullay Denis Talon, un robin. Il en aura dix enfants, dont cinq atteindront l’âge adulte. Bien que l’union soit un arrangement, ils forment un couple aimant.

À la mort de son père en 1735, il devient marquis de Saint-Véran et baron de Gabriac, héritant ainsi des honneurs, des droits mais aussi des dettes afférentes. Il exerce dès lors la suzeraineté sur les seigneuries de Candiac, Saint-Veran, Tournemire, Vestric, Saint-Julien, Arpajo, et Gabriac. C’est la dot de sa femme qui permet de régler les dettes héritées, lui assurant dès lors une certaine aisance financière.

Il participe à la guerre de Succession de Pologne, notamment au siège de Kehl en 1733 et au siège de Philippsbourg en 1734, et à celle d’Autriche où il sert en Rhénanie dans les armées commandées par le maréchal de Saxe et le maréchal duc de Berwick.

Au moment où éclate la guerre de Succession d’Autriche, il obtient le poste d’aide de camp du lieutenant général Philippe-Charles de La Fare et il est blessé pendant le siège à Prague. Le 6 mars 1743, il acquiert la charge de colonel du régiment d’Auxerrois et est honoré du titre de chevalier de Saint-Louis en avril de l’année suivante. Cette même année, il participe à la campagne victorieuse d’Italie. Le 16 juin 1746, toujours face aux  Autrichiens, il se signale lors de la bataille de Plaisance, où il reçoit cinq coups de sabre. Il est blessé et fait prisonnier lorsque son régiment est anéanti. En 1747, il est nommé brigadier par Louis XV et est blessé à la bataille de l’Assiette (Italie).

Après trente et un ans dans l’armée, le brigadier Montcalm compte déjà onze campagnes et cinq blessures quand en 1756, pendant la guerre de Sept Ans, il est envoyé à Québec comme commandant des troupes françaises en Amérique du Nord. C’est en remplacement de Jean-Armand Dieskau, qui a été battu et fait prisonnier à la bataille du lac George, qu’au printemps de cette année il est nommé maréchal de camp pour les opérations en Nouvelle-France. Il reçoit pour second le colonel François Gaston de Lévis et pour aide de camp le capitaine Louis-Antoine de Bougainville. Il rejoint son poste depuis Brest.

Montcalm, essais de couleur, Saint-Pierre & Miquelon.

Ses premières campagnes contre les Britanniques commencent  immédiatement et sont des succès majeurs. Il renforce les défenses de fort Carillon sur le lac Champlain. Il capture et détruit fort Chouagen sur la rive méridionale du lac Ontario le 14 août 1756.

Un an plus tard, le 6 août 1757, il remporte la bataille de Fort William Henry. Sa victoire est gâchée par les troupes amérindiennes. Celles-ci massacrent deux cents des deux mille anglais qui se sont rendus contre l’engagement d’être évacués et la promesse de ne pas reprendre les armes avant dix huit mois. L’incident intervient au milieu de dissensions, Montcalm refusant contre l’avis insistant de Pierre de Rigaud de Vaudreuil, gouverneur de la Nouvelle-France, de poursuivre la campagne jusqu’à fort Edouard, où sont évacués les survivants de fort William Henry.

Le 5 juillet 1758, Montcalm repousse l’assaut contre Fort Carillon. Le gouverneur ayant un an plus tôt demandé son renvoi, le général cherche un appui politique à la Cour en faisant faire à Paris une publicité tapageuse de cette victoire, au cours de laquelle il a certes su exploiter l’incompétence de son adversaire, l’arrogant et téméraire général Abercrombie. Il obtient le soutien explicite du secrétaire d’État à la Guerre, le duc de Belle-Isle. À l’automne suivant, il est promu lieutenant général, deuxième grade dans la hiérarchie militaire française. Il se trouve désormais hiérarchiquement au-dessus de Vaudreuil, avec qui il a eu de nombreuses mésententes sur la façon de défendre la colonie. Vaudreuil avait été officier des troupes de la Marine mais il n’avait jamais commandé plus qu’une compagnie, soit quarante à cent marsouins, et ne s’était jamais retrouvé sous le feu ennemi.

Les mauvaises récoltes faites au Canada appellent des approvisionnements et l’effectif croissant de l’ennemi, des renforts. Le raid anglais sur Saint-Malo, la tentative de débarquement à Cherbourg, celle à Saint-Cast, la piètre situation de la marine française, la mauvaise tournure générale de la guerre de Sept Ans pour le Royaume, son coût font qu’ils ne viendront pas. Montcalm s’entend ordonner de réduire la défense au cours inférieur du Saint-Laurent, ce qui implique l’abandon des forts situés entre le lac du Chat et la Belle rivière, qui assurent la liaison directe avec la Louisiane. C’est, provisoirement du moins, l’abandon du projet d’une Nouvelle-France. Montcalm sait dès lors que la guerre ne pourra pas être gagnée.

Montcalm soutient le siège de la ville de Québec pendant près de trois mois avant d’être mortellement blessé lors de la bataille des Plaines d’Abraham, perdue devant les forces britanniques commandées par le général James Wolfe, lui aussi blessé mortellement. À l’agonie, Montcalm aurait eu une petite discussion avec le frère du chirurgien, Joseph Arnoux, qui était apothicaire :

« — Combien de temps me reste-t-il à vivre ?
— Quelques heures à peine.
— Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais à Québec. »

De son côté, le général Wolfe, pendant qu’on l’emportait mourant, répondit à un de ses aides de camp qui lui annonçait la fuite des Français : « Alors, je meurs content ! ».

Quatre jours après la mort de Montcalm, Québec ouvrira ses portes et bientôt les Anglais seront maîtres de tout le Canada, dont l’intégration dans l’Amérique du Nord britannique sera définitivement instituée par le traité de Paris en 1763.

En 1827, le gouverneur du Canada Lord Dalhousie érigera en l’honneur des deux illustres rivaux, confondus dans le même souvenir, une colonne en marbre noir.

Source : Wikipédia.

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