L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une organisation internationale d’études économiques, dont les pays membres — des pays développés pour la plupart — ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d’assemblée consultative.

L’OCDE a succédé à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l’établissement d’une organisation permanente chargée en premier lieu d’assurer la mise en œuvre du programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d’en superviser la répartition.

En 2020, l’OCDE compte 37 pays membres et regroupe plusieurs centaines d’experts. Elle publie fréquemment des études économiques et sociales — analyses, prévisions et recommandations de politique économique — et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

OCDE, carte maximum, Paris, 24/06/2011.

Le siège de l’OCDE se situe à Paris (16e), au château de la Muette. L’organisation possède également des bureaux dans plusieurs autres métropoles, notamment à Berlin, Mexico, Tokyo et Washington.

Fondée en 1948 pour mettre en place le plan Marshall, l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) voit son rôle économique diminuer lorsque celui-ci arrive à son terme, en 1952. L’OCDE qui lui succède en 1961 se tourne vers les études économiques et s’élargit au-delà de la dimension européenne, en ajoutant aux 18 membres européens les États-Unis, le Canada, puis le Japon en 1964.

En plus de l’approfondissement de sa structure interne, l’OCDE a progressivement créé différentes agences rattachées : le Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD, 1961), l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN, 1972), l’Agence internationale de l’énergie (AIE, en 1974, à la suite du premier choc pétrolier), le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI, 1989). Par ailleurs, le Centre de développement de l’OCDE assure l’interface entre l’OCDE et les pays en développement depuis 1962.

En 1989, après les révolutions de 1989, l’OCDE a commencé à aider les pays d’Europe centrale (en particulier le groupe de Visegrád) à préparer des réformes d’économie de marché. En 1990, le Centre pour la coopération avec les économies européennes en transition (auquel succède aujourd’hui le Centre pour la coopération avec les non-membres) a été créé, et en 1991, le programme “Partenaires en transition” a été lancé au profit de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie et de la Pologne. Ce programme comportait également une option d’adhésion pour ces pays. C’est ainsi que la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, ainsi que le Mexique et la Corée du Sud sont devenus membres de l’OCDE entre 1994 et 2000.

En 2019, l’OCDE compte un secrétariat général, une direction exécutive, une direction chargée de la communication et douze départements spécialisés sur des thèmes différents : développement, échanges et agriculture, affaires économiques, éducation, emploi, PME, environnement, finance, fiscalité, gouvernance publique, sciences et technologies, statistiques. Elle emploie environ 2 500 personnes au niveau du Secrétariat.

L’organisation compte par ailleurs des organes particuliers mentionnés plus haut (AIE, AEN, Centre de développement, et un Forum international des transports) et des entités particulières (Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, GAFI, MOPAN, et un Partenariat statistique au service du développement au XXIe siècle).

Le Centre de développement, le Club du Sahel et le secrétariat du Partenariat statistique au service du développement font partie de la direction de la coopération pour le développement, un des douze départements cités ci-dessus, qui contribue aux travaux du Comité d’aide au développement.

L’OCDE encourage la libéralisation économique au travers du libre-échange et de la concurrence pour favoriser l’innovation et les gains de productivité. Pour lutter contre le chômage, l’OCDE recommande notamment la flexibilisation du marché du travail.

Si elle se veut surtout pragmatique (elle préconise les politiques qui, de son point de vue, ont donné les meilleurs résultats au sein des pays membres9), la conception économique de l’OCDE se rapproche des arguments du libéralisme économique et entre souvent en opposition avec certains principes keynésiens, notamment celui de l’augmentation des dépenses de l’État-providence.

OCDE, épreuve de luxe.

Ainsi, tout en soulignant les ajustements indispensables et la nécessité de protéger les employés, et pas seulement les emplois, elle encourage la mondialisation économique et l’ouverture des marchés.

Pour établir ses études économiques, l’OCDE s’appuie sur sa base de données économiques, une des plus fournies au monde.

L’OCDE est à la pointe en matière de lutte contre la corruption. Elle a créé en 1996 la Convention de l’OCDE contre la corruption, qui a été adoptée en 1997. Le groupe multidisciplinaire sur la corruption (GMC) a été mis en place dans ce but.

Son indépendance relative par rapport à ses pays membres lui permet d’y souligner les dangers de corruption ; l’OCDE a par exemple critiqué le Royaume-Uni en 2007 dans l’affaire BAE.

50 ans de l’OCDE, entier postal, Portugal.

L’OCDE joue un rôle important dans une tentative de réglementation multilatérale de la protection de l’investissement. De 1995 à 1998 un forum de négociations a permis la création de l’accord multilatéral sur l’investissement (accord AMI, ou en anglais multilateral agreement on investment), qui sert de modèle aujourd’hui à beaucoup d’accords bilatéraux. De tels accords n’existent aujourd’hui essentiellement qu’au niveau bilatéral (les TBI : traités bilatéraux d’investissement), que des États établissent entre eux lorsqu’ils en sentent le besoin (par exemple : l’accord entre le Conseil fédéral suisse et le Gouvernement des Émirats arabes unis concernant la promotion et la protection réciproque des investissements RS 0.975.232.5).

Les principes directeurs pour le traitement de l’investissement étranger élaborés en 1992 au sein de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) constituent une autre source d’inspiration pour la rédaction d’accords sur la protection de l’investissement.

Au niveau international il a été jusqu’à présent difficile de trouver un consensus. L’ONU (plus précisément la CNUCED) pourrait jouer un rôle.

Quant à l’OMC (en 2001 à Singapour ou 2004 à Genève), aucun accord n’a pu voir le jour en son sein. Elle continue donc aujourd’hui à réglementer les domaines du commerce, des services et de la propriété intellectuelle sans s’occuper de la protection et du développement de l’investissement au niveau international.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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