L’ordre de la libération.

L’ordre de la Libération est un ordre français, créé par le général de Gaulle en 1940 et destiné « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de libération de la France et de son Empire » lors de la Seconde Guerre mondiale.

C’est le deuxième ordre national français après celui de la Légion d’honneur, et il ne comporte qu’un seul grade. Il est forclos depuis 1946, et seules 1 061 croix ont été accordées, à des personnes, unités militaires et communes, en récompense de hauts-faits accomplis pour la Libération. Ses titulaires ont droit au titre de Compagnon de la Libération.

L’insigne de l’ordre est la croix de Lorraine, et il porte au revers la devise : « Patriam servando, victoriam tulit » (« En servant la patrie, il a remporté la victoire »). Le ruban vert et noir symbolise l’état de la France en 1940, alliant le noir du deuil au vert de l’espérance.

Après la bataille de Dakar le 25 septembre 1940, le général de Gaulle échoue à rallier l’Afrique-Occidentale française (à la différence de l’Afrique-Équatoriale française) et comprend que la Libération de la France sera

longue. C’est dans ce contexte qu’il crée l’ordre de la Libération le 16 novembre 1940 à Brazzaville (République du Congo), pour récompenser les personnes ou collectivités qui se distinguent pour la libération de la France. À l’origine, le général de Gaulle pensait nommer les titulaires de cette décoration « croisés de la Libération » (il fait part de cette intention dans un télégramme du 15 novembre 1940 au colonel Fontaine). Mais, sur les conseils de René Cassin, qui souligne notamment la présence de musulmans et de juifs dans les rangs de la France libre, le terme emphatique et désuet, référence aux croisades, est abandonné au profit de Compagnons de la Libération.

Dès le 29 janvier 1941, les cinq premiers Compagnons de la Libération sont nommés et forment ainsi le premier conseil de l’ordre. Ce sont Henri Bouquillard, Félix Éboué, Emmanuel d’Harcourt, Edmond Popieul, et Georges Thierry d’Argenlieu. Il conçoit cet ordre comme un ordre religieux, en nommant comme premier chancelier de l’ordre l’amiral d’Argenlieu, ancien responsable des Carmes de Paris.

Seules 1 038 personnes, cinq communes et dix-huit unités combattantes se sont vu attribuer cette décoration entre janvier 1941 et janvier 1946.

En quittant le pouvoir en janvier 1946, le général de Gaulle signe un décret de forclusion qui met fin à l’attribution de la croix de la Libération (décret du 23 janvier 1946), car le but de la libération est atteint. Ce n’est qu’en deux occasions exceptionnelles que l’ordre sera rouvert par son grand maître, le général de Gaulle. L’une en 1958 pour Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, et l’autre à titre posthume en 1960 pour George VI, roi du Royaume-Uni.

Le poste de chancelier de l’ordre est occupé le 12 octobre 2011 par Fred Moore qui succède au professeur François Jacob nommé en octobre 2007 et il en sera le dernier titulaire jusque sa mort.

L’ordre prévoit que le dernier compagnon détenteur sera enterré au mémorial du mont Valérien dans le caveau no 9.

À compter du 16 novembre 2012, le Conseil national des communes « Compagnon de la Libération », établissement public créé par une loi de 1999, succède au Conseil de l’ordre dans la gestion de celui-ci. Le chancelier Fred Moore devient alors délégué national.

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Sources : Wikipédia, YouTube.