L’hortensia.

Hydrangea macrophylla, appelé Hortensia (féminin de l’adjectif latin hortensius, « de jardin ») dans la langue vernaculaire, est une espèce d’arbustes, de la famille des Hydrangeaceae, originaire du Japon.


L’hortensia est originaire d’Asie orientale où il est cultivé et peint depuis des siècles.

Les premières descriptions d’hortensias en langues occidentales sont le fait de deux médecins naturalistes, d’abord Kaempfer (1712) puis Thunberg (1784), qui purent se rendre quelque temps à Nagasaki, le seul port du Japon ouvert aux étrangers. Thunberg, un élève de Linné, classa les hydrangéas dans les viornes ou Viburnum (sous le nom de Viburnum macrophyllum).

Hortensia, carte maximum, Bulgarie.

À la même époque Philibert Commerson après avoir accompagné comme naturaliste Bougainville dans son voyage autour du monde, se fixe aux Mascareignes où il découvre ce qu’on appellera plus tard l’ Hydrangea macrophylla, probablement apporté par les navigateurs Hollandais. Il lui attribue d’abord le nom de Peautia coelestina en hommage à Mme Lepaute, une amie astronome (Peautia renvoie à Lepaute et coelestina à l’astronomie). Il se ravise ensuite quand il s’aperçoit qu’il a déjà utilisé le nom de Peautia et choisit le terme de Hortensia, probablement parce que Mme Nicole-Reine Lepaute se faisait appeler Hortense dans l’intimité. En 1789, il envoie un spécimen sec à Paris où Lamarck le décrit sous le nom de Hortensia opuloides (Lamarck, 1789).

À la même époque (1789 ou 1790) Sir Joseph Banks et Slater introduisent des hortensias vivants2 de Chine dans les jardins de Kew en Angleterre. Le rapprochement avec les Hydrangea de Linné est fait et James Smith, de la Linnean Society, les dénomme Hydrangea hortensis.

Au Japon, les travaux pionniers sur la flore nippone de Kaempfer et Thunberg sont poursuivis par un autre médecin naturaliste, Siebold. Lors de son séjour à Nagasaki, de 1823 à 1829, il rassemble une grande collection de plantes. En 1829, il publie la description d’une plante cultivée localement qu’il nomme aussi Hydrangea hortensia Siebold. Siebold fit un second séjour au Japon en 1859-1862 et envoya en Europe nombre de plantes. Celles-ci furent multipliées dans sa pépinière près de Leyde et

distribuées dans beaucoup de jardins botaniques d’Europe. On trouve parmi elles, un Hydrangea macrophylla surnommé otaksa d’après le nom de sa femme Japonaise Sonogi Kusumoti, aussi appelée Otaki. La plante envoyée du Japon par Siebold étant plus petite que celle rapportée de Chine par Banks, il fallut un certain temps avant que les botanistes soient convaincus d’avoir affaire à la même plante. Actuellement, la forme japonaise est appelée Hydrangea macrophylla ‘Otaksa’ et la forme chinoise H. macrophylla ‘Joseph Banks’.

Enfin, Seringe fusionne les genres Hydrangea L. et Hortensia Juss. (Podromus De Candolle, 1830) et crée le nom toujours en usage d’ Hydrangea macrophylla (Thunb.) Ser. Ainsi le terme hortensia disparaît à la fois des noms de genres et d’espèces.

Le terme d’ Hortensia introduit initialement dans la nomenclature scientifique n’a survécu finalement que dans la langue commune. Il eut pourtant à affronter de nombreux rivaux : Lamarck (1789) parlait d’« hortense du Japon », Jussieu (1821) de « rose du Japon » et Mouillefert (1892) d’« hydrangelle des jardins », tous noms maintenant disparus de la langue commune.

Au début du XXe siècle, le genre Hygrangea L. était rattaché à la famille des Saxifragacées, dans la sous-famille des Hydrangéoïdées (Engler 1928). Mais cette famille des Saxifragacées au sens large étant très hétérogène, il fut convenu de monter la sous-famille des Hydrangéoïdées en famille des Hydrangéacées (Hutchinson, 1980).

L’hortensia cultivé est dérivé de ce qu’Elizabeth McClintock classait dans la sous-espèce H. macrophylla subsp. macrophylla E.M.McClint. Cette plante se trouve à l’état spontané dans l’est de Honshu au Japon, à basse altitude. Elle est cultivée et sélectionnée depuis très longtemps au Japon et en Chine et a été introduite en Europe en 1789-90.

Les feuilles opposées peuvent atteindre une quinzaine de centimètres de longueur, d’où le terme macrophylla, du grec makros, « grand » et phyllon, « feuille ». Elles sont simples, membraneuses, orbiculaires à elliptiques et à l’apex acuminé. Elles sont généralement dentées en scie (serretées).

Les inflorescences sont des cymes de cymes corymbeuses, positionnant toutes les fleurs dans un plan ou sur un hémisphère ou même une sphère entière dans les formes cultivées. On parle d’inflorescence « à tête plate »N 3 ou d’inflorescences globuleuses. Deux types bien distincts de fleurs se reconnaissent : au centre des fleurs non ornementales, fertiles et à la périphérie des fleurs ornementales, qualifiée habituellement de « stériles ». Dans une étude de plusieurs cultivars, Uemachi et al., ont montré que toutes les fleurs étaient fertiles mais que les fleurs non-ornementales étaient

pentamères alors que les décoratives étaient tétramères. Les quatre sépales des fleurs décoratives ont des coloris allant du rose pâle, rouge fuchsia au bleu pourpre, suivant le pH du sol et la présence d’ion d’aluminium. Les fleurs non décoratives possèdent cinq petits sépales verdâtres, cinq petits pétales colorés coiffant dans le bouton dix étamines courbées, disposées en deux verticilles. Le gynécée comporte deux ou trois carpelles soudés. La floraison dure du début de l’été au début de l’hiver.

Le fruit est une capsule subglobuleuse.

À l’état spontané, H. macrophylla pousse dans l’île de Honshu au Japon. Son domaine est très restreint : les péninsules d’Izu à 100 km au sud de Tokyo, Miura et Bōsō, les îles de l’archipel Izu.

Après avoir été importé, il s’est naturalisé en Chine, en Nouvelle-Zélande, au Guatemala, Nicaragua et Pérou.

Le même pied d’hortensia peut fleurir rouge ou bleu suivant l’acidité du sol et la présence d’ions Al3+. Dans un sol basique, les sépales sont rouge fuchsia, mais s’il est acide, ils sont bleu pourpre.

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Sources : [wpicons-icon icon=”wpicons-wikipedia1″ size=”28px”] [wpicons-icon icon=”wpicons-youtube2″ color=”#dd3333″ size=”26px”]

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