Les maisons des jeunes et de la culture MJC.

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Les Maisons des jeunes et de la culture, appellation généralement abrégée en MJC, sont des structures associatives, principalement en France. Elles ont pour objectif la responsabilisation et l’autonomie des citoyens. Elles ont la capacité à mettre en mouvement de jeunes citoyens et à développer des initiatives nouvelles et innovantes. Elles veulent lier jeunesse et culture dans une perspective d’éducation populaire. Ce sont de véritables lieux de rencontres et de création pour de très nombreux jeunes issus de publics variés qui permettent de se former, d’échanger et de créer.

Le terme maison de la jeunesse est utilisé dès le Ve siècle, comme à Condat, où l’Église entretenait l’enseignement des sciences, des lettres et des arts.

Dès le début du XXe siècle, Catherine Descroix puis André Lefevre et Marthe Levasseur (responsables Éclaireurs de France comme Léo Lagrange) créent la Maison pour Tous dite « La Mouffe » à Paris qui est considérée comme la première MJC.

Christian Maurel découpe l’histoire des MJC en quatre périodes :

  • le temps des fondations des MJC : 1907-1947 et 1948-1958 ;
  • l’essor, la maturation, le développement : 1959-1983 ;
  • la transformation des rapports aux collectivités : 1984-2008 ;
  • les MJC dans l’avenir à partir de 2008…

En France, la FFMJC (Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture) a été créée en 1948 à l’initiative d’André Philip suite à la « République des jeunes », mouvement issu de la Résistance de 1944. La « République des jeunes » s’appuyait elle-même sur les premières structures créées par le gouvernement de Vichy pendant la guerre, qui avait lui-même repris les idées de Léo Lagrange durant le Front populaire.

La Fédération française des Maison des jeunes et de la culture subit une critique importante à la fin des années 1960, car le gouvernement de Georges Pompidou la soupçonne d’être trop proche des partis de gauche. Le ministre de la jeunesse et des sports nommé en décembre 1965 juste après la mise en ballotage de De Gaulle à la présidentielle, François Missoffe, premier titulaire de cette fonction dans l’histoire, Maurice Herzog, auquel il succède, n’étant que secrétaire d’État est chargé de trouver de nouvelles façons de s’adresser à la jeunesse. Dans ce but, il a annoncé en mai 1966, via une campagne médiatique développée en mai-juin 1966 et très controversée, puis lancé une grande consultation officielle de la jeunesse, connue sous le nom de « Livre blanc » ou « Rapport Missoffe ».

Inauguration de la MJC de Troyes, carte maximum, Troyes, 24/04/1965.

L’opposition souhaita mobiliser les organisations de jeunesse et d’éducation populaire en faveur d’un contre-projet, dans le sillage de Pierre Mauroy, qui avait participé à une forme de cogestion Maurice Herzog, était secrétaire d’État. De leur côté, les députés de la majorité s’inquiétaient de la politisation croissante des jeunes, via la clientèle militante des Maisons des jeunes et de la culture (MJC), problématique qui a pris de l’ampleur à l’automne 1967, ces députés réclamant, après les élections législatives où la gauche avait progressé, une action plus ferme du ministre. François Missoffe lance alors l’opération « mille clubs de jeunes », sans s’imaginer l’usage militant qui en sera rapidement fait.

La période d’élaboration du Livre blanc de la jeunesse s’étend sur deux ans (1966-1967). Dès le printemps 1966, après quelques mois de préparation, François Missoffe annonce une vaste enquête-débat sur la jeunesse. Le coup d’envoi fut donné lors d’Inter Actualité du 13 mai 1966, animé par Étienne Mougeotte, qui devient un “Grand débat” radiophonique où le ministre “dialogue” avec plus de 50 jeunes triés sur le volet, sous le contrôle de Roland Dhordain, patron de France Inter, qui l’accompagne juste après pour le fameux “Tour de France Inter” réalisé en direct par l’ORTF. Entre 3 heures du matin et 22 heures, François Missoffe survole la France en avion et hélicoptère, afin rencontrer des jeunes, filmé par les caméras, de Paris à Saint-Germain-en-Laye en passant par Brest, Bompannes (Landes), Talence (Gironde), Aix-en-Provence, Saint-Rémy-de-Provence et Dijon. La direction de la radio salue alors “un style tout à fait nouveau de voyages ministériels”.

Le résultat des consultations est détaillé lors d’une conférence de novembre 1967, intitulée “Une politique de la jeunesse pour quoi faire ?” qui est pointée du doigt lors du Conseil des ministres du 6 décembre où François Missoffe fut « mis en demeure de proposer des actions concrètes ».

Maison des jeunes et de la culture de Fismes (Marne) prêt-à-poster.

Début janvier 1968, une note des Renseignements généraux montrant des liens entre le parti communiste et la Fédération des MJC, amène Georges Pompidou à demander à François Missoffe d’accélérer le projet de substitution des clubs de jeunes aux Maison des jeunes et de la culture, qui n’aura qu’une ampleur relative.

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Sources : Wikipédia, YouTube.