Les caméléons.

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Les caméléons (Chamaeleonidae) sont une famille de sauriens surtout arboricoles, définie par Constantine Samuel Rafinesque en 1815. Elle contient près de 200 espèces de caméléons. Cette famille est divisée en deux sous-familles : les Chamaeleoninae et les Brookesiinae.

Ce sont des animaux qui se caractérisent par la mobilité indépendante de leurs yeux, leur langue protractile qui leur permet d’attraper leurs proies à distance, les doigts groupés en deux blocs opposables assurant une bonne prise sur les branches et leur capacité à changer de couleur, et enfin leur queue qui sert à se stabiliser.

Les caméléons sont des reptiles — et des lézards — qui présentent de nombreuses particularités anatomiques et biologiques.

Ce sont des lézards dotés d’une queue assez longue (entre un tiers et la moitié de la longueur totale chez la plupart des espèces). Cette queue peut s’enrouler sur elle-même, et est souvent utilisée pour assurer une meilleure prise dans les arbres.

Ceci n’est vrai que pour les caméléons arboricoles. Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia), de mœurs quasi-terrestres, présentent en général une queue bien plus petite et moins mobile.

Caméléons, carte maximum, Mauritanie 21/11/1963.

Les doigts des pattes, griffus, sont rassemblés en deux groupes opposés qui forment une sorte de pince, utilisée pour agripper solidement les branches lors de leurs déplacements. Ils sont dits zygodactyles. Les doigts sont regroupés de sorte que la pince ait deux doigts en vis-à-vis des trois autres. Chez de nombreuses espèces les doigts adjacents sont plus ou moins soudés entre eux.

Les caméléons sont souvent dotés de casques, crêtes et cornes. Ce sont des téguments que l’on retrouve plus ou moins développés chez toutes les espèces.

Certaines espèces comme Trioceros jacksonii ou T. johnstoni présentent de grandes cornes (jusqu’à 3 cm) sur le rostre. D’autres espèces ont une ou deux cornes, plus ou moins longues. Certaines espèces n’en ont pas du tout.
D’autres (Chamaeleo calyptratus par exemple) présentent une crête rigide très proéminente sur le crâne. D’autres encore ont une crête plus ou moins développée qui court sur le dos ou le ventre, parfois jusque sur la queue.
Quasiment toutes les espèces présentent une structure épaisse sur le dessus du crâne, un peu comme un casque.

Les mâles et femelles sont souvent très différents. Les mâles sont en général plus grands et gros, bien qu’il existe quelques exceptions. De plus, les crêtes, casques ou cornes sont en général moins développés — voire complètement absents — chez les femelles. La robe est généralement très différente ; les mâles ont la plupart du temps des couleurs plus vives et contrastées.

Les caméléons nains (genres Rhampholeon, Rieppeleon et Brookesia) font encore exception. Mâles et femelles ont généralement les mêmes couleurs, et les femelles sont la plupart du temps plus grandes.

Les yeux des caméléons sont proéminents et dotés de mouvements indépendants. Ceci leur permet de surveiller simultanément tous les côtés à l’approche de prédateurs. Lorsqu’ils repèrent une proie, les yeux convergent sur celle-ci pour obtenir une meilleure précision.
Quasiment dépourvus de bâtonnets, les caméléons ont une très mauvaise vue nocturne − et ont un mode de vie diurne.

Pour chasser leurs proies les caméléons utilisent leur langue protractile. Composée entre autres de muscles propulseurs et rétracteurs, la langue est rangée dans la bouche sur l’os hyoïde. L’animal projette avec une grande précision sa langue (dont l’extrémité est couverte d’un mucus gluant) sur ses proies, puis ramène le tout dans sa bouche1. La viscosité de son mucus est 400 fois supérieure à celle de la salive humaine.

Selon les espèces, la langue peut atteindre presque deux fois la longueur du corps de l’animal. Le caméléon projette sa langue en 1/25e de seconde (à plus de 20 km/h), s’empare d’une proie qui peut atteindre un tiers de sa propre masse, et la ramène à sa bouche en une demi-seconde. La projection puis la rétraction de la langue ainsi que la préhension de la proie associent plusieurs mécanismes physiques d’une certaine complexité. Pour les espèces les plus performantes, l’accélération entre zéro et 97 km/h se fait en un centième de seconde.

Caméléon, entier postal, Pologne.

Les caméléons sont également connus pour leurs couleurs variées, et surtout la capacité chez certaines espèces de la modifier rapidement. Leur épiderme possède deux couches de nanocristaux qui leur permettent de changer de couleur et de refléter la lumière dans le proche infrarouge.

Le philosophe péripatéticien Théophraste pensait que le phénomène de changement de couleur du caméléon — la métamorphose — provenait de l’air qui remplit son corps : comme ses poumons occupent presque tout son abdomen, l’air prédomine, et faciliterait le changement de couleur.

Caméléon, carte maximum, Paris, 1971.

Or, il s’agit principalement d’un mécanisme de communication sociale (les couleurs sombres marquent la colère, l’agressivité, avec des variations des rayures sur les flancs et des signaux visuels changeants qui se concentrent sur la face des combattants ; les mâles utilisent des couleurs claires et variées pour courtiser les femelles), et non d’une technique de camouflage (Alfred Edmund Brehm est le premier à avoir défendu cette thèse au XIXe siècle). Cependant la plupart des caméléons semblent utiliser le changement de couleur dans les deux buts. Le changement de couleur serait apparu d’abord comme un moyen de communication, le camouflage n’intervenant que secondairement. Le Bradypodion taeniabronchum utilise cette technique de camouflage avec une efficacité remarquable.

Les robes des caméléons permettent de les identifier : chacun a un milieu favori. Les caméléons nains, plutôt terrestres, ont en général une robe plutôt marron, alors que les espèces arboricoles arborent souvent du vert, du jaune ou du bleu.

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Sources : Wikipédia, YouTube.