Léon Zitrone, journaliste et animateur de télévision.

Léon Zitrone, né le 25 novembre 1914 à Pétrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en Russie et mort le 25 novembre 1995 à Paris, est un journaliste français, animateur de télévision et de radio, par ailleurs commentateur télévisé dans plusieurs domaines.

Surnommé Big Léon ou Gros Léon, il a pendant de longues années été l’un des interlocuteurs privilégiés des téléspectateurs français, tout d’abord en présentant le journal télévisé de 1959 à 1975, mais aussi en commentant à de nombreuses reprises des évènements télévisés en direct, évènements mondains, populaires ou sportifs.


Né en Russie à Saint-Pétersbourg (à l’époque Pétrograd), Léon Zitrone arrive en France à l’âge de six ans avec ses parents, Rodolphe-Romain Zitrone, né en 1889, et Catherine Hawkins, née en 1891. Au moment où la révolution russe éclate, la famille Zitrone se trouve en Suède, ses parents décident de ne pas retourner en Russie et de venir en France.

Son père, qui a une formation d’ingénieur chimiste3 devient tailleur et, a à partir de 1923 ouvre une boutique à Paris 16e arrondissement appelée La Clinique du Vêtement, faisant des réparations, nettoyages et des mises à la taille.

Pendant l’Occupation, son père est arrêté le 30 septembre 1942 pour « menée antinazie » et envoyé en janvier 1943 dans un camp de travail à Orianenburg (Allemagne), dont il s’évade grâce à l’aide d’un officier autrichien, Reinhold Boehm, tombé amoureux de sa fille Irène (sœur de Léon Zitrone). Conséquence de l’évasion de son mari, la mère de Léon Zitrone est arrêtée le 12 mars 1944 et détenue à Drancy où elle se retrouve dans la même cellule que les Dassault, et dont elle est libérée le 22 août 1944, tandis que leur fille se cache.

Après des études au lycée Janson-de-Sailly où il est le souffre-douleur de ses camarades qui le traitent de « métèque », il effectue des études supérieures à la faculté de droit de Paris1 et à l’Institut de chimie. Il est, à sa demande, naturalisé français le 12 mai 1936.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé au 201e régiment d’artillerie lourde divisionnaire motorisé (issu du dédoublement du 1er régiment d’artillerie divisionnaire motorisé), équipé en canons de 155 court. Il sert dans la 15e division d’infanterie motorisée du général Juin au sein du 4e corps d’armée de la 1re armée entrant en Belgique en réaction à l’invasion allemande du 10 mai 1940. Il participe aux combats de Gembloux, du 14 au 15 mai 1940 pour lesquels il sera décoré de la médaille militaire pour « acte de bravoure exceptionnel ». Il est touché par un obus à Charleroi, tue un soldat allemand à La Louvière et est fait prisonnier à Lot en Belgique. Il s’évade de Braine-l’Alleud en août 1940 et se cache à Uccle.

En 1945, il entre au ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés puis, renonçant à devenir fonctionnaire, il aide son père dans ses « Cliniques du Vêtement ».

Il est diplômé de l’École supérieure de journalisme de Paris.

Léon Zitrone, carte maximum, Paris, 18/10/2013.

En 1948, Léon Zitrone entre à la Radiodiffusion française au service des « émissions vers l’Amérique du Nord » où, grâce à sa maîtrise du russe, du français, de l’anglais, de l’allemand et de l’italien, il est engagé par Pierre Emmanuel.

C’est en 1954 qu’il apparaît pour la première fois à la télévision dans l’émission Économie et Industrie. Sa première collaboration au journal télévisé date du 6 mai 1956, il y commente des images prises à l’hippodrome de Longchamp.

À partir de 19591, il devient présentateur du journal télévisé ou il devient populaire, fonction qu’il exercera au total plus de 15 ans. Tout d’abord jusqu’en 1975, sur la première chaîne de l’ORTF (devenue TF1), puis sur Antenne 2. Jean-Pierre Elkabbach le rappellera en 1979 à plus de 64 ans où il prend en charge les JT du week-end dès le 3 février 1979. Il reviendra pour ces JT également lors du week-end de Pâques, comme il le dit lui-même dans son au revoir du 1er février 1981, date de la fin de son contrat.

Sa diplomatie (c’est lui qui fut l’interlocuteur principal d’Alain Peyrefitte lorsque celui-ci se présenta au public comme ministre de l’information) le fait parfois accuser de compromis excessifs, comme son style de commentateur, désigné par les critiques comme des « symphonies d’exclamations et fanfares d’adjectifs laudatifs, pompeux commentaires ». Claude Darget lancera : « Léon Zitrone parle couramment trois langues : le français, le russe et le serve ». Jean-Edern Hallier, dans sa volonté provocatrice, alla jusqu’à dire : « Zitrone, ce vieux larbin ». À sa mort, le député RPR Michel Péricard dit de lui : « Un journaliste comme Léon Zitrone, on ne pourrait plus en trouver aujourd’hui. Il était très institutionnel, et respectueux des pouvoirs établis ».

Mais la popularité de Léon Zitrone est aussi due aux émissions qu’il anime ou co-anime. De 1962 à 1964, il est co-animateur avec Guy Lux du jeu télévisé Intervilles puis Interneige suivi des Jeux sans frontières en 1965 et 1966.

Il a commenté à six reprises le Tour de France cycliste, dont les téléspectateurs ont retenu sa bonne mémoire des noms des coureurs. Il assure aussi la présentation des Jeux olympiques à huit reprises et présente seize défilés militaires du 14 juillet. En 1969, il devient le premier représentant de la France au jeu Le Francophonissime.

Il est aussi connu pour être le commentateur-clé des grands évènements, notamment les mariages, décès et investitures des grands de ce monde, une trentaine dans sa carrière mais pas le couronnement de la reine Élisabeth II d’Angleterre en 1953 (erreur fréquemment commise, ce commentaire ayant été assuré par Jacques Sallebert). Il commente notamment le mariage de Fabiola avec le roi Baudouin de Belgique et celui d’Anne d’Angleterre, l’enterrement de Winston Churchill, du général de Gaulle ou d’Anouar el-Sadate, et converse même en russe avec Brejnev et Khrouchtchev.

C’est également un passionné de chevaux et lors de ses commentaires de courses hippiques, comme le prix d’Amérique, il imprime sa marque, une passion qu’il garde toute sa vie, à tel point que, selon, Thierry Roland, « il avait une peur panique qu’on lui retire les courses ».

Pour le concours Eurovision de la chanson, il assure la présentation en anglais ainsi que les commentaires de l’édition 1978 aux côtés de Denise Fabre. Il commentera à nouveau celui-ci lors des éditions de 1983, 1984 et 1991.

À la radio sur RTL en 1976, Léon Zitrone présente l’émission Appelez, on est là au côté d’Évelyne Pagès. Très cultivé, il sait aussi faire preuve d’un humour ravageur, talent qu’il exercera comme l’un des invités de référence de l’émission des Grosses Têtes sur la radio RTL. Dans le monde des médias, Léon Zitrone restera par ailleurs longtemps réputé pour sa pingrerie et son mauvais caractère légendaire.

En 1960, Léon Zitrone tient comme acteur le rôle principal aux côtés de Jean Rochefort et Jean Gaven dans le film Vingt mille lieues sur la terre, le tournage lui donne l’occasion de retourner dans sa Russie natale.

Par ailleurs, il participe à une vingtaine de long métrages et plusieurs séries télévisées dans des petits rôles, souvent de journalistes ou de commentateurs.

Léon Zitrone se marie le 28 mai 1949 à Jacqueline Connan, surnommée Laura, avec qui il a eu trois enfants : Marie-Laurence (née en 1950), Béatrice (née en 1951) et Philippe (né en 1954).

Il meurt à l’âge de 81 ans (le jour de son anniversaire) le 25 novembre 1995, à l’hôpital du Val-de-Grâce de Paris où il était hospitalisé depuis quelques jours, des suites d’une hémorragie cérébrale. Il repose au cimetière de Levallois-Perret.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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