L’école Estienne, Paris.

L’école Estienne, dénomination courante de l’École supérieure des arts et industries graphiques (ESAIG), est un établissement français d’enseignement supérieur public situé au 18, boulevard Auguste-Blanqui dans le 13e arrondissement de Paris, non loin de la Butte-aux-Cailles. Elle forme de jeunes créateurs dans les métiers de l’imprimerie, du design de communication et des métiers d’art du livre.

C’est une école municipale qui dépend de la ville de Paris. Elle compte, en 2012, 600 étudiants pour 115 enseignants.

C’est sur proposition de l’anthropologue et linguiste Abel Hovelacque que la ville de Paris adopte en 1887 le projet de création d’une école municipale professionnelle d’arts et industries graphiques. D’abord nommée « école municipale du livre Estienne », d’après le nom de la célèbre famille éponyme d’imprimeurs du XVIe siècle, elle a pour objet l’enseignement professionnel des métiers du livre, dans tous leurs aspects pratiques et théoriques. Son but était de pallier la sous-qualification dans cette industrie naissante.

La création d’une école professionnelle municipale consacrée aux arts et industries du Livre est d’abord de nature politique : les pouvoirs publics locaux et nationaux cherchaient ainsi à répondre à une véritable demande sociale et à compenser l’absence de structures de formation. Paris était considérée comme la capitale de l’imprimerie et comme un exemple important de la politique publique d’enseignement professionnel au début de la Troisième République.

Ecole Estienne, carte maximum, Paris 4/02/1989.

En créant cette école, le conseil municipal de Paris provoqua un tollé dans le milieu autonome et corporatif qu’était l’industrie du livre. En tant qu’école professionnelle municipale, l’école Estienne était, en théorie, assimilée à une école nationale professionnelle sous la tutelle du ministère de l’Instruction publique. L’école Estienne se voulait à la fois populaire et élitiste : la Ville octroyait des aides financières aux familles les moins favorisées pour enrayer l’abandon en cours d’apprentissage, mais le concours d’entrée était obligatoire.

L’école accueille sa première promotion (108 élèves) en novembre 1889 dans des locaux provisoires, situés rue Vauquelin1. Les bâtiments définitifs conçus par l’architecte Menjot de Dammartin sont construits en 1896. Les locaux actuels du boulevard Auguste-Blanqui sont inaugurés le 1er juillet 1896 en présence du président de la République Félix Faure.

Ecole Estienne, épreuve de luxe.

En 2009, les classes de sciences et technologies industrielles (STI) arts appliqués sont supprimées ; l’école passe du statut de lycée technique à celui d’école supérieure.

Les bâtiments de l’école Estienne ont été construits selon un plan en quadrilatère autour d’une cour de récréation. Devant les bâtiments, un jardin et des pelouses entourés par des grilles et un portail monumental délimitent l’enceinte de l’école. Le jardin compte quatre magnolias de Soulange, deux grands ptérocaryers du Caucase, un érable et quatre marronniers communs.

Le hall d’entrée dessert les deux ailes du bâtiment, la bibliothèque et la cour. Plusieurs expositions sont organisées chaque année dans le hall, de travaux d’anciens ou d’actuels élèves de l’école ou des expositions thématiques. Une presse typographique en fonte construite vers 1830 a été installée face à l’entrée dans les années 1960. Depuis l’ouverture de l’école Estienne, la bibliothèque est ouverte aux étudiants et aux chercheurs sur rendez-vous. Elle dispose d’un des plus importants fonds documentaires en France sur les arts graphiques, essentiellement constitué de legs de bibliophiles et imprimeurs parisiens. La collection compte notamment des ouvrages professionnels, des ouvrages sur l’écriture et le tracé de la lettre et des manuels techniques sur l’imprimerie et la chaîne graphique, la reliure, l’estampe ou la gravure. Elle rassemble également des publications de l’école comme des cours magistraux, des documents officiels et des diplômes. Parmi les ouvrages les plus remarquables, il y a le Traité des manières de graver d’Abraham Bosse (1701), la Panchrestographie de Jean de Beaugrand (manuel d’écriture destiné au Dauphin, futur Louis XIII, gravé par Firens, en 1604) ou La Science pratique de l’imprimerie de Fertel (1723). La collection est régulièrement enrichie, notamment par le proviseur Robert Ranc dans les années 1950-1960.

Le mobilier de la salle de la cantine, composé de tables de marbre sur pieds en fonte avec bancs attenants vissés au sol, et la charpente de l’atelier des machines (1 200 m2) sont construits par les Ateliers de construction Gustave Eiffel de Levallois-Perret, fondés par Gustave Eiffel.

À l’arrière du bâtiment, au 21-25 rue des Reculettes, trois bas-reliefs (1941) du sculpteur Pierre Traverse ornent la partie supérieure de l’édifice.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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